HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, V, livre III

Chapitre 16

 Chapitre 16

[5,3,16] Ὅτι μὲν οὖν δεῖ τι εἶναι τὸ μετὰ τὸ πρῶτον, ἀλλαχοῦ εἴρηται, καὶ ὅλως, ὅτι δύναμίς ἐστι καὶ ἀμήχανος δύναμις, καὶ τοῦτο, ὅτι ἐκ τῶν ἄλλων ἁπάντων πιστωτέον, ὅτι μηδέν ἐστι μηδὲ τῶν ἐσχάτων, μὴ δύναμιν εἰς τὸ γεννᾶν ἔχει. Ἐκεῖνα δὲ νῦν λεκτέον, ὡς, ἐπειδὴ ἐν τοῖς γεννωμένοις οὐκ ἔστι πρὸς τὸ ἄνω, ἀλλὰ πρὸς τὸ κάτω χωρεῖν καὶ μᾶλλον εἰς πλῆθος ἰέναι, καὶ ἀρχὴ ἑκάστων ἁπλουστέρα αὐτά. Κόσμον τοίνυν τὸ ποιῆσαν αἰσθητὸν οὐκ ἂν εἴη κόσμος αἰσθητὸς αὐτό, ἀλλὰ νοῦς καὶ κόσμος νοητός· καὶ τὸ πρὸ τούτου τοίνυν τὸ γεννῆσαν αὐτὸ οὔτε νοῦς οὔτε κόσμος νοητός, ἁπλούστερον δὲ νοῦ καὶ ἁπλούστερον κόσμου νοητοῦ. Οὐ γὰρ ἐκ πολλοῦ πολύ, ἀλλὰ τὸ πολὺ τοῦτο ἐξ οὐ πολλοῦ· εἰ γὰρ καὶ αὐτὸ πολύ, οὐκ ἀρχὴ τοῦτο, ἀλλ´ ἄλλο πρὸ τούτου. Συστῆναι οὖν δεῖ εἰς ἓν ὄντως παντὸς πλήθους ἔξω καὶ ἁπλότητος ἡστινοσοῦν, εἴπερ ὄντως ἁπλοῦν. Ἀλλὰ πῶς τὸ γενόμενον ἐξ αὐτοῦ λόγος πολὺς καὶ πᾶς, τὸ δὲ ἦν δηλονότι οὐ λόγος; Εἰ δὲ μὴ τοῦτο ἦν, πῶς οὖν οὐκ ἐκ λόγου λόγος; Καὶ πῶς τὸ ἀγαθοειδὲς ἐξ ἀγαθοῦ; Τί γὰρ ἔχον ἑαυτοῦ ἀγαθοειδὲς λέγεται; Ἆρ´ ἔχον τὸ κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ ὡσαύτως; Καὶ τί ταῦτα πρὸς τὸ ἀγαθόν; Τὸ γὰρ ὡσαύτως ζητοῦμεν ὂν τῶν ἀγαθῶν. πρότερον ἐκεῖνο, οὗ μὴ ἐξίστασθαι δεήσει, ὅτι ἀγαθόν· εἰ δὲ μή, βέλτιον ἀποστῆναι. Ἆρ´ οὖν τὸ ζῆν ὡσαύτως μένοντα ἐπὶ τούτου ἑκουσίως; Εἰ οὖν ἀγαπητὸν τούτῳ τὸ ζῆν, δῆλον ὅτι οὐδὲν ζητεῖ· ἔοικε τοίνυν διὰ τοῦτο τὸ ὡσαύτως, ὅτι ἀρκεῖ τὰ παρόντα. Ἀλλὰ πάντων ἤδη παρόντων τούτῳ ἀγαπητὸν τὸ ζῆν καὶ δὴ οὕτω παρόντων, οὐχ ὡς ἄλλων ὄντων αὐτοῦ. Εἰ δ´ πᾶσα ζωὴ τούτῳ καὶ ζωὴ ἐναργής, καὶ τελεία πᾶσα ἐν τούτῳ ψυχὴ καὶ πᾶς νοῦς, καὶ οὐδὲν αὐτῷ οὔτε ζωῆς οὔτε νοῦ ἀποστατεῖ. Αὐτάρκης οὖν ἑαυτῷ καὶ οὐδὲν ζητεῖ· εἰ δὲ μηδὲν ζητεῖ, ἔχει ἐν ἑαυτῷ ἐζήτησεν ἄν, εἰ μὴ παρῆν. Ἔχει οὖν ἐν ἑαυτῷ τὸ ἀγαθὸν τοιοῦτον ὄν, δὴ ζωὴν καὶ νοῦν εἴπομεν, ἄλλο τι συμβεβηκὸς τούτοις. Ἀλλ´ εἰ τοῦτο τὸ ἀγαθόν, οὐδὲν ἂν εἴη ἐπέκεινα τούτων. Εἰ δὲ ἔστιν ἐκεῖνο, δηλονότι ζωὴ πρὸς ἐκεῖνο τούτῳ ἐξημμένη ἐκείνου καὶ τὴν ὑπόστασιν ἔχουσα ἐξ ἐκείνου καὶ πρὸς ἐκεῖνο ζῶσα· ἐκεῖνο γὰρ αὐτοῦ ἀρχή. Δεῖ τοίνυν ἐκεῖνο ζωῆς εἶναι κρεῖσσον καὶ νοῦ· οὕτω γὰρ ἐπιστρέψει πρὸς ἐκεῖνο καὶ τὴν ζωὴν τὴν ἐν αὐτῷ, μίμημά τι τοῦ ἐν ἐκείνῳ ὄντος, καθὸ τοῦτο ζῇ, καὶ τὸν νοῦν τὸν ἐν τούτῳ, μίμημά τι τοῦ ἐν ἐκείνῳ ὄντος, τι δήποτέ ἐστι τοῦτο. [5,3,16] Il a été démontré ailleurs qu'il doit y avoir quelque chose après l'Un, que l'Un est une puissance et une puissance inépuisable : ce qui le prouve, c'est que les choses placées même an dernier rang ont la puissance d'engendrer. Pour le moment, remarquons que la génération des choses offre une procession descendante, que plus on s'avance, plus ta multiplicité augmente, que le principe est toujours plus simple que les choses qu'il produit. Donc, ce qui a produit le monde sensible n'est pas le monde sensible, mais l'Intelligence, le monde intelligible ; et ce qui a engendré l'Intelligence et le monde intelligible n'est pas l'Intelligence ni le monde intelligible, mais quelque chose de plus simple qu'eux. Le multiple ne naît pas du multiple, mais de ce qui n'est pas multiple. Si ce qui est supérieur à l'intelligence était multiple, ce ne serait plus le Principe, il faudrait encore remonter plus haut. On doit donc ramener tout à Celui qui est essentiellement un, qui est en dehors de toute multiplicité, dont la simplicité est la plus grande possible. — Mais comment peut naître de l'Un la Raison multiple et universelle, quand évidemment l'Un n'est pas une raison? S'il n'est pas une raison, comment engendre-t-il la Raison? Comment encore le Bien engendre-t-il une hypostase dont la bonté soit la forme ? Que possède cette hypostase? Est-ce l'identité? Mais quel rapport ce caractère a-t-il avec le Bien ? — C'est que nous cherchons l'identité el la permanence dès que nous possédons le Bien, et qu'il est le principe dont il ne faut pas se séparer : car si ce n'était pas le Bien, il vaudrait mieux l'abandonner. Nous devons donc vouloir demeurer unis au Bien. Puisque c'est là ce qu'il y a de plus souhaitable pour l'Intelligence, elle n'a rien à chercher au delà, et sa permanence indique qu'elle est satisfaite des choses qu'elle possède. Jouissant ainsi de leur présence de telle sorte qu'elle ne fasse qu'un avec elles, elle doit alors regarder la vie comme ce qu'il y a de plus précieux. Si l'Intelligence possède la vie dans son universalité et sa plénitude, cette vie est la plénitude et l'universalité de l'âme et de l'Intelligence. L'Intelligence se suffît donc, elle ne désire rien ; elle a en elle-même ce qu'elle aurait désiré si elle ne l'eût pas possédé ; elle a le bien qui consiste dans la vie et l'intelligence, comme nous l'avons dit, ou dans quelqu'une des choses qui y sont attachées. Si la vie et l'intelligence sont le Bien absolu, il n'y a rien au-dessus d'elles. Mais si le Bien absolu est au-dessus d'elles, le bien de l'intelligence est cette vie qui se rapporte au Bien absolu, qui s'y rattache, en reçoit l'existence et s'élève vers lui parce qu'il est son principe. Le Bien doit donc être supérieur a l'intelligence et a la vie. C'est à cette condition que se tourne vers lui la vie de l'Intelligence, image de Celui dont procède toute vie; c'est à cette condition que se tourne vers lui l'Intelligence, image de ce qui est dans l'Un, quelle qu'en soit la nature.


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Dernière mise à jour : 20/05/2010