HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, II, livre V

Chapitre 1

 Chapitre 1

[2,5,0] DEUXIÈME ENNÉADE. LIVRE CINQUIÈME. DE CE QUI EST EN PUISSANCE ET DE CE QUI EST EN ACTE. [2,5,0] DEUXIÈME ENNÉADE. LIVRE CINQUIÈME. DE CE QUI EST EN PUISSANCE ET DE CE QUI EST EN ACTE.
[2,5,1] Λέγεται τὸ μὲν δυνάμει, τὸ δὲ ἐνεργείᾳ εἶναι· λέγεται δέ τι καὶ ἐνέργεια ἐν τοῖς οὖσι. Σκεπτέον οὖν τί τὸ δυνάμει καὶ τί τὸ ἐνεργείᾳ. Ἆρα τὸ αὐτὸ τῷ ἐνεργείᾳ εἶναι ἐνέργεια, καὶ εἴ τί ἐστιν ἐνεργείᾳ, τοῦτο καὶ ἐνέργεια, ἕτερον ἑκάτερον καὶ τὸ ἐνεργείᾳ ὂν οὐκ ἀνάγκη καὶ ἐνέργειαν εἶναι; Ὅτι μὲν οὖν ἐν τοῖς αἰσθητοῖς τὸ δυνάμει, δῆλον· εἰ δὲ καὶ ἐν τοῖς νοητοῖς, σκεπτέον. ἐκεῖ τὸ ἐνεργείᾳ μόνον· καὶ εἰ ἔστι τὸ δυνάμει, τὸ δυνάμει μόνον ἀεί, κἂν ἀεὶ , οὐδέποτε ἂν ἔλθοι εἰς ἐνέργειανοὐ τῷ χρόνῳ ἐξείργεσθαι. Ἀλλὰ τί ἐστι τὸ δυνάμει πρῶτον λεκτέον, εἰ δὴ τὸ δυνάμει δεῖ μὴ ἁπλῶς λέγεσθαι· οὐ γὰρ ἔστι τὸ δυνάμει μηδενὸς εἶναι. Οἷον δυνάμει ἀνδριὰς χαλκός· εἰ γὰρ μηδὲν ἐξ αὐτοῦ μηδ´ ἐπ´ αὐτῷ μηδ´ ἔμελλε μηθὲν ἔσεσθαι μεθ´ ἦν μηδ´ ἐνεδέχετο γενέσθαι, ἦν ἂν ἦν μόνον. δὲ ἦν, ἤδη παρῆν καὶ οὐκ ἔμελλε· τί οὖν ἐδύνατο ἄλλο μετὰ τὸ παρὸν αὐτό; Οὐ τοίνυν ἦν ἂν δυνάμει. Δεῖ τοίνυν τὸ δυνάμει τι ὂν ἄλλο ἤδη τῷ τι καὶ ἄλλο μετ´ αὐτὸ δύνασθαι, ἤτοι μένον μετὰ τοῦ ἐκεῖνο ποιεῖν παρέχον αὐτὸ ἐκείνω δύναται φθαρὲν αὐτό, δυνάμει λέγεσθαι· ἄλλως γὰρ τὸδυνάμει ἀνδριὰς χαλκός»>, ἄλλως τὸ ὕδωρ δυνάμει χαλκὸς καὶ ἀὴρ πῦρ. Τοιοῦτον δὴ ὂν τὸ δυνάμει ἆρα καὶ δύναμις λέγοιτο ἂν πρὸς τὸ ἐσόμενον, οἷον χαλκὸς δύναμις τοῦ ἀνδριάντος; , εἰ μὲν δύναμις κατὰ τὸ ποιεῖν λαμβάνοιτο, οὐδαμῶς· οὐ γὰρ δύναμις κατὰ τὸ ποιεῖν λαμβανομένη λέγοιτο ἂν δυνάμει. Εἰ δὲ τὸ δυνάμει μὴ μόνον πρὸς τὸ ἐνεργείᾳ λέγεται, ἀλλὰ καὶ πρὸς ἐνέργειαν, εἴη ἂν καὶ δύναμις δυνάμει. Βέλτιον δὲ καὶ σαφέστερον τὸ μὲν δυνάμει πρὸς τὸ ἐνεργείᾳ, τὴν δὲ δύναμιν πρὸς ἐνέργειαν λέγειν. Τὸ μὲν δὴ δυνάμει τοιοῦτον ὥσπερ ὑποκείμενόν τι πάθεσι καὶ μορφαῖς καὶ εἴδεσιν, μέλλει δέχεσθαι καὶ πέφυκεν· καὶ σπεύδει ἐλθεῖν, καὶ τὰ μὲν ὡς πρὸς τὸ βέλτιστον, τὰ δὲ πρὸς τὰ χείρω καὶ λυμαντικὰ αὐτῶν, ὧν ἕκαστον καὶ ἐνεργείᾳ ἐστὶν ἄλλο. [2,5,1] On dit que telle chose est en puissance, que telle chose est en acte ; on compte l'acte parmi les êtres. Il faut donc examiner ce que c'est qu'être en puissance (g-to g-dynamei g-einai), être en acte (g-to g-energeia g-einai) ; il faut chercher si être en acte est la même chose qu'être un acte, si ce qui est un acte est aussi en acte, ou si ce sont deux choses différentes, en sorte que ce qui est en acte ne soit pas nécessairement un acte. Il y a dans l'ordre des objets sensibles quelque chose qui est en puissance ; c'est évident. Y a-t-il aussi dans les intelligibles quelque chose qui soit en puissance? C'est ce qu'il faut examiner : il faut voir si les intelligibles sont seulement en acte, et si, en admettant qu'il y ait dans les intelligibles quelque chose qui soit en puissance, ce qui y est en puissance n'y est toujours qu'en puissance, parce qu'il est éternel, et n'arrive jamais à l'état d'acte, parce qu'il est en dehors du temps. Expliquons d'abord ce qu'on entend par être en puissance. Quand on dit qu'une chose est en puissance, ce n'est pas absolument (g-haplohs). Nécessairement, ce qui est en puissance est en puissance relativement à une autre chose : par exemple, l'airain est en puissance une statue. En effet, si rien ne devait (g-emelle) être fait soit avec cette chose, soit en elle, si elle ne devait pas être quelque chose au delà de ce qu'elle est, s'il n'était pas possible (g-enedecheto) qu'elle devînt quelque chose, elle serait seulement ce qu'elle était; or elle était déjà ce qu'elle était, elle ne devait rien devenir. Que pouvait-elle devenir autre que ce qu'elle était? Elle n'était donc pas en puissance. Par conséquent, si en considérant ce qui est une chose en puissance et une autre chose en acte, on dit qu'il est en puissance, il faut qu'il puisse devenir autre chose que ce qu'il est, soit qu'après avoir produit cette autre chose il reste ce qu'il est, soit que, en devenant cette autre chose qu'il est en puissance, il cesse d'être ce qu'il est lui-même. En effet, si l'airain est une statue en puissance, ce n'est pas comme l'eau est en puissance l'airain, comme l'air est en puissance le feu. Faut-il dire que ce qui est ainsi en puissance est une puissance par rapport à ce qui doit être, que l'airain, par exemple, est la puissance d'une statue? Non, si l'on entend la puissance productrice : car on ne saurait dire que la puissance productrice est en puissance. Si l'on rapprochait être en puissance non-seulement d'être en acte, mais encore d'être un acte, il en résulterait que la puissance serait en puissance. Il vaut mieux, il est plus clair, d'opposer être en puissance à être en acte, être une puissance à être un acte. La chose qui est ainsi en puissance est le sujet des modifications passives, des formes, des caractères spécifiques qu'elle doit recevoir par sa nature, auxquels elle aspire, et qui tantôt valent mieux, tantôt valent moins et détruisent les caractères différents qui sont en acte dans ce sujet.


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Dernière mise à jour : 29/04/2010