HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, II, livre V

Chapitre 3

 Chapitre 3

[2,5,3] Οὗ δ´ ἕνεκα ταῦτα προείρηται, νῦν λεκτέον, ἐν τοῖς νοητοῖς πῶς ποτε τὸ ἐνεργείᾳ λέγεται καὶ εἰ ἐνεργείᾳ μόνον καὶ ἐνέργεια ἕκαστον καὶ εἰ ἐνέργεια πάντα καὶ εἰ τὸ δυνάμει κἀκεῖ. Εἰ δὴ μήτε ὕλη ἐκεῖ ἐν τὸ δυνάμει, μήτε τι μέλλει τῶν ἐκεῖ, μὴ ἤδη ἐστί, μηδ´ ἔτι μεταβάλλον εἰς ἄλλο μένον ἕτερόν τι γεννᾷ ἐξιστάμενον ἑαυτοῦ ἔδωκεν ἄλλῳ ἀντ´ αὐτοῦ εἶναι, οὐκ ἂν εἴη ἐκεῖ τὸ δυνάμει ἐν ἐστι, τῶν ὄντων καὶ αἰῶνα, οὐ χρόνον ἐχόντων. Εἴ τις οὖν καὶ ἐπὶ τῶν νοητῶν τοὺς τιθεμένους κἀκεῖ ὕλην ἔροιτο, εἰ μὴ κἀκεῖ τὸ δυνάμει κατὰ τὴν ὕλην τὴν ἐκεῖκαὶ γὰρ εἰ ἄλλον τρόπον ὕλη, ἀλλ´ ἔσται ἐφ´ ἑκάστου τὸ μὲν ὡς ὕλη, τὸ δὲ ὡς εἶδος, τὸ δὲ συναμφότεροντί ἐροῦσιν; καὶ τὸ ὡς ὕλη ἐκεῖ εἶδός ἐστιν, ἐπεὶ καὶ ψυχὴ εἶδος ὂν πρὸς ἕτερον ἂν εἴη ὕλη. Οὐκοῦν πρὸς ἐκεῖνο καὶ δυνάμει; οὔ· εἶδος γὰρ ἦν αὐτῆς καὶ οὐκ εἰς ὕστερον δὲ τὸ εἶδος καὶ οὐ χωρίζεται δὲ ἀλλ´ λόγῳ, καὶ οὕτως ὕλην ἔχον, ὡς διπλοῦν νοούμενον, ἄμφω δὲ μία φύσις· οἷον καὶ Ἀριστοτέλης φησὶ τὸ πέμπτον σῶμα ἄυλον εἶναι. Περὶ δὲ ψυχῆς πῶς ἐροῦμεν; Δυνάμει γὰρ ζῷον, ὅταν μήπω, μέλλῃ δέ, καὶ μουσικὴ δυνάμει καὶ τὰ ἄλλα ὅσα γίνεται οὐκ ἀεὶ οὖσα· ὥστε καὶ ἐν νοητοῖς τὸ δυνάμει. οὐ δυνάμει ταῦτα, ἀλλὰ δύναμις ψυχὴ τούτων. Τὸ δὲ ἐνεργείᾳ πῶς ἐκεῖ; Ἆρα ὡς ἀνδριὰς τὸ συναμφότερον ἐνεργείᾳ, ὅτι τὸ εἶδος ἕκαστον ἀπείληφεν; ὅτι εἶδος ἕκαστον καὶ τέλειον ἐστι. Νοῦς γὰρ οὐκ ἐκ δυνάμεως τῆς κατὰ τὸ οἷόν τε νοεῖν εἰς ἐνέργειαν τοῦ νοεῖνἄλλου γὰρ ἂν προτέρου τοῦ οὐκ ἐκ δυνάμεως δέοιτοἀλλ´ ἐν αὐτῷ τὸ πᾶν. Τὸ γὰρ δυνάμει βούλεται ἑτέρου ἐπελθόντος εἰς ἐνέργειαν ἄγεσθαι, ἵνα ἐνεργείᾳ γίνηταί τι, δ´ αὐτὸ παρ´ αὐτοῦ τὸ ἀεὶ οὕτως ἔχει, τοῦτο ἐνέργεια ἂν εἴη. Πάντα οὖν τὰ πρῶτα ἐνέργεια· ἔχει γὰρ δεῖ ἔχειν καὶ παρ´ αὑτῶν καὶ ἀεί· καὶ ψυχὴ δὴ οὕτως μὴ ἐν ὕλῃ, ἀλλ´ ἐν τῷ νοητῷ. Καὶ ἐν ὕλῃ δὲ ἄλλη ἐνέργεια· οἷον φυτική· ἐνέργεια γὰρ καὶ αὕτη ἐστιν. Ἀλλ´ ἐνεργείᾳ μὲν πάντα καὶ οὕτως, ἐνέργεια δὲ πάντα; πῶς; Εἰ δὴ καλῶς εἴρηται ἐκείνη φύσις ἄγρυπνος εἶναι καὶ ζωὴ καὶ ζωὴ ἀρίστη, αἱ κάλλισται ἂν εἶεν ἐκεῖ ἐνέργειαι. Καὶ ἐνεργείᾳ ἄρα καὶ ἐνέργεια τὰ πάντα καὶ ζωαὶ τὰ πάντα καὶ τόπος ἐκεῖ τόπος ἐστὶ ζωῆς καὶ ἀρχὴ καὶ πηγὴ ἀληθοῦς ψυχῆς τε καὶ νοῦ. [2,5,3] Expliquons pourquoi nous sommes entré dans les considérations précédentes. Elles avaient pour but de nous amener à déterminer en quel sens on dit que les intelligibles sont en acte, à voir si chaque intelligible n'est qu'en acte ou bien encore n'est qu'un acte ; enfin comment, si tous les intelligibles sont des actes, il peut y avoir aussi là- haut quelque chose en puissance. Si, dans le monde intelligible, il n'y a pas de matière dont on puisse dire qu'elle est en puissance, si nulle essence ne doit y devenir ce qu'elle n'est pas encore, ni se transformer, ni, tout en restant ce qu'elle est, en engendrer une autre, ni en s'épanchant en faire exister une autre à sa place, on ne saurait trouver quelque chose qui soit en puissance dans ce monde des essences éternelles et placées en dehors du temps. Supposons donc que ceux qui admettent que la matière existe, même dans les intelligibles, s'entendent adresser cette question : « Comment peut-il y avoir de la matière dans le monde intelligible, si rien n'y est en puissance en vertu de cette matière? Car lors même que la matière existerait dans le monde intelligible d'une autre manière que dans le monde sensible, il y aurait cependant dans chaque être la matière, la forme, et le composé qu'elles constituent. » Que répondront-ils? Ils diront que, dans les intelligibles, ce qui joue le rôle de la matière est une forme, que l'âme est forme par elle-même et matière par rapport à une autre chose. Est-elle donc en puissance par rapport a cette autre chose? Nullement : car elle possède la forme, elle la possède présentement, elle n'est divisible en forme et en matière que par la raison ; si elle contient de la matière, c'est parce que la pensée la conçoit double {y distingue la forme et la matière}. Mais ces deux choses forment une seule nature, comme Aristote dit que son cinquième corps est immatériel. Que dirons-nous donc de l'âme? Elle est en puissance l'animal, quand celui-ci n'est pas encore né et qu'il doit naître. Elle est en puissance la musique et toutes les choses qui deviennent, qui ne sont pas toujours,. Ainsi, dans le monde intelligible, il y a des choses qui sont ou ne sont pas en puissance. Mais l'âme est la puissance de ces choses {la puissance de produire et non la puissance de devenir ces choses}. Comment être en acte doit-il s'entendre des choses intelligibles? Chacune d'elles est-elle en acte parce qu'elle a reçu la forme, comme la statue (le composé) est en acte, ou plutôt parce qu'elle est une forme et que son essence est une forme parfaite ? L'intelligence ne passe pas de la puissance de penser à l'acte de penser. Sinon, elle supposerait une intelligence antérieure qui ne passerait pas de la puissance à l'acte, qui posséderait tout par elle-même : car ce qui est en puissance exige un autre principe dont l'intervention l'amène à l'acte afin qu'il soit quelque chose en acte. Quand par lui-même un être est toujours ce qu'il est, il est un acte. Donc tous les premiers principes sont des actes : car ils possèdent par eux-mêmes et toujours tout ce qu'ils doivent posséder. Tel est l'état de l'âme qui n'est pas dans la matière, qui se trouve dans le monde intelligible. L'âme qui est dans la matière est un autre acte ; c'est l'âme végétative, par exemple : car elle est acte dans ce qu'elle est. Faut-il donc admettre que {dans le monde intelligible} tout est en acte et qu'ainsi tout est acte? Il faut l'admettre parce qu'on a dit avec raison que la nature intelligible est toujours éveillée, qu'elle est une vie, une vie excellente, que là-haut sont les actes parfaits. Donc, dans le monde intelligible, tout est en acte, tout est acte et vie. Le lieu des intelligibles est le lieu de la vie, le principe et la source de l'âme véritable et de l'intelligence.


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Dernière mise à jour : 29/04/2010