Texte grec :
[4,4,30] Νῦν δ´ ἐπειδὴ μνήμας μὲν ἐν τοῖς ἄστροις περιττὰς εἶναι ἐθέμεθα, αἰσθήσεις δὲ ἔδομεν καὶ ἀκούσεις πρὸς ταῖς ὁράσεσι καὶ εὐχῶν δὴ κλύοντας ἔφαμεν, ἃς πρὸς ἥλιον ποιούμεθα καὶ δὴ καὶ πρὸς ἄστρα ἄλλοι τινὲς ἄνθρωποι, καὶ πεπίστευται, ὡς δι´ αὐτῶν αὐτοῖς πολλὰ καὶ τελεῖται καὶ δὴ καὶ οὕτω ῥᾷστα, ὡς μὴ μόνον πρὸς τὰ δίκαια τῶν ἔργων συλλήπτορας εἶναι, ἀλλὰ καὶ πρὸς τὰ πολλὰ τῶν ἀδίκων, τούτων τε πέρι παραπεπτωκότων ζητητέον — ἔχει γὰρ καὶ καθ´ ἑαυτὰ μεγίστας καὶ πολυθρυλλήτους παρὰ τοῖς δυσχεραίνουσιν ἀπορίας, θεοὺς συνεργοὺς καὶ αἰτίους γίγνεσθαι ἀτόπων ἔργων, τῶν τε ἄλλων καὶ δὴ καὶ πρὸς ἔρωτας καὶ ἀκολάστους συλλήψεις — τούτων τε οὖν εἵνεκα καὶ μάλιστα περὶ οὗ ἐξ ἀρχῆς ὁ λόγος, τῆς μνήμης αὐτῶν. Δῆλον γὰρ ὅτι, εἰ εὐξαμένων ποιοῦσι καὶ οὐ παραχρῆμα δρῶσιν αὐτά, ἀλλ´ εἰς ὕστερον καὶ πάνυ πολλάκις εἰς χρόνους, μνήμην ὧν εὔχονται ἄνθρωποι πρὸς αὐτοὺς ἔχουσιν. Ὁ δὲ πρόσθεν λόγος ὁ παρ´ ἡμῶν λεγόμενος οὐκ ἐδίδου τοῦτο. Ἀλλὰ καὶ πρὸς τὰς εἰς ἀνθρώπους εὐεργεσίας ἦν ἂν τοιοῦτον, οἷον Δήμητρος καὶ Ἑστίας γῆς γε οὔσης εἰ μή τις τῇ γῇ μόνον τὸ εὖ ποιεῖν τὰ ἀνθρώπεια λέγοι. Ἀμφότερα οὖν πειρατέον δεικνύναι, πῶς τε τὰ τῆς μνήμης θησόμεθα ἐν τούτοις — ὃ δὴ πρὸς ἡμᾶς ἔχει, οὐ πρὸς τὰ δοκοῦντα τοῖς ἄλλοις, οἳ οὐ κωλύονται μνήμας διδόναι — καὶ περὶ τῶν ἀλλοκότως δοκούντων γίγνεσθαι, ὃ φιλοσοφίας ἔργον ἐπισκέψασθαι, εἴ πῃ ἔστιν ἀπολογήσασθαι πρὸς τὰ κατὰ θεῶν τῶν ἐν οὐρανῷ· καὶ δὴ καὶ περὶ αὐτοῦ παντὸς τοῦ κόσμου — ὡς καὶ εἰς τοῦτον εἶσιν ἡ αἰτία ἡ τοιαύτη — εἰ πιστοὶ οἱ λέγοντες, οἳ καὶ αὐτόν φασι τὸν σύμπαντα οὐρανὸν γοητεύεσθαι ὑπὸ ἀνθρώπων τόλμης καὶ τέχνης. Καὶ περὶ δαιμόνων δὲ ἐπιζητήσει ὁ λόγος, ὅπως τὰ τοιαῦτα ὑπουργεῖν λέγονται, εἰ μὴ διὰ τῶν προτέρων λύσιν καὶ τὰ τούτων λαμβάνοι.
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Traduction française :
[4,4,30] Nous avons montré que la mémoire est inutile aux astres; nous leur avons accordé des sens, savoir la vue et l'ouïe, le pouvoir d'entendre les prières que nous adressons au Soleil et que d'autres hommes adressent aussi à d'autres astres, parce que ces hommes sont persuadés qu'ils peuvent en obtenir une foule de choses ; ils croient même les obtenir si facilement qu'ils leur demandent de concourir non seulement à des actions qui sont justes, mais encore à d'autres qui sont injustes. Il nous reste donc à examiner les questions que soulève ce dernier point.
Ici, en effet, s'offrent des questions importantes et souvent traitées, surtout par ceux qui ne peuvent souffrir qu'on regarde les dieux comme les complices ou les auteurs d'actes honteux , par exemple de folles amours et d'adultères. Pour cette raison, ainsi que pour ce que nous avons dit plus haut de la mémoire des astres, nous avons à examiner la nature de l'influence qu'ils exercent. En effet, s'ils exaucent nos vux sans le faire sur-le-champ, s'ils nous accordent ce que nous demandons après un temps quelquefois fort long, il faut qu'ils se souviennent des vux que nous leur adressons: or, précédemment nous leur avons refusé la mémoire. Quant aux bienfaits qu'ils accordent aux hommes , nous avons dit que les choses se passaient comme si ces bienfaits étaient accordés par Vesta, c'est-à-dire par la Terre , à moins qu'on ne prétende que la Terre seule accorde des bienfaits aux hommes.
Nous avons donc deux points à examiner : nous avons d'abord à expliquer que si nous attribuons de la mémoire aux astres, c'est comme nous l'entendons, et non pour la raison pour laquelle d'autres leur en accordent ; nous avons ensuite à montrer qu'on a tort de les regarder comme auteurs de mauvaises actions. Pour cela nous essaierons, comme c'est le devoir de la philosophie, de réfuter les plaintes formées contre les dieux qui résident dans le ciel et contre l'univers qu'on accuse également, s'il faut toutefois accorder quelque créance à ceux qui prétendent que le ciel peut être charmé par l'art d'hommes audacieux; enfin , nous déterminerons aussi comment s'exerce le ministère des démons, à moins que la solution des questions précédentes n'entraîne aussi celle de ce dernier point.
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