HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

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[190] ΤΗΛΕΚΛΟΣ. (190a) Τήλεκλος βασιλεὺς πρὸς τὸν ἀδελφὸν ἐγκαλοῦντα τοῖς πολίταις ὡς ἀγνωμονέστερον αὐτῷ προσφερομένοις ἐκείνῳ, « σὺ γάρ » εἶπεν « οὐκ οἶδας ἀδικεῖσθαι. » ΘΕΟΠΟΜΠΟΣ. Θεόπομπος ἔν τινι πόλει πρὸς τὸν ἐπιδεικνύμενον τὸ τεῖχος αὐτῷ καὶ πυνθανόμενον, εἰ δοκεῖ καλὸν καὶ ὑψηλὸν εἶναι, « οὐδ´ εἰ γυναικῶν » εἶπεν « ἦν ». ΑΡΧΙΔΑΜΟΣ. Ἀρχίδαμος ἐν τῷ Πελοποννησιακῷ πολέμῳ τῶν συμμάχων ἀξιούντων ὁρίσαι τοὺς φόρους αὐτοῖς, εἶπεν « πόλεμος οὐ τεταγμένα σιτεῖται. » ΒΡΑΣΙΔΑΣ. (190b) Βρασίδας ἐν ἰσχάσι συλλαβὼν μῦν καὶ δηχθεὶς ἀφῆκεν· εἶτα πρὸς τοὺς παρόντας « οὐδὲν οὕτως » ἔφη « μικρόν ἐστιν, μὴ σῴζεται τολμῶν ἀμύνεσθαι τοὺς ἐπιχειροῦντας. » Ἐν δὲ μάχῃ διὰ τῆς ἀσπίδος ἀκοντισθεὶς καὶ τὸ δόρυ τοῦ τραύματος ἐξελκύσας αὐτῷ τούτῳ τὸν πολέμιον ἀπέκτεινεν· ἐπερωτηθεὶς δὲ πῶς ἐτρώθη, « προδούσης με τῆς ἀσπίδος » εἶπεν. Ἐπεὶ δὲ συνέβη πεσεῖν αὐτὸν ἐλευθεροῦντα τοὺς ἐπὶ Θρᾴκης Ἕλληνας, οἱ δὲ πεμφθέντες εἰς Λακεδαίμονα πρέσβεις τῇ μητρὶ προσῆλθον αὐτοῦ, πρῶτον μὲν ἠρώτησεν εἰ καλῶς Βρασίδας ἀπέθανεν· ἐγκωμιαζόντων δὲ τῶν Θρᾳκῶν αὐτὸν καὶ λεγόντων ὡς οὐδεὶς ἄλλος ἔσται (190c) τοιοῦτος, « ἀγνοεῖτε » εἶπεν « ξένοι· Βρασίδας μὲν γὰρ ἦν ἀνὴρ ἀγαθός, δὲ Λακεδαίμων πολλὼς ἔχει τήνω κάρρονας. » ΑΓΙΣ. Ἆγις βασιλεὺς οὐκ ἔφη τοὺς Λακεδαιμονίους ἐρωτᾶν πόσοι εἰσίν, ἀλλὰ ποῦ εἰσὶν οἱ πολέμιοι. Ἐν δὲ Μαντινείᾳ κωλυόμενος διαμάχεσθαι τοῖς πολεμίοις πλείοσιν οὖσιν, εἶπεν « ἀνάγκη πολλοῖς μάχεσθαι τὸν ἄρχειν πολλῶν βουλόμενον. » Ἐπαινουμένων δὲ τῶν Ἠλείων ἐπὶ τῷ τὰ Ὀλύμπια καλῶς ἄγειν « τί δέ » εἶπε « ποιοῦσι θαυμαστόν, εἰ δι´ ἐτῶν τεσσάρων μιᾷ ἡμέρᾳ χρῶνται τῇ δικαιοσύνῃ; » ἐπιμενόντων δὲ τοῖς ἐπαίνοις, ἔφη « τί θαυμαστόν, εἰ πράγματι καλῷ (190d) καλῶς χρῶνται, τῇ δικαιοσύνῃ; » Πρὸς δ´ ἄνθρωπον πονηρὸν ἐρωτῶντα πολλάκις τίς ἄριστος εἴη Σπαρτιατῶν, εἶπεν « τὶν ἀνομοιότατος. » Ἑτέρου δὲ πυνθανομένου πόσοι εἰσὶ Λακεδαιμόνιοι « ὅσοι » εἶπεν « ἱκανοὶ τοὺς κακοὺς ἀπείργειν. » Καὶ τὸ αὐτὸ ἑτέρου πυνθανομένου, « πολλοί σοι » ἔφη « δόξουσιν εἶναι, ἐὰν αὐτοὺς ἴδῃς μαχομένους. » ΛΥΣΑΝΔΡΟΣ. Λύσανδρος Διονυσίου τοῦ τυράννου πέμψαντος ἱμάτια ταῖς θυγατράσιν αὐτοῦ τῶν πολυτελῶν οὐκ ἔλαβεν εἰπὼν δεδιέναι, μὴ διὰ ταῦτα μᾶλλον αἰσχραὶ φανῶσιν. Πρὸς δὲ τοὺς ψέγοντας αὐτὸν ἐπὶ τῷ δι´ ἀπάτης τὰ (190e) πολλὰ πράσσειν ὡς ἀνάξιον τοῦ Ἡρακλέους ἔλεγεν, ὅπου μὴ ἐφικνεῖται λεοντῆ, προσραπτέον εἶναι τὴν ἀλωπεκῆν. Πρὸς δ´ Ἀργείους δικαιότερα τῶν Λακεδαιμονίων λέγειν περὶ τῆς ἀμφισβητουμένης χώρας δοκοῦντας σπασάμενος τὴν μάχαιραν « ταύτης » ἔφη « κρατῶν βέλτιστα περὶ γῆς ὅρων διαλέγεται. » Τοὺς δὲ Λακεδαιμονίους ὁρῶν ὀκνοῦντας προσμάχεσθαι τοῖς τείχεσι τῶν Κορινθίων, ὡς εἶδε λαγὼν ἐξαλλόμενον ἐκ τῆς τάφρου, « τοιούτους » ἔφη « φοβεῖσθε πολεμίους, ὧν οἱ λαγοὶ δι´ ἀργίαν ἐν τοῖς τείχεσιν ἐγκαθεύδουσιν; » Μεγαρέως δ´ ἀνδρὸς ἐν κοινῷ συλλόγῳ παρρησίᾳ (190f) χρησαμένου πρὸς αὐτόν, « οἱ λόγοι σου » εἶπε « πόλεως δέονται. » ΑΓΗΣΙΛΑΟΣ. Ἀγησίλαος ἔλεγε τοὺς τὴν Ἀσίαν κατοικοῦντας ἐλευθέρους μὲν κακοὺς εἶναι, δούλους δ´ ἀγαθούς. Εἰθισμένων δ´ αὐτῶν τὸν Περσῶν βασιλέα μέγαν προσαγορεύειν, « τί δαὶ ἐκεῖνος » εἶπεν « ἐμοῦ μείζων, εἰ μὴ δικαιότερος καὶ σωφρονέστερος; » Περὶ δ´ ἀνδρείας καὶ δικαιοσύνης ἐρωτηθεὶς ποτέρα βελτίων « οὐδὲν ἀνδρείας » ἔφη « χρῄζομεν, ἐὰν πάντες ὦμεν δίκαιοι. » [190] TÉLECLUS. Téléclus dit à son frère, qui se plaignait de ce que les Spartiates lui témoignaient moins de bonté qu'à lui : « Cela vient de ce que vous ne savez pas supporter une injure. » THÉOPOMPE. Théopompe était dans une ville de Grèce, et un des habitants lui faisait remarquer la hauteur et la beauté des murailles. «Elles ne sont pas bonnes même pour des femmes, lui dit Théopompe. » ARCHIDAMUS. Dans la guerre du Péloponnèse, les alliés de Lacédémone demandaient au roi Archidamus de déterminer la quotité de leur contribution. Il leur répondit que la guerre ne s'entreprenait pas à prix fait. BRASIDAS. Brasidas, en mettant la main dans un panier de figues, fut mordu par une souris qu'il avait saisie. Il la lâche aussitôt, et dit à ceux qui étaient présents : « Il n'est point d'animal si faible qui ne puisse sauver sa vie, s'il ose la défendre. » Dans un combat, il fut blessé d'un dard qui perça son bouclier ; à l'instant il arracha le trait, et en tua l'ennemi. Lorsqu'on lui demandait comment il avait été blessé : « C'est, disait-il, mon bouclier qui m'a trahi. » Il fut tué dans la Thrace, où il avait été envoyé pour défendre la liberté des Grecs établis dans cette contrée. Les députés, chargés de porter à Lacédémone la nouvelle de sa mort, allèrent voir sa mère. La première question qu'elle leur fit, fut si Brasidas était mort en homme de cœur. Aussitôt ils se répandirent en éloges, et dirent qu'il n'y aurait jamais un semblable général. « Vous vous trompez, leur dit-elle ; Brasidas était brave, à la vérité, mais Sparte a plusieurs citoyens qui valent mieux que lui. » AGIS. Le roi Agis disait que les Spartiates ne demandaient jamais si leurs ennemis étaient nombreux, mais seulement où ils étaient. A Mantinée on lui défendit de livrer bataille, parce que les ennemis surpassaient en nombre les Lacédémoniens : « Il faut bien, dit-il, que celui qui veut commander à des sujets nombreux ne soit pas effrayé par la multitude des ennemis. » On faisait devant lui un mérite aux Éléens de ce qu'ils décernaient les prix avec beaucoup d'équité aux jeux olympiques : « Que font-ils de si admirable, dit-il, si en quatre ans ils sont justes un jour? » Comme on insistait sur leur louange: « Quelle merveille, répliqua-t-il, qu'ils usent bien d'une chose aussi bonne que la justice ? » Un méchant homme lui demandait souvent quel était le plus vertueux des Spartiates ; Agis lui répondit un jour : « C'est celui qui te ressemble le moins. » Un autre lui demandait si les Lacédémoniens étaient bien nombreux, «Ils le sont assez, répondit-il, pour chasser les méchants. » Il répondit une autre fois à cette même question : « Ils vous paraîtraient bien nombreux si vous les voyiez combattre. » LYSANDRE. Denis le tyran avait envoyé des robes de grand prix aux filles de Lysandre. Il les refusa en disant qu'il craindrait que ses filles n'en parussent moins belles. On lui reprochait de ne pas se conduire comme un descendant d'Hercule, en employant souvent la fraude pour parvenir à ses fins. Il répondit : « Où la peau du lion ne suffit pas, il faut coudre celle du renard.» Les Argiens, dans une contestation avec les Spartiates pour des bornes de territoire, paraissaient le mieux fondés en raison. Lysandre tira son épée, et dit : « Le plus fort avec celle-ci sera celui qui raisonnera le mieux sur les bornes des terres. » Les Lacédémoniens manquaient de résolution pour donner l'assaut aux murs de Corinthe, lorsque Lysandre vit un lièvre s'élancer des retranchements. «Voilà, leur dit-il, les hommes que vous craignez d'attaquer. Ils sont si paresseux, que les lièvres mêmes dorment tranquillement dans l'enceinte de leurs murailles. » Dans une assemblée générale des députés de la Grèce, celui de Mégare parlait avec beaucoup de liberté. « Vos discours, lui dit Lysandre, auraient besoin d'une ville. » AGÉSILAS. Agésilas disait que les Grecs d'Asie n'étaient pas faits pour la liberté, mais qu'ils étaient de fort bons esclaves. Les Perses appelaient leur prince le grand roi. « Pourquoi, disait Agésilas, serait-il plus grand que moi, s'il n'est ni plus juste ni plus tempérant ? » On lui demandait quelle vertu il trouvait préférable, de la force ou de la justice : « Nous n'aurions pas besoin de force, répondit-il, si nous étions tous justes. »


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Dernière mise à jour : 11/02/2009