[2,7,3] Ἐπεὶ δὲ ἐμνήσθημεν σωματότητος, ἐπισκεπτέον πότερα ἡ σωματότης ἐστὶ τὸ ἐκ πάντων συγκείμενον ἢ εἶδός τι ἡ σωματότης καὶ λόγος τις, ὃς ἐγγενόμενος τῇ ὕλῃ σῶμα ποιεῖ. Εἰ μὲν οὖν τοῦτό ἐστι τὸ σῶμα τὸ ἐκ πασῶν τῶν ποιοτήτων σὺν ὕλῃ, τοῦτο ἂν εἴη ἡ σωματότης. Καὶ εἰ λόγος δὲ εἴη ὃς προσελθὼν ποιεῖ τὸ σῶμα, δηλονότι ὁ λόγος ἐμπεριλαβὼν ἔχει τὰς ποιότητας ἁπάσας. Δεῖ δὲ τὸν λόγον τοῦτον, εἰ μή ἐστιν ἄλλως ὥσπερ ὁρισμὸς δηλωτικὸς τοῦ τί ἐστι τὸ πρᾶγμα, ἀλλὰ λόγος ποιῶν πρᾶγμα, μὴ τὴν ὕλην συμπεριειληφέναι, ἀλλὰ περὶ ὕλην λόγον εἶναι καὶ ἐγγενόμενον ἀποτελεῖν τὸ σῶμα, καὶ εἶναι μὲν τὸ σῶμα ὕλην καὶ λόγον ἐνόντα, αὐτὸν δὲ εἶδος ὄντα ἄνευ ὕλης ψιλὸν θεωρεῖσθαι, κἂν ὅτι μάλιστα ἀχώριστος αὐτὸς ᾖ. Ὁ γὰρ χωριστὸς ἄλλος, ὁ ἐν νῷ· ἐν νῷ δέ, ὅτι καὶ αὐτὸς νοῦς. Ἀλλὰ ταῦτα ἄλλοθι.
| [2,7,3] Puisque nous avons parlé de la corporéité, il faut examiner si elle est un composé de toutes les qualités, ou si elle constitue une forme, une raison, qui, par sa présence dans la matière, produise le corps. Si le corps est le composé de toutes les qualités réunies avec la matière, cet ensemble de qualités constitue la corporéité. Si la corporéité est une raison qui produit le corps en s'approchant de la matière, sans nul doute c'est une raison qui renferme toutes les qualités. Or, si cette raison n'est nullement une définition de l'essence, si elle est la raison productrice de l'objet, elle ne doit pas renfermer de matière. Elle est la raison qui s'applique à la matière et qui, par sa présence, y produit le corps. Le corps est la matière avec la raison qui y est présente. Cette raison, étant une forme, peut être considérée comme séparée de la matière, lors même qu'elle en serait tout à fait inséparable. En effet, la raison séparée {de la matière} et résidant dans l'Intelligence est différente {de la raison unie à la matière} : la raison qui est dans l'Intelligence est l'Intelligence même. Mais ce sujet a été déjà traité ailleurs.
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