[5,1,12] Πῶς οὖν ἔχοντες τὰ τηλικαῦτα οὐκ ἀντιλαμβανόμεθα, ἀλλ´ ἀργοῦμεν ταῖς
τοιαύταις ἐνεργείαις τὰ πολλά, οἱ δὲ οὐδ´ ὅλως ἐνεργοῦσιν; Ἐκεῖνα μέν
ἐστιν ἐν ταῖς αὐτῶν ἐνεργείαις ἀεί, νοῦς καὶ τὸ πρὸ νοῦ ἀεὶ ἐν ἑαυτῷ, καὶ
ψυχὴ δέ — <τὸ ἀεικίνητον> — οὕτως. Οὐ γὰρ πᾶν, ὃ ἐν ψυχῇ, ἤδη αἰσθητόν,
ἀλλὰ ἔρχεται εἰς ἡμᾶς, ὅταν εἰς αἴσθησιν ἴῃ· ὅταν δὲ ἐνεργοῦν ἕκαστον μὴ
μεταδιδῷ τῷ αἰσθανομένῳ, οὔπω δι´ ὅλης ψυχῆς ἐλήλυθεν. Οὔπω οὖν
γιγνώσκομεν ἅτε μετὰ τοῦ αἰσθητικοῦ ὄντες καὶ οὐ μόριον ψυχῆς ἀλλ´ ἡ ἅπασα
ψυχὴ ὄντες. Καὶ ἔτι ἕκαστον τῶν ψυχικῶν ζῶν ἀεὶ ἐνεργεῖ ἀεὶ καθ´ αὑτὸ τὸ
αὑτοῦ· τὸ δὲ γνωρίζειν, ὅταν μετάδοσις γένηται καὶ ἀντίληψις. Δεῖ τοίνυν,
εἰ τῶν οὕτω παρόντων ἀντίληψις ἔσται, καὶ τὸ ἀντιλαμβανόμενον εἰς τὸ εἴσω
ἐπιστρέφειν, κἀκεῖ ποιεῖν τὴν προσοχὴν ἔχειν. Ὥσπερ εἴ τις ἀκοῦσαι
ἀναμένων ἣν ἐθέλει φωνήν, τῶν ἄλλων φωνῶν ἀποστὰς τὸ οὖς ἐγείροι πρὸς τὸ
ἄμεινον τῶν ἀκουστῶν, ὁπότε ἐκεῖνο προσέλθοι, οὕτω τοι καὶ ἐνταῦθα δεῖ τὰς
μὲν αἰσθητὰς ἀκούσεις ἀφέντα, εἰ μὴ καθόσον ἀνάγκη, τὴν τῆς ψυχῆς εἰς τὸ
ἀντιλαμβάνεσθαι δύναμιν φυλάττειν καθαρὰν καὶ ἕτοιμον ἀκούειν φθόγγων τῶν
ἄνω.
| [5,1,12] Comment peut-il se faire que nous possédions des principes si relevés à notre insu et sans nous en occuper le plus souvent? Car il y a même des hommes qui ne s'en occupent jamais.— Néanmoins ces principes, c'est-à-dire, l'Intelligence et le principe supérieur à l'Intelligence, lequel demeure toujours en lui-même {c'est-à-dire l'Un}, ces principes, dis-je, agissent sans cesse. Il en est de même de l'âme: elle se meut toujours; mais les opérations qui se produisent en elle ne sont pas toujours perçues : elles ne viennent jusqu'à nous que lorsqu'elles arrivent à se faire sentir. Quand la faculté qui agit en nous ne transmet pas son action à la puissance qui sent, cette action ne se communique pas à l'âme entière; nous n'en avons pas connaissance, parce que, bien que nous possédions la sensibilité, ce n'est pas seulement cette puissance, c'est l'âme tout entière qui constitue l'homme. Chaque puissance de l'âme, tant que la vie dure, exerce par elle-même sa fonction propre ; mais nous ne le savons que lorsqu'il y a communication et perception. Pour avoir ainsi perception des choses qui sont en nous, il faut tourner vers elles notre faculté perceptive pour qu'elle y applique toute son attention. La personne qui désire entendre un son néglige les autres et lui prête l'oreille quand il approche. Ainsi, nous devons ici fermer nos sens à tous les bruits qui nous assiègent, à moins que la nécessité ne nous force de les entendre, et conserver notre l'acuité perceptive pure et prête à écouter les voix qui viennent d'en haut. »
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