[2,2,1] Διὰ τί κύκλῳ κινεῖται; Ὅτι νοῦν μιμεῖται. Καὶ τίνος ἡ κίνησις, ψυχῆς
ἢ σώματος; Τί οὖν ὅτι ψυχὴ ἐν αὐτῇ ἐστι καὶ πρὸς αὐτήν; Ἢ σπεύδει ἰέναι; ἢ
ἔστιν ἐν αὐτῇ οὐ συνεχεῖ οὖσα; ἢ φερομένη συμφέρει; Ἀλλ´ ἔδει συμφέρουσαν
μηκέτι φέρειν, ἀλλ´ ἐνηνοχέναι, τουτέστι στῆναι μᾶλλον ποιῆσαι καὶ μὴ ἀεὶ
κύκλῳ. Ἢ καὶ αὐτὴ στήσεται ἤ, εἰ κινεῖται, οὔτι γε τοπικῶς. Πῶς οὖν
τοπικῶς κινεῖ αὐτὴ ἄλλον τρόπον κινουμένη; Ἢ ἴσως οὐδὲ τοπικὴ ἡ κύκλῳ,
ἀλλ´ εἰ ἄρα, κατὰ συμβεβηκός. Ποία οὖν τις; Εἰς αὑτὴν συναισθητικὴ καὶ
συννοητικὴ καὶ ζωτικὴ καὶ οὐδαμοῦ ἔξω οὐδ´ ἄλλοθι. Καὶ τὸ πάντα δεῖν
περιλαμβάνειν; τοῦ γὰρ ζῴου τὸ κύριον περιληπτικὸν καὶ ποιοῦν ἕν. Οὐ
περιλήψεται δὲ ζωτικῶς, εἰ μένοι, οὐδὲ σώσει τὰ ἔνδον σῶμα ἔχον· καὶ γὰρ
σώματος ζωὴ κίνησις. Εἰ οὖν καὶ τοπική, ὡς δυνήσεται κινήσεται καὶ οὐχ ὡς
ψυχὴ μόνον, ἀλλ´ ὡς σῶμα ἔμψυχον καὶ ὡς ζῷον· ὥστε εἶναι μικτὴν ἐκ
σωματικῆς καὶ ψυχικῆς, τοῦ μὲν σώματος εὐθὺ φερομένου φύσει, τῆς δὲ ψυχῆς
κατεχούσης, ἐκ δ´ ἀμφοῖν γενομένου φερομένου τε καὶ μένοντος. Εἰ δὲ
σώματος ἡ κύκλῳ λέγοιτο, πῶς παντὸς εὐθυποροῦντος καὶ τοῦ πυρός; Ἢ
εὐθυπορεῖ, ἕως ἂν ἥκῃ εἰς τὸ οὗ τέτακται· ὡς γὰρ ἂν ταχθῇ, οὕτω δοκεῖ καὶ
ἑστάναι κατὰ φύσιν καὶ φέρεσθαι εἰς ὃ ἐτάχθη. Διὰ τί οὖν οὐ μένει ἐλθόν;
Ἆρα, ὅτι ἡ φύσις τῷ πυρὶ ἐν κινήσει; Εἰ οὖν μὴ κύκλῳ, σκεδασθήσεται ἐπ´
εὐθύ· δεῖ ἄρα κύκλῳ. Ἀλλὰ τοῦτο προνοίας· ἀλλ´ ἐν αὐτῷ παρὰ τῆς προνοίας·
ὥστε, εἰ ἐκεῖ γένοιτο, κύκλῳ κινεῖσθαι ἐξ αὐτοῦ. Ἢ ἐφιέμενον τοῦ εὐθέος
οὐκ ἔχον οὐκέτι τόπον ὥσπερ περιολισθάνον ἀνακάμπτει ἐν οἷς τόποις
δύναται· οὐ γὰρ ἔχει τόπον μεθ´ ἑαυτό· οὗτος γὰρ ἔσχατος. Θεῖ οὖν ἐν ᾧ
ἔχει καὶ αὐτὸς αὑτοῦ τόπος, οὐχ ἵνα μένῃ γεγενημένος, ἀλλ´ ἵνα φέροιτο.
Καὶ κύκλου δὲ τὸ μὲν κέντρον μένει κατὰ φύσιν, ἡ δὲ ἔξωθεν περιφέρεια εἰ
μένοι, κέντρον ἔσται μέγα. Μᾶλλον οὖν ἔσται περὶ τὸ κέντρον καὶ ζῶντι καὶ
κατὰ φύσιν δὲ ἔχοντι σώματι. Οὕτω γὰρ συννεύσει πρὸς τὸ κέντρον, οὐ τῇ
συνιζήσει - ἀπολεῖ γὰρ τὸν κύκλον - ἀλλ´ ἐπεὶ τοῦτο οὐ δύναται, τῇ
περιδινήσει· οὕτω γὰρ μόνως ἀποπληρώσει τὴν ἔφεσιν. Εἰ ψυχὴ δὲ περιάγοι,
οὐ καμεῖται· οὐ γὰρ ἕλκει, οὐδὲ παρὰ φύσιν· ἡ γὰρ φύσις τὸ ὑπὸ ψυχῆς τῆς
πάσης ταχθέν. Ἔτι πανταχοῦ οὖσα ἡ ψυχὴ ὅλη καὶ οὐ διειλημμένη ἡ τοῦ παντὸς
κατὰ μέρος δίδωσι καὶ τῷ οὐρανῷ, ὡς δύναται, πανταχοῦ εἶναι· δύναται δὲ
τῷ πάντα μετιέναι καὶ ἐπιπορεύεσθαι. Ἔστη μὲν γάρ, εἴ που ἑστῶσα ἦν ἡ
ψυχή, ἐλθὸν ἐκεῖ· νῦν δέ, ἐπειδὴ πᾶσά ἐστιν, αὐτῆς πάντη ἐφίεται. Τί οὖν;
Οὐδέποτε τεύξεται; Ἢ οὕτως ἀεὶ τυγχάνει, μᾶλλον δὲ αὐτὴ πρὸς αὑτὴν ἄγουσα
ἀεὶ ἐν τῷ ἀεὶ ἄγειν ἀεὶ κινεῖ, καὶ οὐκ ἀλλαχοῦ κινοῦσα ἀλλὰ πρὸς αὑτὴν ἐν
τῷ αὐτῷ, οὐκ ἐπ´ εὐθὺ ἀλλὰ κύκλῳ ἄγουσα δίδωσιν αὐτῷ οὗ ἐὰν ἥκῃ ἐκεῖ ἔχειν
αὐτήν. Εἰ δὲ μένοι, ὡς ἐκεῖ οὔσης μόνον, οὗ ἕκαστον μένει, στήσεται. Εἰ
οὖν μὴ ἐκεῖ μόνον ὁπουοῦν, πανταχοῦ οἰσθήσεται καὶ οὐκ ἔξω· κύκλῳ ἄρα.
| [2,2,1] Pourquoi le ciel se meut-il circulairement? parce qu'il imite
l'Intelligence. Mais à qui appartient ce mouvement? Est-ce à l'Âme ou au
corps ? A-t-il lieu parce que l'Âme est dans la sphère céleste et que
cette sphère tend à se mouvoir autour d'elle ? L'Âme est-elle dans
cette sphère sans que celle-ci la touche? Fait-elle mouvoir cette sphère
parce qu'elle se meut elle-même? Peut-être l'Âme qui meut cette sphère ne
devrait plus la mouvoir, mais l'avoir déjà mue, c'est-à-dire, la faire
rester immobile au lieu de lui imprimer sans cesse un mouvement
circulaire. Peut-être sera-t-elle elle-même immobile, ou, si elle a
quelque mouvement, ce ne sera pas du moins un mouvement local.
Comment l'Âme peut-elle imprimer au ciel un mouvement local en ayant
elle-même un autre mode de mouvement? Peut-être le mouvement circulaire
paraîtra-t-il n'être pas par lui-même un mouvement local. S'il n'est
mouvement local que par accident, qu'est-il donc par lui-même? C'est le
retour sur soi-même, le mouvement de la conscience, de la réflexion, de la
vie ; il ne transporte rien hors du monde, il ne change rien de lieu,
enfin il embrasse tout. En effet, la puissance qui gouverne l'animal
universel embrasse tout, ramène tout à l'unité. Or, si elle restait
immobile, elle n'embrasserait pas tout sous le rapport vital ou sous le
rapport local; elle ne conserverait pas la vie aux parties intérieures du
corps qu'elle possède, parce que la vie du corps implique mouvement. Si
c'est un mouvement local, l'Âme aura un mouvement local tel qu'il lui est
possible d'en avoir un. Elle se mouvra non seulement comme Âme, mais
encore comme corps animé, comme animal : son mouvement participera à la
fois du mouvement propre à l'Âme et du mouvement propre au corps. Le
mouvement propre au corps, c'est de se transporter en ligne droite ; le
mouvement propre à l'Âme, c'est de contenir (g-katechein); de ces deux
mouvements, il en résulte un troisième, le mouvement circulaire où il y a
tout à la fois translation et permanence. Si l'on avance que le mouvement
circulaire est un mouvement corporel, comment admettre cette assertion
quand on voit que tout corps, même le feu, se meut en ligne droite? On
peut répondre que le feu ne se meut en ligne droite que jusqu'à ce qu'il
atteigne la place qui lui est assignée par l'ordre universel. Conformément
à cet ordre, il est permanent dans sa nature et il se meut vers la place
qui lui est assignée. Pourquoi donc le feu n'y demeure-t-il pas en repos
une fois qu'il y est arrivé ? C'est que sa nature est de se mouvoir
toujours s'il allait en ligne droite, il se dissiperait ; il doit donc
avoir un mouvement circulaire. N'est-ce pas là une disposition
providentielle ? oui, sans doute. Le feu a été placé en lui-même par
la Providence, en sorte que, dès qu'il se trouve au ciel, il doit de
lui-même s'y mouvoir circulairement.
On peut dire encore que, si le feu tend à se mouvoir en ligne droite, il
doit, puisqu'il n'a pas de lieu hors du monde où il puisse aller, opérer
un retour sur lui-même dans le seul lieu où cela lui est possible {dans le
ciel}. En effet, au delà du feu céleste, il n'y a plus de lieu ; il est
lui-même le dernier lieu de l'univers ; il se meut donc circulairement
dans le lieu qu'il a ; il est à lui-même son propre lieu, mais ce n'est
pas pour rester immobile, c'est pour se mouvoir. Dans un cercle, le centre
est naturellement immobile si la circonférence l'est aussi, elle ne sera
plus qu'un centre immense. Il vaut donc mieux que le feu tourne autour du
centre dans ce corps vivant et naturellement organisé. De cette manière,
le feu tendra vers le centre, non en s'y arrêtant (car il perdrait sa
forme circulaire), mais en se mouvant autour de lui ; c'est ainsi
seulement qu'il pourra satisfaire le penchant qui l'entraîne {vers l'Âme
universelle}. Si cette puissance fait tourner le corps de l'univers, elle
ne le traîne pas comme un fardeau, elle ne lui donne pas une impulsion
contraire à la nature. Qu'est-ce en effet que là nature sinon l'ordre
établi par l'Âme universelle ? En outre, comme l'âme est tout entière
partout, qu'elle n'est pas divisée en parties, elle donne au
ciel l'ubiquité autant que celui-ci peut y participer; or il ne le peut
qu'en parcourant tout. Si l'Âme restait immobile en un lieu, une fois que
le ciel serait arrivé en ce lieu, il resterait immobile; mais comme l'Âme
est partout, il cherche à l'atteindre partout. Ne peut-il donc jamais
l'atteindre? Au contraire, il l'atteint sans cesse. L'Âme, en l'attirant
vers elle continuellement, lui imprime un mouvement continuel par lequel
elle le porte, non vers un autre lieu, mais vers elle-même et dans le même
lieu, non en ligne droite, mais circulairement, et lui permet ainsi de la
posséder dans tous les lieux qu'elle parcourt.
Si l'Âme se reposait, si elle était seulement dans le monde intelligible
où tout reste dans le repos, le ciel serait immobile. Mais comme l'Âme
n'est pas dans un lieu déterminé, qu'elle est tout entière partout, le
ciel se meut par tout l'espace ; et comme il ne peut sortir de lui-même,
il doit se mouvoir circulairement.
|