HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre III

γε



Texte grec :

[4,3,27] Ἀλλὰ τίνος ψυχῆς, τῆς μὲν λεγομένης ὑφ´ ἡμῶν θειοτέρας, καθ´ ἣν ἡμεῖς, τῆς δὲ ἄλλης τῆς παρὰ τοῦ ὅλου; Ἢ λεκτέον εἶναι μνήμας ἑκατέρας, τὰς μὲν ἰδίας, τὰς δὲ κοινάς· καὶ ὅταν μὲν συνῶσιν, ὁμοῦ πάσας, χωρὶς δὲ γενομένων, εἰ ἄμφω εἶεν καὶ μένοιεν, ἑκατέραν ἐπιπλέον τὰ ἑαυτῆς, ἐπ´ ὀλίγον δὲ χρόνον τὰ τῆς ἑτέρας. Τὸ γοῦν εἴδωλον ἐν Ἅιδου Ἡρακλέους — τοῦτο γὰρ καὶ τὸ εἴδωλον, οἶμαι, χρὴ νομίζειν ἡμᾶς — μνημονεύειν τῶν πεπραγμένων πάντων κατὰ τὸν βίον, αὐτοῦ γὰρ μάλιστα καὶ ὁ βίος ἦν. Αἱ δὲ ἄλλαι τὸ συναμφότερον γενόμεναι {οὖσαι} οὐδὲν πλέον ὅμως εἶχον λέγειν· ἢ ἅ γε τοῦ βίου τούτου, καὶ αὐταὶ {τὸ συναμφότερον γενόμεναι} ταῦτα ᾔδεσαν· ἢ εἴ τι δικαιοσύνης ἐχόμενον. Ὁ δὲ Ἡρακλῆς αὐτὸς ὁ ἄνευ τοῦ εἰδώλου τί ἔλεγεν, οὐκ εἴρηται. Τί οὖν ἂν εἴποι ἡ ἑτέρα ψυχὴ ἀπαλλαγεῖσα μόνη; Ἡ γὰρ ἐφελκομένη ὅ τι κἄν, πάντα, ὅσα ἔπραξεν ἢ ἔπαθεν ὁ ἄνθρωπος· χρόνου δὲ προιόντος ἐπὶ τῷ θανάτῳ καὶ ἄλλων μνῆμαι ἂν φανεῖεν ἐκ τῶν πρόσθεν βίων, ὥστε τινὰ τούτων καὶ ἀτιμάσασαν ἀφεῖναι. Σώματος γὰρ καθαρωτέρα γενομένη καὶ ἃ ἐνταῦθα οὐκ εἶχεν ἐν μνήμῃ ἀναπολήσει· εἰ δ´ ἐν σώματι γενομένη ἄλλῳ ἐξέλθοι, ἐρεῖ μὲν τὰ τοῦ ἔξω βίου καὶ ἐρεῖ δὲ {εἶναι} ὃ ἄρτι ἀφῆκεν {ἐρεῖ δὲ} καὶ πολλὰ τῶν πρόσθεν. Χρόνοις δὲ πολλῶν τῶν ἐπακτῶν ἀεὶ ἔσται ἐν λήθῃ. Ἡ δὲ δὴ μόνη γενομένη τί μνημονεύσει; Ἢ πρότερον σκεπτέον τίνι δυνάμει ψυχῆς τὸ μνημονεύειν παραγίνεται.

Traduction française :

[4,3,27] A quelle âme appartient la mémoire? Est-ce à l'âme qui a une nature plus divine et qui nous constitue essentiellement? Est-ce à l'âme que nous recevons de l'Âme universelle ? La mémoire appartient à l'une et à l'autre ; mais, dans un cas, elle est particulière, et dans l'autre, générale. Si les deux âmes sont réunies, elles possèdent ensemble les deux espèces de mémoire ; si elles existent et demeurent toutes deux séparées, elles se rappellent chacune plus longtemps ce qui la concerne elle-même, moins longtemps ce qui concerne l'autre. C'est pour cela que l'on dit que l'image d'Hercule est aux enfers. Or, nous devons admettre que cette image se rappelle toutes les actions faites en cette vie : car c'est à elle que cette vie appartient spécialement. Quant aux autres âmes qui {réunissant en elles la partie raisonnable à la partie irraisonnable} possèdent ensemble les deux espèces de mémoire, elles ne peuvent cependant se rappeler que les choses qui concernent cette vie et qu'elles ont connues ici-bas, ou même les actes qui ont quelque rapport avec la justice. Il nous reste à déterminer ce que dirait Hercule {c'est-à-dire l'homme proprement dit} seul et séparé de son image. Que dirait donc l'âme raisonnable si elle était séparée et isolée? — Car, l'âme qui a été attirée par le corps connaît tout ce que l'homme {proprement dit} a fait ou éprouvé ici-bas. Avec le cours du temps, à la mort, se reproduisent les souvenirs des existences antérieures ; mais l'âme en laisse échapper quelques-uns par mépris. S'étant en effet purifiée du corps, elle se rappellera les choses qu'elle n'avait pas présentes dans cette vie. Si, après être entrée dans un autre corps, elle vient à considérer le passé, elle parlera de cette vie qui lui est devenue étrangère, de ce qu'elle a récemment abandonné, et d'une foule de faits antérieurs. Quant aux circonstances qui arrivent dans une longue période, elles seront toujours plongées dans l'oubli. Mais, encore une fois, que se rappellera l'âme isolée du corps? Pour résoudre cette question, il faut déterminer à quelle puissance de l'âme appartient la mémoire.





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Dernière mise à jour : 6/05/2010