HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, V, livre I

Chapitre 3

 Chapitre 3

[5,1,3] Οὕτω δὴ τιμίου καὶ θείου ὄντος χρήματος τῆς ψυχῆς, πιστεύσας ἤδη τῷ τοιούτῳ θεὸν μετιέναι μετὰ τοιαύτης αἰτίας ἀνάβαινε πρὸς ἐκεῖνον· πάντως που οὐ πόρρω βαλεῖς· οὐδὲ πολλὰ τὰ μεταξύ. Λάμβανε τοίνυν τὸ τοῦ θείου τού του θειότερον τὸ ψυχῆς πρὸς τὸ ἄνω <γειτόνημα>, μεθ´ καὶ ἀφ´ οὗ ψυχή. Καίπερ γὰρ οὖσα χρῆμα οἷον ἔδειξεν λόγος, εἰκών τίς ἐστι νοῦ· οἷον λόγος ἐν προφορᾷ λόγου τοῦ ἐν ψυχῇ, οὕτω τοι καὶ αὐτὴ λόγος νοῦ καὶ πᾶσα ἐνέργεια καὶ ἣν προΐεται ζωὴν εἰς ἄλλου ὑπόστασιν· οἷον πυρὸς τὸ μὲν συνοῦσα θερμότης, δὲ ἣν παρέχει. Δεῖ δὲ λαβεῖν ἐκεῖ οὐκ ἐκρέουσαν, ἀλλὰ μένουσαν μὲν τὴν ἐν αὐτῷ, τὴν δὲ ἄλλην ὑφισταμένην. Οὖσα οὖν ἀπὸ νοῦ νοερά ἐστι, καὶ ἐν λογισμοῖς νοῦς αὐτῆς καὶ τελείωσις ἀπ´ αὐτοῦ πάλιν οἷον πατρὸς ἐκθρέψαντος, ὃν οὐ τέλειον ὡς πρὸς αὐτὸν ἐγέννησεν. τε οὖν ὑπόστασις αὐτῇ ἀπὸ νοῦ τε ἐνεργείᾳ λόγος νοῦ αὐτῇ ὁρωμένου. Ὅταν γὰρ ἐνίδῃ εἰς νοῦν, ἔνδοθεν ἔχει καὶ οἰκεῖα νοεῖ καὶ ἐνεργεῖ. Καὶ ταύτας μόνας δεῖ λέγειν ἐνεργείας ψυχῆς, ὅσα νοερῶς καὶ ὅσα οἴκοθεν· τὰ δὲ χείρω ἄλλοθεν καὶ πάθη ψυχῆς τῆς τοιαύτης. Νοῦς οὖν ἐπὶ μᾶλλον θειοτέραν ποιεῖ καὶ τῷ πατὴρ εἶναι καὶ τῷ παρεῖναι· οὐδὲν γὰρ μεταξὺ τὸ ἑτέροις εἶναι, ὡς ἐφεξῆς μέντοι καὶ ὡς τὸ δεχόμενον, τὸ δὲ ὡς εἶδος· καλὴ δὲ καὶ νοῦ ὕλη νοοειδὴς οὖσα καὶ ἁπλῆ. Οἷον δὲ νοῦς, καὶ ταὐτῷ μὲν τούτῳ δῆλον, ὅτι κρεῖττον ψυχῆς τοιᾶσδε οὔσης. [5,1,3] Puisque l'essence de l'âme est si divine et si précieuse, sois persuadé que par elle tu peux atteindre Dieu ; avec elle élève-toi à lui. Tu n'auras pas à le chercher loin de toi ; il n'y a pas entre lui et toi plusieurs intermédiaires. Afin de l'atteindre, prends pour guide la partie la plus divine et la plus haute de l'âme, la puissance dont elle procède et par laquelle elle touche au monde intelligible. En effet, malgré la dignité que nous venons de lui reconnaître, l'âme n'est que l'image de l'Intelligence : comme le verbe extérieur {la parole} est l'image du verbe {intérieur} de l'âme, l'âme est elle-même le verbe et l'acte de l'Intelligence. Elle est la vie qui s'en échappe pour former une autre hypostase, de même qu'il y a dans le feu la chaleur latente qui constitue son essence et la chaleur qui en rayonne à l'extérieur. Cependant, l'âme ne sort pas tout entière du sein de l'Intelligence; elle y demeure en partie, mais elle forme une essence distincte d'elle. Procédant de l'Intelligence, l'âme est intellectuelle, et la manifestation de sa puissance intellectuelle est la raison discursive. L'âme tient sa perfection de l'Intelligence comme elle en tient son existence; c'est en regard de l'Intelligence seule qu'elle est imparfaite. Elle est donc l'hypostase qui procède de l'Intelligence, et quand elle la contemple, elle est la raison en acte. En effet, quand l'âme contemple l'Intelligence, elle possède intimement les choses qu'elle pense, elle tire de son propre fonds les actes qu'elle produit; seuls, ces actes intellectuels et purs lui sont vraiment propres. Ceux qui sont d'une nature inférieure viennent d'un principe étranger; ce sont des passions. L'Intelligence rend donc l'âme plus divine, parce qu'elle l'engendre et qu'elle lui accorde sa présence. Rien ne sépare l'une de l'autre que la distinction de leur essence. L'âme est avec l'Intelligence dans le même rapport que la matière avec la forme. Or la matière même de l'Intelligence est belle parce qu'elle a une forme intellectuelle et qu'elle est simple. Quelle n'est donc pas la grandeur de l'Intelligence puisqu'elle est plus grande encore que l'âme !


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Dernière mise à jour : 14/05/2010