[4,5,8] Εἰ δ´ εἴη σῶμα ἔξω τοῦ οὐρανοῦ, καὶ ὄψις τις ἐντεῦθεν μηδενὸς κωλύοντος εἰς τὸ ἰδεῖν, ἆρ´ ἂν θεάσαιτο ὅ τι μὴ συμπαθὲς πρὸς ἐκεῖνο, εἰ τὸ συμπαθὲς νῦν διὰ τὴν ζῴου ἑνὸς φύσιν; Ἢ εἰ τὸ συμπαθὲς διὰ τὸ ἑνὸς ζῴου τὰ αἰσθανόμενα καὶ τὰ αἰσθητά, καὶ αἱ αἰσθήσεις οὕτως οὐκ ἄν, εἰ μὴ τὸ σῶμα τοῦτο τὸ ἔξω μέρος τοῦδε τοῦ ζῴου· εἰ γὰρ εἴη, τάχα ἄν. Εἰ μέντοι μὴ μέρος εἴη, σῶμα δὲ κεχρωσμένον καὶ τὰς ἄλλας ποιότητας ἔχον, οἷον τὸ ἐνταῦθα, ὁμοειδὲς ὂν τῷ ὀργάνῳ; Ἢ οὐδ´ οὕτως, εἰ ὀρθὴ ἡ ὑπόθεσις· εἰ μή τις τούτῳ γε αὐτῷ τὴν ὑπόθεσιν ἀνελεῖν πειρῷτο ἄτοπον εἶναι λέγων, εἰ μὴ χρῶμα ὄψεται ἡ ὄψις παρόν, καὶ αἱ ἄλλαι αἰσθήσεις τῶν αἰσθητῶν παρόντων αὐταῖς οὐκ ἐνεργήσουσι πρὸς αὐτά. Ἀλλὰ τὸ ἄτοπον τοῦτο, πόθεν δὴ φαίνεται, φήσομεν. Ἢ ὅτι ἐνταῦθα ἐν ἑνὶ ὄντες καὶ ἑνὸς ταῦτα ποιοῦμεν καὶ πάσχομεν. Τοῦτο οὖν σκεπτέον, εἰ παρὰ τοῦτο. Καὶ εἰ μὲν αὐτάρκως, δέδεικται· εἰ δὲ μή, καὶ δι´ ἄλλων δεικτέον.
Τὸ μὲν οὖν ζῷον ὅτι συμπαθὲς αὐτῷ, δῆλον· καὶ εἰ εἴη ζῷον, ἀρκεῖ· ὥστε καὶ τὰ μέρη, ᾗ ἑνὸς ζῴου. Ἀλλ´ εἰ δι´ ὁμοιότητά τις λέγοι; Ἀλλ´ ἡ ἀντίληψις κατὰ τὸ ζῷον καὶ ἡ αἴσθησις, ὅτι τοῦ ὁμοίου μετέχει τὸ αὐτό· τὸ γὰρ ὄργανον ὅμοιον αὐτοῦ· ὥστε ἡ αἴσθησις ψυχῆς ἀντίληψις ἔσται δι´ ὀργάνων ὁμοίων τοῖς ἀντιληπτοῖς. Ἐὰν οὖν ζῷον ὂν αἰσθάνηται μὲν μὴ τῶν ἐν αὐτῷ, τῶν δὲ ὁμοίων τοῖς ἐν αὐτῷ, ᾗ μὲν ζῷον, ἀντιλήψεται; Ἢ μέντοι τὰ ἀντιληπτὰ ἔσται, οὐχ ᾗ αὐτοῦ, ἀλλ´ ᾗ ὅμοια τοῖς ἐν αὐτῷ. Ἢ καὶ τὰ ἀντιληπτὰ οὕτως ἀντιληπτὰ ὅμοια ὄντα, ὅτι αὕτη αὐτὰ ὅμοια πεποίηκεν, ὥστε μὴ οὐ προσήκοντα εἶναι· ὥστε εἰ τὸ ποιοῦν ἐκεῖ ἡ ψυχὴ πάντη ἑτέρα, καὶ τὰ ἐκεῖ ὑποτεθέντα ὅμοια οὐδὲν πρὸς αὐτήν. Ἀλλὰ γὰρ ἡ ἀτοπία τὸ μαχόμενον ἐν τῇ ὑποθέσει δείκνυσιν ὡς αἴτιόν ἐστιν αὐτῆς· ἅμα γὰρ ψυχὴν λέγει καὶ οὐ ψυχήν, καὶ συγγενῆ καὶ οὐ συγγενῆ, καὶ ὅμοια ταῦτα καὶ ἀνόμοια· ὥστε ἔχουσα τὰ ἀντικείμενα ἐν αὐτῇ οὐδ´ ἂν ὑπόθεσις εἴη. Καὶ γάρ, ὡς ἡ ψυχὴ ἐν τούτῳ· ὥστε πᾶν καὶ οὐ πᾶν τίθησι, καὶ ἄλλο καὶ οὐκ ἄλλο, καὶ τὸ μηδὲν καὶ οὐ τὸ μηδέν, καὶ τέλεον καὶ οὐ τέλεον. Ὥστε ἀφετέον τὴν ὑπόθεσιν, ὡς οὐκ ὂν ζητεῖν τὸ ἀκόλουθον τῷ αὐτὸ τὸ ὑποτεθὲν ἐν αὐτῷ ἀναιρεῖν.
| [4,5,8] S'il y avait un corps hors de notre monde, et qu'un œil le considérât d'ici, sans obstacle, il est douteux qu'il pût le voir, parce qu'il ne serait pas en communauté d'affection avec lui : car la communauté d'affection a pour cause la nature de l'animal un {l'unité du monde}. Puisque la communauté d'affection {la sympathie} suppose que les choses sensibles et les sens appartiennent à l'animal un, le corps placé hors du monde ne serait pas senti, à moins qu'il ne fût une partie du monde. S'il en était une partie, il pourrait être senti. S'il n'en était pas une partie, mais que par sa couleur et ses autres qualités il fût conforme à l'organe qui doit le percevoir {serait-il senti}? Non, il ne serait pas senti, si toutefois cette hypothèse {d'un corps placé hors du monde} est admissible, Mais peut-être refuserait-on d'admettre cette hypothèse en prétendant qu'il est absurde que l'œil ne voie pas la couleur placée devant lui et que les autres sens ne perçoivent pas les qualités qui sont en leur présence. Voici pourquoi cela paraît absurde : c'est que nous sommes actifs et passifs parce que nous sommes dans l'animal un et que nous en constituons des parties. Y a-t-il encore quelque chose à considérer? Si ce que nous avons dit suffit, notre démonstration est terminée; sinon, il faut donner encore d'autres preuves à l'appui de ce que nous avançons.
Tout animal est sympathique à lui-même. Si ce que nous avons nommé forme un seul animal, notre démonstration suffit, et toutes choses éprouveront des affections communes en tant qu'elles constituent des parties de l'animal un. Si l'on avance qu'un corps extérieur au monde pourrait être senti à cause de sa ressemblance, nous dirons que la perception appartient à l'animal, parce que c'est l'animal qui possède la ressemblance : car son organe est semblable {à la chose perçue} ; ainsi, la sensation sera la perception que l'âme aura au moyen d'organes semblables aux choses perçues. Si donc l'animal sent, non seulement ce qui est en lui, mais encore des choses semblables à ce qui est en lui, il percevra ces choses en tant qu'il est animal, et ces choses seront perçues, non en tant qu'elles lui appartiennent, mais en tant qu'elles ressemblent à ce qui lui appartient. Il semble plutôt que les choses perçues doivent être perçues en tant qu'elles sont semblables parce que l'âme les a rendues semblables et familières. Si donc l'âme qui se rend ces choses semblables est tout autre qu'elles, les choses qu'on suppose lui devenir semblables lui resteront tout à fait étrangères. L'absurdité de la conséquence montre qu'il y a une contradiction dans l'hypothèse : car on affirme à la fois que l'âme existe et n'existe pas, que les choses sont conformes et différentes, semblables et dissemblables. Par conséquent, puisque l'hypothèse implique contradiction, elle n'est pas admissible : car elle suppose que l'âme existe dans ce monde, par suite que le monde est et n'est pas universel, est et n'est pas autre, est et n'est pas parfait. Il faut donc abandonner l'hypothèse que nous discutons : car on ne saurait en tirer une conséquence raisonnable puisqu'elle implique contradiction.
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