HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre V

δὲ



Texte grec :

[4,5,7] Πότερα δὲ ἀπόλλυται ἢ ἀνατρέχει; Τάχα γὰρ ἄν τι καὶ ἐκ τούτου λάβοιμεν εἰς τὸ πρόσθεν. Ἢ εἰ μὲν ἦν ἔνδοθεν, ὥστε τὸ μετειληφὸς ἔχειν οἰκεῖον ἤδη, τάχα ἄν τις εἶπεν ἀπόλλυσθαι· εἰ δέ ἐστιν ἐνέργεια οὐ ῥέουσα — περιέρρεε γὰρ ἂν καὶ ἐχεῖτο εἴσω πλέον ἢ ὅσον τὸ παρὰ τοῦ ἐνεργοῦντος ἐπεβάλλετο — οὐκ ἂν ἀπολλύοιτο μένοντος ἐν ὑποστάσει τοῦ φωτίζοντος. Μετακινουμένου δὲ ἐν ἄλλῳ ἐστὶ τόπῳ οὐχ ὡς παλιρροίας ἢ μεταρροίας γενομένης, ἀλλ´ ὡς τῆς ἐνεργείας ἐκείνου οὔσης καὶ παραγινομένης, εἰς ὅσον κωλύει οὐδέν. Ἐπεὶ καὶ εἰ πολλαπλασία ἡ ἀπόστασις ἦν ἢ νῦν ἐστι πρὸς ἡμᾶς τοῦ ἡλίου, ἦν ἂν καὶ μέχρι ἐκεῖ φῶς μηδενὸς κωλύοντος μηδὲ ἐμποδὼν ἐν τῷ μεταξὺ ἱσταμένου. Ἔστι δὲ ἡ μὲν ἐν αὐτῷ ἐνέργεια καὶ οἷον ζωὴ τοῦ σώματος τοῦ φωτεινοῦ πλείων καὶ οἷον ἀρχὴ τῆς ἐνεργείας καὶ πηγή· ἡ δὲ μετὰ τὸ πέρας τοῦ σώματος, εἴδωλον τοῦ ἐντός, ἐνέργεια δευτέρα οὐκ ἀφισταμένη τῆς προτέρας. Ἔχει γὰρ ἕκαστον τῶν ὄντων ἐνέργειαν, ἥ ἐστιν ὁμοίωμα αὐτοῦ, ὥστε αὐτοῦ ὄντος κἀκεῖνο εἶναι καὶ μένοντος φθάνειν εἰς τὸ πόρρω, τὸ μὲν ἐπιπλέον, τὸ δὲ εἰς ἔλαττον· καὶ αἱ μὲν ἀσθενεῖς καὶ ἀμυδραί, αἱ δὲ καὶ λανθάνουσαι, τῶν δ´ εἰσὶ μείζους καὶ εἰς τὸ πόρρω· καὶ ὅταν εἰς τὸ πόρρω, ἐκεῖ δεῖ νομίζειν εἶναι, ὅπου τὸ ἐνεργοῦν καὶ δυνάμενον, καὶ αὖ οὗ φθάνει. Ἔστι δὲ καὶ ἐπὶ ὀφθαλμῶν ἰδεῖν ζῴων λαμπόντων τοῖς ὄμμασι, γινομένου αὐτοῖς φωτὸς καὶ ἔξω τῶν ὀμμάτων· καὶ δὴ καὶ ἐπὶ ζῴων, ἃ ἔνδον συνεστραμμένον πῦρ ἔχοντα ταῖς ἀνοιδάνσεσιν ἐν σκότῳ ἐκλάμπει εἰς τὸ ἔξω, καὶ ἐν ταῖς συστολαῖς αὐτῶν οὐδέν ἐστι φῶς ἔξω, οὐδ´ αὖ ἐφθάρη, ἀλλ´ ἢ ἔστιν ἢ οὐκ ἔστιν ἔξω. Τί οὖν; Εἰσελήλυθεν; Ἢ οὐκ ἔστιν ἔξω, ὅτι μηδὲ τὸ πῦρ πρὸς τὸ ἔξω, ἀλλ´ ἔδυ εἰς τὸ εἴσω. Τὸ οὖν φῶς ἔδυ καὶ αὐτό; Ἢ οὔ, ἀλλ´ ἐκεῖνο μόνον· δύντος δὲ ἐπίπροσθέν ἐστι τὸ ἄλλο σῶμα, ὡς μὴ ἐνεργεῖν ἐκεῖνο πρὸς τὸ ἔξω. Ἔστιν οὖν τὸ ἀπὸ τῶν σωμάτων φῶς ἐνέργεια φωτεινοῦ σώματος πρὸς τὸ ἔξω· αὐτὸ δὲ ὅλως {φῶς} τὸ ἐν τοῖς τοιούτοις σώμασιν, ἃ δὴ πρώτως ἐστὶ τοιαῦτα, οὐσία ἡ κατὰ τὸ εἶδος τοῦ φωτεινοῦ πρώτως σώματος. Ὅταν δὲ μετὰ τῆς ὕλης τὸ τοιοῦτον σῶμα ἀναμιχθῇ, χρόαν ἔδωκε· μόνη δὲ ἡ ἐνέργεια οὐ δίδωσιν, ἀλλ´ οἷον ἐπιχρώννυσιν, ἅτε οὖσα ἄλλου κἀκείνου οἷον ἐξηρτημένη, οὗ τὸ ἀποστὰν κἀκείνου τῆς ἐνεργείας ἄπεστιν. Ἀσώματον δὲ πάντως δεῖ τιθέναι, κἂν σώματος ᾖ. Διὸ οὐδὲ τὸ «ἀπελήλυθε» κυρίως οὐδὲ τὸ «πάρεστιν», ἀλλὰ τρόπον ἕτερον ταῦτα, καὶ ἔστιν ὑπόστασις αὐτοῦ ὡς ἐνέργεια. Ἐπεὶ καὶ τὸ ἐν τῷ κατόπτρῳ εἴδωλον ἐνέργειαν λεκτέον τοῦ ἐνορωμένου ποιοῦντος εἰς τὸ πάσχειν δυνάμενον οὐ ῥέοντος· ἀλλ´ εἰ πάρεστι, κἀκεῖνο ἐκεῖ φαίνεται καὶ ἔστιν οὕτως ὡς εἴδωλον χρόας ἐσχηματισμένης ὡδί· κἂν ἀπέλθῃ, οὐκέτι τὸ διαφανὲς ἔχει, ὃ ἔσχε πρότερον, ὅτε παρεῖχεν εἰς αὐτὸ ἐνεργεῖν τὸ ὁρώμενον. Ἀλλὰ καὶ ἐπὶ τῆς ψυχῆς, ὅσον ἐνέργεια ἄλλης προτέρας, μενούσης τῆς προτέρας μένει καὶ ἡ ἐφεξῆς ἐνέργεια. Εἴ τις δὲ μὴ ἐνέργεια, ἀλλ´ ἐξ ἐνεργείας, οἵαν ἐλέγομεν τὴν τοῦ σώματος οἰκείαν ἤδη ζωήν, ὥσπερ τὸ φῶς τὸ ἀναμεμιγμένον ἤδη τοῖς σώμασιν; Ἢ ἐνταῦθα τῷ καὶ συμμεμῖχθαι τὸ ποιοῦν τὸ χρῶμα. Ἐπὶ δὲ τῆς ζωῆς τῆς τοῦ σώματος τί; Ἢ παρακειμένης ψυχῆς ἄλλης ἔχει. Ὅταν οὖν τὸ σῶμα φθαρῇ — οὐ γὰρ δὴ ψυχῆς τι ἄμοιρον δύναται εἶναι — φθειρομένου οὖν τοῦ σώματος καὶ οὐκ ἐπαρκούσης αὐτῷ οὔτε τῆς δούσης οὔτ´ εἴ τις παράκειται, πῶς ἂν ἔτι ζωὴ μένοι; Τί οὖν; Ἐφθάρη αὕτη; Ἢ οὐδὲ αὕτη· εἴδωλον γὰρ ἐκλάμψεως καὶ τοῦτο· οὐκέτι δέ ἐστιν ἐκεῖ μόνον.

Traduction française :

[4,5,7] Quand l'objet dont la lumière émane vient à s'éloigner, la lumière périt-elle ou remonte-t-elle à sa source? Cette question se rattache en effet aux précédentes. Si la lumière se trouve dans le corps éclairé de telle sorte qu'elle lui soit devenue propre, elle périt avec lui. Mais, si elle est un acte immanent (sans cela, elle entourerait l'objet dont elle émane, elle y resterait intérieurement, elle s'y accumulerait) , elle ne saurait s'évanouir tant que l'objet dont elle émane continue lui-même de subsister. Si cet objet passe d'un lieu à un autre, la lumière y passe aussi, non parce qu'elle reflue sur elle-même ou change de lieu, mais parce que l'acte de l'objet lumineux existe et est présent dès que rien ne s'y oppose. Si la distance du soleil à la terre était beaucoup plus considérable qu'elle ne l'est actuellement, la lumière du soleil s'étendrait cependant jusqu'à nous, pourvu qu'il n'y eût point d'obstacle dans cet espace. D'un côté, il y a dans le corps lumineux un acte, une espèce de vie surabondante, un principe et une source d'activité; de l'autre, il y a au delà des limites du corps lumineux un second acte qui est l'image de l'acte propre à ce corps et ne s'en sépare pas. Tout être a un acte qui est son image, de telle sorte que, dès que l'être existe, son acte existe aussi, et que tant que l'être subsiste, son acte rayonne plus ou moins loin. Il est des actes faibles et obscurs, d'autres cachés, d'autres puissants qui rayonnent au loin. Quand un acte rayonne au loin, il faut admettre qu'il est là où il agit, où il exerce et manifeste sa puissance. Aussi voit-on la lumière jaillir des yeux des animaux qui les ont naturellement brillants; de même, quand les animaux qui ont un feu concentré à l'intérieur viennent à ouvrir leurs paupières, ils dardent des rayons de lumière dans les ténèbres, tandis que, dès qu'ils ferment leurs yeux, il n'y a plus de lumière au dehors. La lumière ne périt pas alors; seulement, elle ne se produit plus au dehors. Rentre-t-elle dans l'animal? Elle cesse seulement d'être au dehors : car le feu visuel ne va pas au dehors, mais au dedans. La lumière même est-elle donc au dedans? Celle-ci du moins est au dedans; mais {l'œil étant fermé}, la paupière lui fait obstacle, en sorte qu'elle n'agit plus au dehors. Ainsi, la lumière qui émane des corps est l'acte du corps lumineux qui agit au dehors. La lumière qui se trouve dans les corps qui ont originairement une telle nature est l'essence formelle du corps originairement lumineux. Quand un pareil corps a été mêlé à la matière, il produit la couleur. L'acte seul ne suffît pas pour donner la couleur; il ne produit que la coloration, parce qu'il est la propriété d'un sujet, qu'il en dépend, de telle sorte que rien ne peut être éloigné de ce sujet sans l'être également de son acte. La lumière est tout à fait incorporelle, quoiqu'elle soit l'acte d'un corps. On ne saurait donc dire proprement de la lumière qu'elle s'éloigne ou qu'elle est présente; les choses se passent d'une autre manière : la lumière est l'essence du corps lumineux en tant qu'elle est son acte. L'image produite dans un miroir est donc un acte de l'objet visible, lequel agit sur ce qui peut pâtir, sans laisser rien écouler de sa substance. Si l'objet est présent, l'image paraît dans le miroir : elle est en quelque sorte l'image de la couleur qui a telle figure. Si l'objet s'éloigne, le corps diaphane n'a plus ce qu'il avait quand l'objet visible agissait sur le miroir. Il en est de même pour la première âme : son acte demeure dans le corps tant que cette âme y demeure elle-même. S'il s'agit d'une force qui ne soit pas l'acte de la première âme, mais qui procède seulement de cet acte, telle que la vie que nous disons propre au corps, cette force sera-t-elle dans les mêmes conditions que la lumière mêlée aux corps? — Nous disons que la lumière est dans les corps colorés, en tant que ce qui produit la couleur est mêlé aux corps. Quant à la vie propre au corps, nous pensons que le corps la possède tant que la première âme est présente : car rien ne peut être inanimé. Quand le corps périt, et qu'il n'est plus assisté par la première âme qui lui communiquait la vie, ni par l'acte de cette âme, comment la vie demeurerait-elle dans le corps? — Quoi! cette vie a-t-elle péri? — Non : cette vie elle-même n'a pas péri (car elle n'est que l'image d'une irradiation) ; il faut dire seulement qu'elle n'est plus là.





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Dernière mise à jour : 14/05/2010