HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, V, livre III

οὐκ



Texte grec :

[5,3,9] Ψυχὴν οὖν, ὡς ἔοικε, καὶ τὸ ψυχῆς θειότατον κατιδεῖν δεῖ τὸν μέλλοντα νοῦν εἴσεσθαι ὅ τι ἐστί. Γένοιτο δ´ ἂν τοῦτο ἴσως καὶ ταύτῃ, εἰ ἀφέλοις πρῶτον τὸ σῶμα ἀπὸ τοῦ ἀνθρώπου καὶ δηλονότι σαυτοῦ, εἶτα καὶ τὴν πλάττουσαν τοῦτο ψυχὴν καὶ τὴν αἴσθησιν δὲ εὖ μάλα, ἐπιθυμίας δὲ καὶ θυμοὺς καὶ τὰς ἄλλας τὰς τοιαύτας φλυαρίας, ὡς πρὸς τὸ θνητὸν νευούσας καὶ πάνυ. Τὸ δὴ λοιπὸν αὐτῆς τοῦτό ἐστιν, ὃ εἰκόνα ἔφαμεν νοῦ σῴζουσάν τι φῶς ἐκείνου, οἷον ἡλίου μετὰ τὴν τοῦ μεγέθους σφαῖραν τὸ περὶ αὐτὴν ἐξ αὐτῆς λάμπον. Ἡλίου μὲν οὖν τὸ φῶς οὐκ ἄν τις συγχωρήσειεν ἐφ´ ἑαυτοῦ περὶ αὐτὸν ἥλιον εἶναι, ἐξ οὗ ὡρμημένον καὶ περὶ αὐτὸν μεῖναν, ἄλλο δὲ ἐξ ἄλλου ἀεὶ προϊὸν τοῦ πρὸ αὐτοῦ, ἕως ἂν εἰς ἡμᾶς καὶ ἐπὶ γῆν ἥκῃ· ἀλλὰ πᾶν καὶ τὸ περὶ αὐτὸν ἥλιον θήσεται ἐν ἄλλῳ, ἵνα μὴ διάστημα διδῷ κενὸν τὸ μετὰ τὸν ἥλιον σώματος. Ἡ δὲ ψυχὴ ἐκ νοῦ φῶς τι περὶ αὐτὸν γενομένη ἐξήρτηταί τε αὐτοῦ καὶ οὔτε ἐν ἄλλῳ, ἀλλὰ περὶ ἐκεῖνον, οὔτε τόπος αὐτῇ· οὐδὲ γὰρ ἐκείνῳ. Ὅθεν τὸ μὲν τοῦ ἡλίου φῶς ἐν ἀέρι, αὐτὴ δὲ ἡ ψυχὴ ἡ τοιαύτη καθαρά, ὥστε καὶ ἐφ´ αὑτῆς ὁρᾶσθαι ὑπό τε αὐτῆς καὶ ἄλλης τοιαύτης. Καὶ αὐτῇ μὲν περὶ νοῦ συλλογιστέα οἷος ἀφ´ ἑαυτῆς σκοπουμένῃ, νοῦς δὲ αὐτὸς αὑτὸν οὐ συλλογιζόμενος περὶ αὑτοῦ· πάρεστι γὰρ ἀεὶ αὑτῷ, ἡμεῖς δέ, ὅταν εἰς αὐτόν· μεμέρισται γὰρ ἡμῖν ἡ ζωὴ καὶ πολλαὶ ζωαί, ἐκεῖνος δὲ οὐδὲν δεῖται ἄλλης ζωῆς ἢ ἄλλων, ἀλλ´ ἃς παρέχει ἄλλοις παρέχει, οὐχ ἑαυτῷ· οὐδὲ γὰρ δεῖται τῶν χειρόνων, οὐδὲ αὑτῷ παρέχει τὸ ἔλαττον ἔχων τὸ πᾶν, οὐδὲ τὰ ἴχνη ἔχων τὰ πρῶτα, μᾶλλον δὲ οὐκ ἔχων, ἀλλ´ αὐτὸς ὢν ταῦτα. Εἰ δέ τις ἀδυνατεῖ {τὴν πρώτην} τὴν τοιαύτην ψυχὴν ἔχειν καθαρῶς νοοῦσαν, δοξαστικὴν λαβέτω, εἶτα ἀπὸ ταύτης ἀναβαινέτω. Εἰ δὲ μηδὲ τοῦτο, αἴσθησιν ἐμπλατύτερα τὰ εἴδη κομιζομένην, αἴσθησιν δὲ καὶ ἐφ´ ἑαυτῆς μεθ´ ὧν δύναται καὶ ἤδη ἐν τοῖς εἴδεσιν οὖσαν. Εἰ δὲ βούλεταί τις, καταβαίνων καὶ ἐπὶ τὴν γεννῶσαν ἴτω μέχρι καὶ ὧν ποιεῖ· εἶτα ἐντεῦθεν ἀναβαινέτω ἀπὸ ἐσχάτων εἰδῶν εἰς τὰ ἔσχατα ἀνάπαλιν εἴδη, μᾶλλον δὲ εἰς τὰ πρῶτα.

Traduction française :

[5,3,9] Il faut donc contempler l'âme et sa partie la plus divine afin de savoir ce qu'est l'Intelligence. Pour y arriver, voici ce que tu dois faire : sépare de l'homme, c'est-à-dire de toi-même, d'abord le corps, puis la puissance de l'âme qui le façonne, ensuite la sensation, la concupiscence, la colère, toutes les passions basses qui t'inclinent vers la terre. Ce qui reste alors de l'âme, c'est ce que nous nommons l'image de l'Intelligence, image qui rayonne d'elle, comme du globe immense du soleil rayonne la sphère de lumière qui l'entoure. On ne saurait accorder que toute la lumière qui rayonne du soleil demeure en elle-même autour de lui : une partie seulement de cette lumière reste autour du soleil dont elle émane; une autre, se propageant de proche en proche, descend jusqu'à nous sur la terre. Mais on regarde la lumière., même celle qui entoure le soleil, comme placée dans une autre chose, pour ne pas être obligé de concevoir comme vide de tout corps l'espace qui s'étend entre le soleil et nous. L'âme au contraire est une lumière qui reste attachée à l'Intelligence dont elle rayonne; elle n'est pas placée dans une autre chose, mais demeure suspendue a l'Intelligence, et elle n'est pas dans un lieu, parce que l'intelligence n'est point dans un lieu. Tandis que la lumière du soleil est dans l'air, l'âme, au contraire, dans l'état où nous la considérons ici, est si pure qu'elle peut être vue en elle-même par elle-même et par toute autre âme qui est dans le même état. Elle a besoin de raisonner pour concevoir d'après elle-même ce qu'est l'Intelligence; mais l'Intelligence se conçoit elle-même sans raisonner parce qu'elle est toujours présente à elle-même. Quant à nous, nous sommes présents à nous-mêmes et à l'Intelligence quand nous nous tournons vers elle, parce que notre vie est divisée en plusieurs vies. L'Intelligence, au contraire, n'a pas besoin d'une autre vie, ni des autres choses ; ce qu'elle donne, ce n'est pas à elle-même qu'elle le donne, c'est aux autres choses : elle n'a pas en effet besoin de ce qui est inférieur ; elle ne saurait se donner à elle-même rien d'inférieur, puisqu'elle possède toutes choses; au lieu d'avoir en elle-même les premières images des choses {comme l'âme}, l'Intelligence est ces choses mêmes. Si l'on ne peut s'élever immédiatement à la pensée pure, qui est la première partie de l'âme, qu'on prenne l'opinion et qu'on passe d'elle à l'intelligence. Si l'on ne peut encore s'élever à l'opinion, qu'on prenne alors la sensation qui nous représente déjà des formes générales, la sensation, dis-je, qui contient en puissance les formes, qui les possède même en acte. Si l'on veut descendre, qu'on s'abaisse à la puissance générative et aux choses qu'elle produit ; et qu'ensuite, des dernières formes on remonte aux formes qui sont placées à l'autre extrémité, aux formes premières.





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Dernière mise à jour : 14/05/2010