HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Les Ennéades, IV, livre IV

φασι



Texte grec :

[4,4,36] Ποικιλώτατον γὰρ τὸ πᾶν καὶ λόγοι πάντες ἐν αὐτῷ καὶ δυνάμεις ἄπειροι καὶ ποικίλαι· οἷον δέ φασι καὶ ἐπ´ ἀνθρώπου ἄλλην μὲν δύναμιν ἔχειν {ὀφθαλμὸν καὶ} ὀστοῦν τόδε, τοδὶ δ´ ἄλλην, χειρὸς μὲν τοδὶ καὶ δακτύλου τοῦ ποδός, καὶ οὐδὲν μέρος εἶναι ὃ μὴ ἔχει καὶ οὐ τὴν αὐτὴν δὲ ἔχει — ἀγνοοῦμεν δὲ ἡμεῖς, εἰ μή τις τὰ τοιαῦτα μεμάθηκεν — οὕτω καὶ πολὺ μᾶλλον· μᾶλλον δὲ ἴχνος ταῦτα ἐκείνων· ἐν τῷ παντὶ ἀδιήγητον δὲ καὶ θαυμαστὴν ποικιλίαν εἶναι δυνάμεων, καὶ δὴ καὶ ἐν τοῖς κατ´ οὐρανὸν φερομένοις. Οὐ γὰρ δή, ὥσπερ ἄψυχον οἰκίαν μεγάλην ἄλλως καὶ πολλὴν ἔκ τινων εὐαριθμήτων κατ´ εἶδος, οἷον λίθων καὶ ξύλων, εἰ δὲ βούλει, καὶ ἄλλων τινῶν, εἰς κόσμον ἔδει αὐτὸ γεγονέναι, ἀλλ´ εἶναι αὐτὸ ἐγρηγορὸς πανταχῇ καὶ ζῶν ἄλλο ἄλλως καὶ μηδὲν δύνασθαι εἶναι, ὃ μὴ ἔστιν αὐτῷ. Διὸ καὶ ἐνταῦθα λύοιτο ἂν ἡ ἀπορία ἡ πῶς ἐν ζῴῳ ἐμψύχῳ ἄψυχον· οὕτως γὰρ ὁ λόγος φησὶν ἄλλο ἄλλως ζῆν ἐν τῷ ὅλῳ, ἡμᾶς δὲ τὸ μὴ αἰσθητῶς παρ´ αὐτοῦ κινούμενον ζῆν μὴ λέγειν· τὸ δέ ἐστιν ἕκαστον ζῶν λανθάνον, καὶ τὸ αἰσθητῶς ζῶν συγκείμενον ἐκ τῶν μὴ αἰσθητῶς μὲν ζώντων, θαυμαστὰς δὲ δυνάμεις εἰς τὸ ζῆν τῷ τοιούτῳ ζῴῳ παρεχομένων. Μὴ γὰρ ἂν κινηθῆναι ἐπὶ τοσαῦτα ἄνθρωπον ἐκ πάντη ἀψύχων τῶν ἐν αὐτῷ δυνάμεων κινούμενον, μηδ´ αὖ τὸ πᾶν οὕτω ζῆν μὴ ἑκάστου τῶν ἐν αὐτῷ ζώντων τὴν οἰκείαν ζωήν, κἂν προαίρεσις αὐτῷ μὴ παρῇ· ποιεῖ γὰρ καὶ προαιρέσεως οὐ δεηθέν, ἅτε προαιρέσεως ὂν προγενέστερον· διὸ καὶ πολλὰ δουλεύει αὐτῷ ταῖς δυνάμεσιν.

Traduction française :

[4,4,36] L'univers est plein de variété ; il contient toutes les raisons et un nombre infini de puissances diverses, comme, dans le corps de l'homme, l'œil, les os et les autres organes ont chacun leur puissance propre : ainsi, l'os de la main n'a pas la même force que celui du pied, et, en général, chaque partie a une puissance différente de la puissance que possède toute autre partie. Mais cette diversité nous échappe dans ces objets si nous ne l'examinons pas attentivement. A plus forte raison nous échappe-t-elle dans le monde : car les forces que nous y voyons sont les vestiges de celles qui existent dans la région supérieure. Il doit donc y avoir dans le monde une inconcevable et admirable variété de puissances, surtout dans les astres qui parcourent le ciel. L'univers n'est pas un édifice grand et vaste, mais inanimé et composé de choses dont il soit facile de compter les espèces, de pierres, par exemple, de morceaux de bois et d'autres matériaux destinés à l'embellir; il est un être éveillé et vivant dans toutes ses parties, quoiqu'il le soit dans chacune d'une manière différente; en un mot, il renferme tout ce qui peut être. Ainsi est résolue cette question : comment dans un être vivant et animé peut-il y avoir quelque chose d'inanimé? En effet, notre discussion nous amène à cette conclusion que dans l'univers {il n'y a rien d'inanimé; qu'au contraire} toutes les choses qu'il renferme sont vivantes, mais chacune d'une manière différente. Nous refusons la vie aux objets que nous ne voyons pas s'y mouvoir; ils vivent cependant, mais d'une vie latente. Ceux dont la vie est visible sont composés de ceux dont la vie est invisible, mais qui concourent cependant à la vie de cet animal en lui fournissant des puissances admirables. L'homme ne saurait se mouvoir vers tant de grandes choses, s'il n'y avait en lui que des puissances inanimées. Il serait donc également impossible que l'univers fût vivant si chacune des choses qu'il contient ne vivait de sa vie propre. Cependant les actes de l'univers ne dérivent pas d'un choix : il agit sans avoir besoin de choisir, parce qu'il est antérieur à tout choix. Aussi beaucoup de choses obéissent-elles à ses forces.





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Dernière mise à jour : 14/05/2010