[2,4,9] Πῶς οὖν τις λήψεταί τι τῶν ὄντων, ὃ μὴ μέγεθος ἔχει; Ἢ πᾶν ὅπερ μὴ ταὐτὸν τῷ ποσῷ· οὐ γὰρ δὴ τὸ ὂν καὶ τὸ ποσὸν ταὐτόν. Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα ἕτερα τοῦ ποσοῦ. Ὅλως δὲ πᾶσαν ἀσώματον φύσιν ἄποσον θετέον· ἀσώματος δὲ καὶ ἡ ὕλη. Ἐπεὶ καὶ ἡ ποσότης αὐτὴ οὐ ποσόν, ἀλλὰ τὸ μετασχὸν αὐτῆς· ὥστε καὶ ἐκ τούτου δῆλον, ὅτι εἶδος ἡ ποσότης. Ὡς οὖν ἐγένετό τι λευκὸν παρουσίᾳ λευκότητος, τὸ δὲ πεποιηκὸς τὸ λευκὸν χρῶμα ἐν ζῴῳ καὶ τὰ ἄλλα δὲ χρώματα ποικίλα οὐκ ἦν ποικίλον χρῶμα, ἀλλὰ ποικίλος, εἰ βούλει, λόγος, οὕτω καὶ τὸ ποιοῦν τὸ τηλικόνδε οὐ τηλικόνδε, ἀλλ´ αὖ τὸ «τί πηλίκον» ἡ πηλικότης ἢ ὁ λόγος τὸ ποιοῦν. Προσελθοῦσα οὖν ἡ πηλικότης ἐξελίττει εἰς μέγεθος τὴν ὕλην; Οὐδαμῶς· οὐδὲ γὰρ ἐν ὀλίγῳ συνεσπείρατο· ἀλλ´ ἔδωκε μέγεθος τὸ οὐ πρότερον ὄν, ὥσπερ καὶ ποιότητα τὴν οὐ πρότερον οὖσαν.
| [2,4,9] Mais, nous dira-t–on, comment concevoir une chose sans grandeur? C'est que toute chose n'est pas identique à la quantité. L'être est distinct de la quantité : car il existe beaucoup d'autres choses qu'elle. Il faut admettre que toute nature incorporelle n'a point de quantité. La matière est donc incorporelle. D'ailleurs la quantité n'est pas un quantum ; un quantum est une chose qui participe à la quantité : nouvelle preuve que la quantité est une forme. De même qu'un objet devient blanc par la présence de la blancheur, et que ce qui produit dans l'animal la blancheur et les diverses couleurs n'est pas une couleur variée, mais une raison variée : de même ce qui produit un quantum n'est pas un quantum, mais le quantum même, ou la quantité même ou la raison. En entrant dans la matière, la quantité l'étend-elle pour lui donner la grandeur? Nullement : la matière n'avait pas été resserrée. La forme donne à la matière la grandeur qu'elle n'avait pas, comme elle lui imprime la qualité dont elle manquait.
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