| [172] ΒΑΣΙΛΕΩΝ ΑΠΟΦΘΕΓΜΑΤΑ ΚΑΙ ΣΤΡΑΤΗΓΩΝ.
(172b) Ἀρτοξέρξης ὁ Περσῶν βασιλεύς, ὦ μέγιστε αὐτόκρατορ 
Τραϊανὲ Καῖσαρ, οὐχ ἧττον οἰόμενος βασιλικὸν καὶ φιλάνθρωπον εἶναι τοῦ 
μεγάλα διδόναι τὸ μικρὰ λαμβάνειν εὐμενῶς καὶ προθύμως, ἐπεὶ 
παρελαύνοντος αὐτοῦ καθ´ ὁδὸν αὐτουργὸς ἄνθρωπος καὶ ἰδιώτης οὐδὲν 
ἔχων ἕτερον ἐκ τοῦ ποταμοῦ ταῖς χερσὶν ἀμφοτέραις ὕδωρ ὑπολαβὼν 
προσήνεγκεν, ἡδέως ἐδέξατο καὶ ἐμειδίασε, τῇ προθυμίᾳ τοῦ διδόντος οὐ 
τῇ χρείᾳ τοῦ διδομένου τὴν χάριν μετρήσας. 
Ὁ δὲ Λυκοῦργος εὐτελεστάτας ἐποίησεν ἐν Σπάρτῃ (172c) τὰς θυσίας, 
ἵνα ἀεὶ τοὺς θεοὺς τιμᾶν ἑτοίμως δύνωνται καὶ ῥᾳδίως ἀπὸ τῶν παρόντων. 
Τοιαύτῃ δή τινι γνώμῃ κἀμοῦ λιτά σοι δῶρα καὶ ξένια καὶ κοινὰς 
ἀπαρχὰς προσφέροντος ἀπὸ φιλοσοφίας ἅμα τῇ προθυμίᾳ καὶ τὴν χρείαν 
ἀπόδεξαι τῶν ἀπομνημονευμάτων, εἰ πρόσφορον ἔχει τι πρὸς κατανόησιν 
ἠθῶν καὶ προαιρέσεων ἡγεμονικῶν, ἐμφαινομένων τοῖς λόγοις μᾶλλον ἢ 
ταῖς πράξεσιν αὐτῶν. 
Καίτοι καὶ βίους ἔχεις, τὸ σύνταγμα τῶν ἐπιφανεστάτων παρά τε 
Ῥωμαίοις καὶ παρ´ Ἕλλησιν ἡγεμόνων καὶ νομοθετῶν καὶ αὐτοκρατόρων· 
ἀλλὰ τῶν μὲν πράξεων αἱ πολλαὶ τύχην ἀναμεμιγμένην ἔχουσιν, αἱ (172d) 
δὲ γινόμεναι παρὰ τὰ ἔργα καὶ τὰ πάθη καὶ τὰς τύχας ἀποφάσεις καὶ 
ἀναφωνήσεις ὥσπερ ἐν κατόπτροις καθαρῶς παρέχουσι τὴν ἑκάστου 
διάνοιαν ἀποθεωρεῖν. 
ᾟ καὶ Σειράμνης ὁ Πέρσης πρὸς τοὺς θαυμάζοντας, ὅτι τῶν λόγων 
αὐτοῦ νοῦν ἐχόντων αἱ πράξεις οὐ κατορθοῦνται, τῶν μὲν λόγων ἔφη 
κύριος αὐτὸς εἶναι, τῶν δὲ πράξεων τὴν τύχην μετὰ τοῦ βασιλέως. 
Ἐκεῖ μὲν οὖν ἅμα αἱ ἀποφάσεις τῶν ἀνδρῶν τὰς πράξεις 
παρακειμένας ἔχουσαι σχολάζουσαν φιληκοΐαν περιμένουσιν· ἐνταῦθα δὲ 
(καὶ) τοὺς λόγους αὐτοὺς καθ´ αὑτοὺς ὥσπερ δείγματα τῶν βίων καὶ 
σπέρματα συνειλεγμένους οὐδὲν (172e) οἴομαί σοι τὸν καιρὸν ἐνοχλήσειν, 
ἐν βραχέσι πολλῶν ἀναθεώρησιν ἀνδρῶν ἀξίων μνήμης γενομένων 
λαμβάνοντι. 
APOPHTHEGMES DES ROIS DE PERSE, ET D'AUTRES NATIONS ÉTRANGÈRES.
ΚΥΡΟΣ.
Πέρσαι τῶν γρυπῶν ἐρῶσι καὶ καλλίστους ὑπολαμβάνουσι διὰ τὸ 
Κῦρον ἀγαπηθέντα μάλιστα τῶν βασιλέων γεγονέναι γρυπὸν τὸ εἶδος. 
Ἔλεγε δὲ Κῦρος ἑτέροις δεῖν ἀναγκάζεσθαι τἀγαθὰ πορίζειν τοὺς 
αὑτοῖς μὴ θέλοντας· ἄρχειν δὲ μηδενὶ προσήκειν, ὃς οὐ κρείττων ἐστὶ τῶν 
ἀρχομένων. 
Βουλομένους δὲ τοὺς Πέρσας ἀντὶ τῆς ἑαυτῶν οὔσης ὀρεινῆς καὶ 
τραχείας πεδιάδα καὶ μαλακὴν χώραν λαβεῖν οὐκ εἴασεν, εἰπὼν ὅτι καὶ τῶν 
φυτῶν τὰ σπέρματα καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ βίοι ταῖς χώραις 
συνεξομοιοῦνται.
ΔΑΡΕΙΟΣ.
Δαρεῖος ὁ Ξέρξου πατὴρ ἑαυτὸν ἐγκωμιάζων ἔλεγεν ἐν ταῖς μάχαις καὶ 
παρὰ τὰ δεινὰ γίνεσθαι φρονιμώτερος. 
Τοὺς δὲ φόρους τοῖς ὑπηκόοις τάξας μετεπέμψατο τοὺς πρώτους τῶν 
ἐπαρχιῶν καὶ περὶ τῶν φόρων ἠρώτησε, μὴ βαρεῖς εἰσι· 
 | [172] APOPHTEGMES DES ROIS ET DES CAPITAINES CÉLÈBRES.
PLUTARQUE A L'EMPEREUR TRAJAN.
Très grand empereur, Artaxerxés, roi des Perses, croyait qu'un 
prince ne faisait pas moins paraître sa grandeur et sa bonté, en recevant 
avec plaisir des présents de peu de valeur, qu'en en faisant lui-même de 
considérables. Un jour qu'il était en voyage, un simple artisan, qui n'avait 
rien à lui offrir, alla puiser dans ses deux mains de l'eau d'un fleuve voisin, 
et vint la lui présenter. Artaxerxés la reçut avec bonté, et lui en témoigna 
sa satisfaction. Il estimait ce présent, non par ce qu'il valait en lui-même, 
mais par la bonne volonté de celui qui le faisait.
Lycurgue avait institué à Lacédémone les sacrifices les plus simples, 
afin que les citoyens pussent toujours honorer facilement les dieux avec 
ce qu'ils auraient sous la main.
C'est par un semblable motif que je vous offre ce recueil de paroles 
mémorables, comme les prémices de ma philosophie; c'est un 
présent de peu de valeur, mais vous l'agréerez comme un 
témoignage de mon zèle. Il pourra vous être de quelque utilité, en servant 
à vous faire connaître le caractère et les mœurs des grands hommes qui 
les ont proférées, et qui, souvent, se peignent encore mieux dans leurs 
paroles que dans leurs actions.
Il est vrai que, dans un autre ouvrage, j'ai écrit les Vies des rois, des 
législateurs et des capitaines les plus illustres de la Grèce et de Rome ; 
mais, dans la plupart de leurs actions, ils doivent beaucoup à la fortune, 
au lieu que les discours qu'ils ont tenus, les paroles qu'ils ont prononcées 
dans le cours de leurs entreprises, dans les événements, dans les 
passions qui les faisaient agir, sont comme autant de miroirs où l'on voit 
les dispositions de leur âme fidèlement représentées.
Quelqu'un témoignait un jour sa surprise au Perse Siramne, de ce 
que, tenant les discours les plus sensés, il avait si peu de succès dans sa 
conduite : « C'est, répondit-il, que je suis maître de mes paroles, et 
que mes actions dépendent de la fortune et du roi. »
Ce premier ouvrage, où les paroles des grands hommes sont fidèles 
au récit détaillé de leurs actions, demande un lecteur qui, avec la volonté 
de lire, en ait aussi le loisir. Mais, dans celui-ci, j'ai présenté séparément 
leurs discours, comme les preuves, et, pour ainsi dire, les extraits de leur 
vie. Ainsi cette lecture ne prendra point sur vos affaires, et vous pourrez, 
dans un tableau très raccourci, voir peints au naturel plusieurs 
personnages illustres, dignes de vivre dans notre souvenir.
APOPHTHEGMES DES ROIS DE PERSE, ET D'AUTRES NATIONS 
ÉTRANGÈRES.
CYRUS.
Les Perses aiment ceux qui ont le nez aquilin, et les regardent 
comme les plus beaux hommes, parce que Cyrus, celui de leurs rois qu'ils 
ont le plus aimé, avait le nez de forme aquiline.
Ce prince disait que ceux qui ne voulaient pas travailler à leur propre 
bien étaient contraints de faire celui des autres ; qu'un homme ne 
méritait pas de commander, s'il ne valait mieux que ses inférieurs.
Les Perses voulaient quitter leur pays, dont le terrain était rude et 
montueux, pour aller s'établir dans une contrée plus douce et plus unie. 
Cyrus les en empêcha, et leur dit que les caractères des hommes, ainsi 
que les plantes, devenaient semblables au sol qu'ils habitaient.
DARIUS.
Darius, père de Xerxès, se rendait à lui-même ce témoignage, 
que, dans les dangers, il se montrait plus prudent que de coutume.
Comme il voulait mettre une contribution sur ses peuples, il appela 
auprès de lui les personnes les plus considérables de chaque province, et 
leur demanda si l'impôt n'était pas trop fort. 
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