HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

σείουσα



Texte grec :

[6,3,20] Ὁρᾶν δὲ δεῖ, εἰ μὴ πάσῃ ποιότητί ἐστί τις ἄλλη ἐναντία· ἐπεὶ καὶ τὸ μέσον τοῖς ἄκροις δοκεῖ ἐπ´ ἀρετῆς καὶ κακίας ἐναντίον εἶναι. Ἀλλ´ ἐπὶ τῶν χρωμάτων τὰ μεταξὺ οὐχ οὕτως. Εἰ μὲν οὖν, ὅτι μίξεις τῶν ἄκρων τὰ μεταξύ, ἔδει μὴ ἀντιδιαιρεῖν, ἀλλὰ λευκῷ καὶ μέλανι, τὰ δ´ ἄλλα συνθέσεις. Ἢ τῷ μίαν τινὰ ἄλλην ἐπὶ τῶν μεταξύ, κἂν ἐκ συνθέσεως ᾖ θεωρεῖσθαι, ἀντιτίθεμεν. Ἢ ὅτι δὲ τὰ ἐναντία οὐ μόνον διαφέρει, ἀλλὰ καὶ πλεῖστον. Ἀλλὰ κινδυνεύει τὸ πλεῖστον διαφέρειν λαμβάνεσθαι ἐν τῷ θέσθαι ἤδη ταῦτα τὰ μεταξύ· ἐπεί, εἴ τις ταύτην τὴν διάταξιν ἀφέλοι, τίνι τὸ πλεῖστον ὁριεῖ; Ἢ ὅτι τὸ φαιὸν ἐγγυτέρω τοῦ λευκοῦ μᾶλλον ἢ τὸ μέλαν· καὶ τοῦτο παρὰ τῆς ὄψεως μηνύεται, καὶ ἐπὶ τῶν χυμῶν ὡσαύτως, θερμόν, ψυχρόν, τὸ μηδέτερον μεταξύ· ἀλλ´ ὅτι μὲν οὕτως ὑπολαμβάνειν εἰθίσμεθα, δῆλον, τάχα δ´ ἄν τις ἡμῖν οὐ συγχωροῖ ταῦτα· τὸ δὲ λευκὸν καὶ τὸ ξανθὸν καὶ ὁτιοῦν πρὸς ὁτιοῦν ὁμοίως πάντη ἕτερα ἀλλήλων εἶναι καὶ ἕτερα ὄντα ποιὰ ἐναντία εἶναι. Οὐδὲ γὰρ τῷ εἶναι μεταξὺ αὐτῶν, ἀλλὰ τούτῳ ἡ ἐναντιότης. Ὑγιείᾳ γοῦν καὶ νόσῳ οὐδὲν παρεμπέπτωκε μεταξύ, καὶ ἐναντία· ἢ ὅτι τὰ γινόμενα ἐξ ἑκατέρου πλείστην παραλλαγὴν ἔχει. Καὶ πῶς πλείστην ἔστιν εἰπεῖν μὴ οὐσῶν ἐν τοῖς μέσοις ἐλαττόνων; Οὐκ ἔστιν οὖν ἐπὶ ὑγιείας καὶ νόσου πλεῖστον εἰπεῖν. Ἄλλῳ τοίνυν τὸ ἐναντίον, οὐ τῷ πλεῖστον, ὁριστέον. Εἰ δὲ τῷ πολλῷ, εἰ μὲν τὸ πολὺ ἀντὶ τοῦ πλέον πρὸς ἔλαττον, πάλιν τὰ ἄμεσα ἐκφεύξεται· εἰ δ´ ἁπλῶς πολύ, ἑκάστῃ φύσει πολὺ ἀφεστάναι συγχωρηθέντος, μὴ τῷ πλείονι μετρεῖν τὴν ἀπόστασιν. Ἀλλ´ ἐπισκεπτέον, πῶς τὸ ἐναντίον. Ἆρ´ οὖν τὰ μὲν ἔχοντά τινα ὁμοιότητα—λέγω δὲ οὐ κατὰ τὸ γένος οὐδὲ πάντως τῷ μεμίχθαι ἄλλαις οἷον μορφαῖς αὐτῶν—ἢ πλείονα ἢ ἐλάττονα οὐκ ἐναντία, ἀλλ´ οἷς μηδὲν ταὐτὸν κατὰ τὸ εἶδος, ἐναντία; Καὶ προσθετέον δέ· ἐν γένει τῷ ποιῷ. Ἐντεῦθεν γὰρ καὶ τὰ μὲν ἄμεσα τῶν ἐναντίων, οἷς μηδὲν εἰς ὁμοίωσιν, οὐκ ὄντων ἄλλων τῶν οἷον ἐπαμφοτεριζόντων καὶ ὁμοιότητα πρὸς ἄλληλα ἐχόντων, τῶν δέ τινων μόνων μὴ ἐχόντων. Εἰ τοῦτο, οἷς μέν ἐστι κοινότης ἐν τοῖς χρώμασιν, οὐκ ἂν εἴη ἐναντία. Ἀλλ´ οὐδὲν κωλύσει μὴ πᾶν μὲν παντί, ἄλλο δὲ ἄλλῳ οὕτως εἶναι ἐναντίον, καὶ ἐπὶ χυμῶν ὡσαύτως. Ταῦτα μὲν οὕτω διηπορήσθω. Περὶ δὲ τοῦ μᾶλλον ἐν μὲν τοῖς μετέχουσιν ὅτι ἐστίν, ἐδόκει, ὑγίεια δὲ αὐτὴ καὶ δικαιοσύνη ἠπορεῖτο. Εἰ δὴ πλάτος ἔχει τούτων ἑκάστη αὐτῶν, καὶ τὰς ἕξεις αὐτὰς δοτέον· ἐκεῖ δ´ ἕκαστον τὸ ὅλον καὶ οὐκ ἔχει τὸ μᾶλλον.

Traduction française :

[6,3,20] Toute qualité a-t-elle un contraire? — Pour le vice et la vertu, il y a entre les extrêmes une qualité intermédiaire qui est le contraire de chacun d'eux ; mais, pour les couleurs, les intermédiaires ne constituent pas des contraires. Si l'on dit que cela a lieu parce que les couleurs intermédiaires sont des mélanges des couleurs extrêmes, il ne fallait pas diviser les couleurs en extrêmes et en intermédiaires et les opposer les unes aux autres, mais plutôt diviser le genre de la couleur en noir et en blanc, puis montrer que les autres couleurs sont composées de ces deux-là, ou bien distinguer une autre couleur qui fut intermédiaire, quoique composée. Si l'on dit que les couleurs intermédiaires ne sont pas contraires aux extrêmes parce que, pour que deux choses soient contraires, il ne suffit pas d'une simple différence, mais il faut une différence aussi grande que possible, nous objecterons que cette différence aussi grande que possible résulte de ce qu'on a déjà interposé des intermédiaires; si l'on faisait abstraction de ceux-ci, on ne saurait plus en quoi faire consister cette différence aussi grande que possible. — Répondra-t-on que le jaune se rapproche plus du blanc que le noir, que le sens de la vue nous l'apprend, qu'il en est de même pour les liquides où le chaud et le froid n'ont pas d'intermédiaire? Nous ne disons pas autre chose évidemment et l'on ne saurait refuser d'accorder ce point-là. Mais nous ajouterons que le blanc et le jaune et d'autres couleurs comparées l'une à l'autre de la même façon diffèrent également d'une manière complète, et sont, par suite de leur différence, des qualités contraires; et elles sont contraires, non parce qu'elles ont des intermédiaires, mais en vertu de leur nature propre. Ainsi la santé et la maladie sont contraires quoiqu'elles n'aient point d'intermédiaires. Dira-t-on qu'elles sont contraires parce que leurs effets diffèrent le plus possible? Mais comment reconnaître que cette différence est aussi grande que possible puisqu'il n'y a pas d'intermédiaires qui offrent les mêmes caractères à un moindre degré? On ne saurait donc affirmer que la différence de la santé et de la maladie est aussi grande que possible. Il s'ensuit qu'il faut faire consister la contrariété dans autre chose que dans une différence aussi grande que possible. Veut-on dire par là une grande différence? Nous demanderons alors si grande signifie ici plus grande par opposition à plus petite, ou grande absolument : dans le premier cas, les choses qui n'ont point d'intermédiaire ne sauraient être contraires; dans le second, comme on accorde facilement qu'il y a une grande distance entre une nature et une autre, et que l'on n'a rien de plus grand pour servir de mesure à cette distance, il faut examiner à quoi on reconnaît la contrariété. D'abord, les choses qui ont de la ressemblance (je ne dis pas seulement parce qu'elles appartiennent au même genre, ni parce qu'elles se confondent par des caractères plus ou moins nombreux, par leurs formes par exemple), ne sont pas des contraires. On ne doit en effet regarder comme contraires que les choses qui n'ont rien d'identique sous le rapport de l'espèce : ajoutons qu'elles doivent en outre appartenir au même genre de qualité. De cette manière nous pouvons mettre au nombre des contraires, bien qu'elles n'aient point d'intermédiaires, les choses qui n'offrent aucune ressemblance entre elles, dans lesquelles on ne trouve que des caractères qui ne se rapprochent pas l'un de l'autre et n'ont aucune espèce d'analogie. En conséquence, les objets qui ont quelque chose de commun sous le rapport des couleurs ne sauraient être des contraires. D'ailleurs, toute chose n'est pas le contraire de toute autre chose, mais une chose est seulement le contraire d'une autre ; et il en est sous ce rapport des saveurs comme des couleurs. En voici assez sur ce sujet. On demande encore si une qualité admet ou non le plus et le moins. Il est évident que les objets qui participent aux qualités y participent plus ou moins. Mais il s'agit de savoir si la justice et la santé admettent des degrés. Si ces habitudes possèdent une certaine latitude, elles ont des degrés. Si elles n'ont point de latitude, elles ne sont point susceptibles de plus et de moins.





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Dernière mise à jour : 14/06/2010