HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

Page 187

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[187] ΙΦΙΚΡΑΤΗΣ. Ἰφικράτης δοκῶν υἱὸς εἶναι σκυτοτόμου κατεφρονεῖτο· (187a) δόξαν δὲ τότε πρῶτον ἔσχε, ὅτε τραυ|ματίσας πολέμιον ἄνδρα καὶ μετὰ τῶν ὅπλων ζῶντα συναρπάσας εἰς τὴν ἑαυτοῦ τριήρη μετήνεγκεν. Ἐν δὲ φιλίᾳ καὶ συμμάχῳ χώρᾳ στρατοπεδεύων καὶ χάρακα βαλλόμενος καὶ τάφρον ὀρύττων ἐπιμελῶς πρὸς τὸν εἰπόντα « τί γὰρ φοβούμεθα; » χειρίστην ἔφησε στρατηγοῦ φωνὴν εἶναι τὴν « οὐκ ἂν προσεδόκησα ». Παραταττόμενος δὲ τοῖς βαρβάροις ἔφη δεδιέναι, μὴ τὸν Ἰφικράτην οὐκ ἴσασιν, καταπλήττεται τοὺς ἄλλους πολεμίους. Κρινόμενος δὲ θανάτου πρὸς τὸν συκοφάντην « οἷα ποιεῖς, ἄνθρωπε » εἶπε « πολέμου περιεστῶτος τὴν πόλιν (187b) περὶ ἐμοῦ πείθων βουλεύεσθαι καὶ μὴ μετ´ ἐμοῦ; » Πρὸς δὲ Ἁρμόδιον, τὸν τοῦ παλαιοῦ Ἁρμοδίου ἀπόγονον, εἰς δυσγένειαν αὐτῷ λοιδορούμενον ἔφη « τὸ μὲν ἐμὸν ἀπ´ ἐμοῦ γένος ἄρχεται, τὸ δὲ σὸν ἐν σοὶ παύεται. » Ῥήτορος δέ τινος ἐπερωτῶντος αὐτὸν ἐν ἐκκλησίᾳ « τίς ὢν μέγα φρονεῖς; πότερον ἱππεὺς ὁπλίτης τοξότης πελταστής; » « οὐδείς » ἔφη « τούτων, ἀλλ´ πᾶσι τούτοις ἐπιστάμενος ἐπιτάττειν. » ΤΙΜΟΘΕΟΣ. Τιμόθεος εὐτυχὴς ἐνομίζετο στρατηγὸς εἶναι, καὶ φθονοῦντες αὐτῷ τινες ἐζωγράφουν τὰς πόλεις εἰς κύρτον αὐτομάτως ἐκείνου καθεύδοντος ἐνδυομένας· ἔλεγεν οὖν (187c) Τιμόθεος « εἰ τηλικαύτας πόλεις λαμβάνω καθεύδων, τί με οἴεσθε ποιήσειν ἐγρηγορότα; » Τῶν δὲ τολμηρῶν στρατηγῶν τινος τραῦμα τοῖς Ἀθηναίοις δεικνύοντος, « ἐγὼ δέ » εἶπεν « ᾐσχύνθην ὅτι μου στρατηγοῦντος ὑμῶν ἐν Σάμῳ καταπελτικὸν βέλος ἐγγὺς ἔπεσε. » Τῶν δὲ ῥητόρων τὸν Χάρητα προαγόντων καὶ τοιοῦτον ἀξιούντων εἶναι τὸν Ἀθηναίων στρατηγόν, « οὐ τὸν στρατηγόν » εἶπεν Τιμόθεος « ἀλλὰ τὸν τῷ στρατηγῷ τὰ στρώματα κομίζοντα. » ΧΑΒΡΙΑΣ. Χαβρίας ἔλεγε κάλλιστα στρατηγεῖν τοὺς μάλιστα γινώσκοντας τὰ τῶν πολεμίων. (187d) Δίκην δὲ φεύγων προδοσίας μετ´ Ἰφικράτους, ἐπιτιμῶντος αὐτῷ τοῦ Ἰφικράτους ὅτι κινδυνεύων εἰς τὸ γυμνάσιον βαδίζει καὶ τὴν εἰωθυῖαν ὥραν ἀριστᾷ, « τοιγαροῦν » εἶπεν « ἂν ἄλλο τι γνῶσι περὶ ἡμῶν Ἀθηναῖοι, σὲ μὲν αὐχμῶντα καὶ ἄσιτον, ἐμὲ δ´ ἠριστηκότα καὶ ἀληλιμμένον ἀποκτενοῦσιν. » Εἰώθει δὲ λέγειν ὅτι φοβερώτερόν ἐστιν ἐλάφων στρατόπεδον ἡγουμένου λέοντος λεόντων ἐλάφου. ΗΓΗΣΙΠΠΟΣ. Ἡγησίππου τοῦ Κρωβύλου προσαγορευομένου παροξύνοντος τοὺς Ἀθηναίους ἐπὶ Φίλιππον, ὑπεφώνησέ τις ἐκ τῆς ἐκκλησίας « πόλεμον εἰσηγῇ; » « ναὶ μὰ Δία » εἶπε (187e) « καὶ μέλανα ἱμάτια καὶ δημοσίας ἐκφορὰς καὶ λόγους ἐπιταφίους, εἰ μέλλομεν ἐλεύθεροι βιώσεσθαι καὶ μὴ ποιήσειν τὸ προσταττόμενον Μακεδόσι. » ΠΥΘΕΑΣ. Πυθέας ἔτι μειράκιον ὢν παρῆλθεν ἀντερῶν τοῖς περὶ Ἀλεξάνδρου γραφομένοις ψηφίσμασιν· εἰπόντος δέ τινος « σὺ νέος ὢν τολμᾷς λέγειν περὶ τηλικούτων; » « καὶ μὴν Ἀλέξανδρος » εἶπεν « ὃν ψηφίζεσθε θεόν, ἐμοῦ νεώτερός ἐστι. » ΦΩΚΙΩΝ. Φωκίων Ἀθηναῖος ὑπ´ οὐδενὸς οὔτε γελῶν ὤφθη οὔτε δακρύων. Ἐκκλησίας δὲ γενομένης πρὸς τὸν εἰπόντα « σκεπτομένῳ, (187f) Φωκίων, ἔοικας », « ὀρθῶς » ἔφη « τοπάζεις· σκέπτομαι γάρ, εἴ τι δύναμαι περιελεῖν ὧν μέλλω λέγειν πρὸς Ἀθηναίους. » Μαντείας δὲ γενομένης Ἀθηναίοις, ὡς εἷς ἀνὴρ ἔστιν ἐν τῇ πόλει ταῖς πάντων ἐναντιούμενος γνώμαις, καὶ τῶν Ἀθηναίων ζητεῖν κελευόντων ὅστις ἐστὶ καὶ βοώντων, Φωκίων ἑαυτὸν ἔφησε τοῦτον εἶναι· μόνῳ γὰρ ἑαυτῷ μηδὲν ἀρέσκειν ὧν οἱ πολλοὶ πράττουσι καὶ λέγουσιν. [187] IPHICRATE. Iphicrate était méprisé des Athéniens, parce qu'il passait pour fils d'un cordonnier. Mais il commença à acquérir de la considération, lorsque, dans un combat, il enleva, tout blessé qu'il était, un soldat armé, de la galère ennemie dans la sienne. Il asseyait son camp dans un pays ami et allié, et le faisait fortifier avec le plus grand soin. Quelqu'un lui demanda ce qu'il pouvait avoir à craindre. Il lui répondit : « Rien n'est plus honteux pour un général que de dire : Je ne m'y attendais pas. » Prêt à combattre contre des Barbares, il dit que toute sa crainte était que ces nouveaux ennemis ne sussent point qu'ils avaient affaire à Iphicrate, dont le nom seul épouvantait tous les autres. Accusé d'un crime capital, il dit à son accusateur : « Malheureux! que fais-tu? tandis qu'on est menacé d'une guerre, tu forces le peuple à délibérer sur moi plutôt qu'avec moi. » Un descendant de cet ancien Harmodius, si célèbre à Athènes, lui reprochait la bassesse de sa naissance. Iphicrate lui dit : « Il est vrai que la noblesse de ma race commence en ma personne, et celle de la tienne finit à toi. » Un orateur lui disait en pleine assemblée : « Qui êtes-vous donc pour penser si avantageusement de vous-même? êtes-vous cavalier, archer ou fantassin? — Rien de tout cela, répondit Iphicrate; mais je sais commander à ces différents corps de troupes. » TIMOTHÉE. Timothée passait pour un général plus heureux qu'habile. Des envieux l'avaient fait peindre endormi, et tenant un filet où les villes venaient se prendre d'elles-mêmes. Il dit à cette occasion : « Si je prends un si grand nombre de villes en dormant, que dois-je faire quand je veille?» Un général plus audacieux que prudent montrait aux Athéniens une blessure qu'il avait reçue. « Pour moi, dit Timothée, je fus bien honteux, lorsqu'au siège de Samos, où je commandais, un trait lancé d'une machine de guerre vint tomber près de moi. » Quelques orateurs proposaient aux Athéniens un nommé Charès, comme un homme capable d'être leur général : « Non pas général, dit Timothée, mais goujat, pour porter la tente du général. » CHABRIAS. Le meilleur général, disait Chabrias, est celui qui sait le mieux ce qui se passe chez les ennemis. Accusé de trahison avec Iphicrate, il ne laissait pas d'aller au gymnase, et de dîner à son heure ordinaire. Comme Iphicrate l'en blâmait : « Si les Athéniens nous condamnent, lui dit Chabrias, ils vous feront mourir, quoique sale et à jeun, aussi bien que moi qui aurai bien dîné, et qui me serai baigné. » Il disait qu'une armée de cerfs conduite par un lion était plus redoutable qu'une armée de lions commandée par un cerf. HÊGÉSIPPE. Hégésippe, surnommé Crobulus, excitait les Athéniens à prendre les armes contre Philippe. Quelqu'un de l'assemblée s'écria : « Vous voulez donc nous amener la guerre? — Oui, répondit-il, et même les habits de deuil, les funérailles publiques et les éloges funèbres, si nous voulons demeurer libres, et ne pas tomber dans l'esclavage des Macédoniens. » PYTHÊAS. Pythéas, étant encore assez jeune, se présenta à l'assemblée du peuple, pour combattre les décrets qu'on portait en faveur d'Alexandre. «Comment, aussi jeune que vous êtes, lui dit quelqu'un, osez-vous opiner sur des affaires si importantes? — Eh quoi ! répondit Pythéas cet Alexandre, dont vous faites un dieu par vos suffrages, n'est-il pas plus jeune que moi? » PHOCION. Phocion l'Athénien était d'un caractère si égal, que personne ne le vit jamais ni rire ni pleurer. Quelqu'un lui disait dans une assemblée du peuple: « Phocion, vous êtes tout pensif. — Je songe, répondit-il, si je ne puis pas retrancher quelque chose sur ce que j'ai à dire. » L'oracle avait fait dire aux Athéniens qu'il y avait au milieu d'eux un homme qui était opposé aux avis de tous les autres. Les Athéniens mécontents cherchaient à découvrir qui ce pouvait être. Phocion leur dit que c'était lui-même; qu'il n'approuvait rien de ce que disait et faisait le public.


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Dernière mise à jour : 11/02/2009