[2,6,3] Τὸ οὖν λευκὸν τὸ ἐπὶ σοὶ θετέον οὐ ποιότητα, ἀλλ´ ἐνέργειαν δηλονότι ἐκ δυνάμεως τῆς τοῦ λευκαίνειν, κἀκεῖ πάσας τὰς λεγομένας ποιότητας ἐνεργείας τὸ ποιὸν λαβούσας παρὰ τῆς ἡμετέρας δόξης τῷ ἰδιότητα εἶναι ἑκάστην οἷον διοριζούσας τὰς οὐσίας πρὸς ἀλλήλας καὶ πρὸς ἑαυτὰς ἴδιον χαρακτῆρα ἐχούσας. Τί οὖν διοίσει ποιότης ἡ ἐκεῖ; Ἐνέργειαι γὰρ καὶ αὗται. Ἢ ὅτι μὴ οἷόν τί ἐστι δηλοῦσιν οὐδὲ ἐναλλαγὴν τῶν ὑποκειμένων οὐδὲ χαρακτῆρα, ἀλλ´ ὅσον μόνον τὴν λεγομένην ποιότητα ἐκεῖ ἐνέργειαν οὖσαν· ὥστε τὸ μέν, ὅταν ἰδιότητα οὐσίας ἔχῃ, δῆλον αὐτόθεν ὡς οὐ ποιόν, ὅταν δὲ χωρίσῃ ὁ λόγος τὸ ἐπ´ αὐτοῖς ἴδιον οὐκ ἐκεῖθεν ἀφελών, ἀλλὰ μᾶλλον λαβὼν καὶ γεννήσας ἄλλο, ἐγέννησε ποιὸν οἷον μέρος οὐσίας λαβὼν τὸ ἐπιπολῆς φανὲν αὐτῷ. Εἰ δὲ τοῦτο, οὐδὲν κωλύει καὶ τὴν θερμότητα τῷ σύμφυτον εἶναι τῷ πυρὶ εἶδός τι εἶναι τοῦ πυρὸς καὶ ἐνέργειαν καὶ οὐ ποιότητα αὐτοῦ, καὶ αὖ ἄλλως ποιότητα, μόνην δὲ ἐν ἄλλῳ ληφθεῖσαν οὐκέτι μορφὴν οὐσίας οὖσαν, ἀλλὰ ἴχνος μόνον καὶ σκιὰν καὶ εἰκόνα ἀπολιποῦσαν αὐτῆς τὴν οὐσίαν, ἧς ἡ ἐνέργεια, ποιότητα εἶναι.
Ὅσα οὖν συμβέβηκε καὶ μὴ ἐνέργεια καὶ εἴδη οὐσιῶν μορφάς τινας παρεχόμενα, ποιὰ ταῦτα· οἷον καὶ αἱ ἕξεις καὶ διαθέσεις ἄλλαι τῶν ὑποκειμένων λεκτέαι ποιότητες, τὰ δὲ ἀρχέτυπα αὐτῶν, ἐν οἷς πρώτως ἐστίν, ἐνεργείας ἐκείνων. Καὶ οὐ γίνεται ταὐτὸ ποιότης καὶ οὐ ποιότης, ἀλλὰ τὸ ἀπηρημωμένον οὐσίας ποιόν, τὸ δὲ σὺν ταύτῃ οὐσίαν ἢ εἶδος ἢ ἐνέργειαν· οὐδὲν γάρ ἐστι ταὐτὸν ἐν αὐτῷ καὶ ἐν ἄλλῳ μόνον ἐκπεσὸν τοῦ εἶδος καὶ ἐνέργεια εἶναι. Ὃ μέντοι μηδέποτε εἶδος ἄλλου, ἀλλὰ συμβεβηκὸς ἀεί, καθαρῶς ποιότης καὶ μόνον τοῦτο.
| [2,6,3] La blancheur que je vois en toi n'est pas une qualité, mais un acte de la puissance de rendre blanc. Dans le monde intelligible, toutes les choses que nous appelons des qualités sont des actes. Nous leur donnons le nom de qualités parce qu'elles sont des propriétés, qu'elles différencient les essences les unes des autres, qu'elles ont par rapport à elles-mêmes un caractère particulier. En quoi donc la qualité dans le monde intelligible diffère-t-elle de la qualité dans le monde sensible, puisque cette dernière est aussi un acte? C'est que la dernière ne montre pas la qualité essentielle de chaque être, la différence ni le caractère des substances, mais simplement la chose que nous appelons proprement qualité et qui est un acte dans le monde intelligible. Quand la propriété d'une chose est d'être une essence, cette chose n'est pas une qualité. Mais quand la raison sépare des êtres leurs propriétés, qu'elle ne leur enlève rien, qu'elle se borne à concevoir et à engendrer une chose différente de ces êtres, elle engendre la qualité, qu'elle conçoit comme la partie superficielle de l'essence. Dans ce cas, rien n'empêche que la chaleur du feu, en tant qu'elle lui est naturelle, ne constitue une forme, un acte, et non une qualité du feu; elle est une qualité quand elle existe dans un sujet où elle ne constitue plus la forme de l'essence, mais seulement un vestige, une ombre, une image de l'essence parce qu'elle se trouve séparée de l'essence dont elle est l'acte.
On doit donc regarder comme des qualités toutes les choses qui, au lieu d'être des actes et des formes des essences, n'en sont que des accidents et n'en font connaître que des caractères. On donnera ainsi le nom de qualités aux habitudes et aux dispositions qui ne sont pas essentielles aux substances. Les archétypes des qualités sont les actes des essences qui sont les principes de ces qualités. La même chose ne peut tantôt être, tantôt n'être pas qualité. Ce qui peut se séparer de l'essence est qualité; ce qui reste uni à l'essence est essence, forme, acte. En effet, aucune chose ne peut être la même dans son principe {l'essence} et dans le sujet qui diffère de son principe, sujet dans lequel elle cesse d'être une forme et un acte. Ce qui, au lieu d'être la forme d'un être, en est toujours un accident, est purement et simplement une qualité.
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