HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

φύσει



Texte grec :

[6,3,4] Τί οὖν ταὐτὸν ἐν τοῖς τρισί, καὶ τί ἔσται, ὃ ταῦτα ποιεῖ οὐσίαν τὴν ἐν τούτοις; Ἆρα ὑποβάθραν τινὰ τοῖς ἄλλοις; Ἀλλ´ ἡ μὲν ὕλη ὑποβάθρα καὶ ἕδρα δοκεῖ τῷ εἴδει εἶναι, ὥστε τὸ εἶδος οὐκ ἔσται ἐν οὐσίᾳ. Τό τε σύνθετον ἄλλοις ὑποβάθρα καὶ ἕδρα, ὥστε καὶ τὸ εἶδος μετὰ τῆς ὕλης ὑποβεβλήσεται τοῖς συνθέτοις ἢ πᾶσί γε τοῖς μετὰ τὸ σύνθετον, οἷον ποσῷ, ποιῷ, κινήσει. Ἀλλ´ ἆρα τὸ «μὴ ἑτέρου» ὃ λέγεται; Λευκὸν μὲν γὰρ καὶ μέλαν ἄλλου τοῦ λελευκωμένου, καὶ τὸ διπλάσιον δὲ ἑτέρου—λέγω δὲ οὐ τοῦ ἡμίσεος εἶναι, ἀλλὰ ξύλον διπλάσιον—καὶ πατὴρ ἄλλου ᾗ πατήρ ἐστι, καὶ ἡ ἐπιστήμη δὲ ἄλλου τοῦ ἐν ᾧ, καὶ τόπος δὲ πέρας ἄλλου, καὶ χρόνος μέτρον ἄλλου. Πῦρ δὲ οὐκ ἄλλου, οὐδὲ ξύλον καθὸ ξύλον ἄλλου, οὐδ´ ἄνθρωπος ἄλλου, οὐδὲ Σωκράτης, οὐδ´ ὅλως ἡ σύνθετος οὐσία οὐδὲ τὸ κατὰ τὴν οὐσίαν εἶδος ἄλλου, ὅτι οὐκ ἄλλου πάθος ἦν. Οὐ γὰρ τῆς ὕλης εἶδος, τοῦ δὲ συναμφοτέρου μέρος· τὸ δὲ τοῦ ἀνθρώπου εἶδος καὶ ὁ ἄνθρωπος ταὐτόν· καὶ ἡ ὕλη μέρος ὅλου καὶ ἄλλου ὡς τοῦ ὅλου, οὐχ ὡς ἑτέρου ὄντος ἐκείνου, οὗ λέγεται· λευκὸν δὲ ὃ λέγεται εἶναι, ἑτέρου ἐστίν. Ὃ οὖν ἄλλου ὂν ἐκείνου λέγεται, οὐκ οὐσία· οὐσία τοίνυν, ὃ ὅπερ ἐστὶν αὐτοῦ ἐστιν, ἢ μέρος ὂν τοιούτου συμπληρωτικόν ἐστι συνθέτου· ὄντος μὲν αὐτοῦ ἕκαστον μὲν ἢ ἑκάτερον αὐτοῦ, πρὸς δὲ τὸ σύνθετον ἄλλον τρόπον ἐκείνου λεγόμενον· ἢ εἰ μὲν μέρος, πρὸς ἄλλο λεγόμενον, καθ´ αὑτὸ δὲ φύσει ἐν τῷ εἶναι ὅ ἐστιν, οὐχ ἑτέρου λεγόμενον. Κοινὸν δὲ καὶ τὸ ὑποκείμενον ἐπί τε τῆς ὕλης καὶ τοῦ εἴδους καὶ τοῦ συναμφοτέρου· ἀλλὰ ἄλλως μὲν ἡ ὕλη τῷ εἴδει, ἄλλως δὲ τὸ εἶδος τοῖς πάθεσι καὶ τὸ συναμφότερον. Ἢ οὔτε ἡ ὕλη ὑποκείμενον τῷ εἴδει—τελείωσις γὰρ τὸ εἶδος αὐτῆς καθόσον ὕλη καὶ καθόσον δυνάμει—οὐδ´ αὖ τὸ εἶδος ἐν ταύτῃ· μεθ´ οὗ γάρ τι ἀπαρτίζει ἕν τι, οὐκ ἔσται θάτερον ἐν θατέρῳ, ἀλλ´ ἄμφω ἡ ὕλη καὶ τὸ εἶδος ὁμοῦ ὑποκείμενα ἄλλῳ—οἷον ἄνθρωπος καὶ τὶς ἄνθρωπος ὑπόκεινται τοῖς πάθεσι καὶ προϋπάρχουσι τῶν ἐνεργειῶν καὶ τῶν παρακολουθούντων—καὶ ἀφ´ ἧς δὲ τὰ ἄλλα καὶ δι´ ἣν τὰ ἄλλα καὶ περὶ ὃ τὸ πάσχειν καὶ ἀφ´ ἧς τὸ ποιεῖν.

Traduction française :

[6,3,4] {Essence ou Substance.} Qu'y a-t-il de commun dans ces trois choses {la matière, la forme, le composé}? Qu'est-ce qui fait qu'elles sont essence ou substance (j'entends dans les choses inférieures) ? Est-ce parce que la matière, la forme et le composé servent de substratum aux autres choses? Alors, comme la matière est le substratum, le siège de la forme, la forme ne sera pas dans le genre de la substance. Mais, comme le composé remplit aussi la fonction de substratum, de fond, à l'égard des autres choses, la forme unie à la matière sera le sujet des composés, ou plutôt de toutes les choses qui sont postérieures au composé, comme la quantité, la qualité, le mouvement. La substance est-elle ce qui ne se dit d'aucune autre chose ? II paraît en être ainsi : car la blancheur et la noirceur se disent d'une autre chose, d'un sujet blanc ou noir. Il en est de même du double (je ne parle pas ici du double par opposition à la moitié, mais du double qui s'affirme d'un sujet, quand on dit : Ce bois est double). La paternité est encore, ainsi que la science, un attribut d'un autre sujet, duquel elle se dit. Le lieu est ce qui limite, et le temps, ce qui mesure une autre chose. Mais le feu, le bois considéré comme bois, ne sont pas des attributs. Il en est de même de Socrate, de la substance composée {de forme et de matière}, de la forme qui est dans la substance, parce que ce n'est pas une modification d'un autre sujet. En effet, la forme n'est pas un attribut de la matière ; elle est un élément du composé : l'homme et la forme de l'homme sont une seule et même chose. La matière est aussi un élément du composé; sous ce rapport, elle se dit d'un sujet, mais ce sujet n'est pas autre qu'elle. La blancheur, au contraire, considérée en elle-même, n'existe que dans le sujet dont elle se dit. Ainsi, la chose qui n'existe que dans le sujet dont elle se dit n'est pas substance; la substance est au contraire la chose qui est par elle-même ce qu'elle est. Si elle fait partie d'un sujet, alors elle complète le composé, dont les éléments existent chacun en eux-mêmes et n'en sont affirmés que sous un rapport autre que celui d'exister en lui. Considérée comme partie, la substance est relative à une chose autre qu'elle ; mais considérée en elle-même, dans sa nature, dans ce qu'elle est, elle ne s'affirme de rien. Être sujet est donc une propriété commune à la matière, à la forme et au composé. Mais cette fonction de sujet est remplie différemment par la matière à l'égard de la forme, par la forme à l'égard des modifications, et par le composé ; ou plutôt, la matière n'est pas sujet à l'égard de la forme : celle-ci est le complément qui l'achève quand elle n'est encore que matière et qu'elle n'existe qu'en puissance. La forme, à proprement parler, n'est pas dans la matière : car lorsqu'une chose ne fait qu'un avec une autre, on ne peut dire que l'une est dans l'autre {comme un accident dans son sujet}. C'est prises toutes deux ensemble que la matière et la forme sont un sujet pour les autres choses : ainsi l'homme en général et tel homme en particulier constituent le sujet des modifications passives; ils sont antérieurs aux actions et aux conséquences qui se rattachent à eux. La substance est donc le principe d'où sortent et par lequel existent les autres choses, celui auquel se rapportent les modifications passives et dont procèdent les actions.





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Dernière mise à jour : 14/06/2010