[1,1,8] VIII. Πρὸς δὲ τὸν νοῦν πῶς;
Νοῦν δὲ λέγω οὐχ ἣν ἡ ψυχὴ ἔχει ἕξιν οὖσαν τῶν παρὰ τοῦ νοῦ, ἀλλ´ αὐτὸν τὸν νοῦν.
Ἢ ἔχομεν καὶ τοῦτον ὑπεράνω ἡμῶν. Ἔχομεν δὲ ἢ κοινὸν ἢ ἴδιον, ἢ καὶ κοινὸν πάντων
καὶ ἴδιον· κοινὸν μέν, ὅτι ἀμέριστος καὶ εἷς καὶ πανταχοῦ ὁ αὐτός, ἴδιον δέ, ὅτι ἔχει
καὶ ἕκαστος αὐτὸν ὅλον ἐν ψυχῇ τῇ πρώτῃ. Ἔχομεν οὖν καὶ τὰ εἴδη διχῶς, ἐν μὲν ψυχῇ
οἷον ἀνειλιγμένα καὶ οἷον κεχωρισμένα, ἐν δὲ νῷ ὁμοῦ τὰ πάντα. Τὸν δὲ θεὸν πῶς; Ἢ
ὡς ἐποχούμενον τῇ νοητῇ φύσει καὶ τῇ οὐσίᾳ τῇ ὄντως, ἡμᾶς δὲ ἐκεῖθεν τρίτους ἐκ <τῆς
ἀμερίστου>, φησί, τῆς ἄνωθεν <καὶ> ἐκ <τῆς περὶ τὰ σώματα μεριστῆς>, ἣν δὴ δεῖ νοεῖν
οὕτω μεριστὴν περὶ τὰ σώματα, ὅτι δίδωσιν ἑαυτὴν τοῖς σώματος μεγέθεσιν, ὁπόσον ἂν
ζῷον ᾖ ἕκαστον, ἐπεὶ καὶ τῷ παντὶ ὅλῳ, οὖσα μία· ἤ, ὅτι φαντάζεται τοῖς σώμασι
παρεῖναι ἐλλάμπουσα εἰς αὐτὰ καὶ ζῷα ποιοῦσα οὐκ ἐξ αὐτῆς καὶ σώματος, ἀλλὰ μένουσα
μὲν αὐτή, εἴδωλα δὲ αὐτῆς διδοῦσα, ὥσπερ πρόσωπον ἐν πολλοῖς κατόπτροις. Πρῶτον δὲ
εἴδωλον αἴσθησις ἡ ἐν τῷ κοινῷ· εἶτα ἀπὸ ταύτης αὖ πᾶν ἄλλο εἶδος λέγεται ψυχῆς,
ἕτερον ἀφ´ ἑτέρου ἀεί, καὶ τελευτᾷ μέχρι γεννητικοῦ καὶ αὐξήσεως καὶ ὅλως ποιήσεως
ἄλλου καὶ ἀποτελεστικοῦ ἄλλου παρ´ αὐτὴν τὴν ποιοῦσαν ἐπεστραμμένης αὐτῆς τῆς
ποιούσης πρὸς τὸ ἀποτελούμενον.
| [1,1,8] VIII. Dans quel rapport sommes-nous avec l'Intelligence ?
J'entends parler ici, non de l'habitude que l'Intelligence donne à l'âme, mais de l'Intelligence
absolue elle-même. Elle est au-dessus de nous, mais elle est ou commune à tous les hommes,
ou particulière à chacun d'eux, ou enfin commune et particulière à la fois : commune, parce qu'elle
est indivisible, une et partout la même ; particulière, parce que chacun la possède
tout entière dans la première âme {l'âme raisonnable}. Nous possédons de
même les idées de deux manières : dans l'âme, elles se présentent comme
développées et séparées; dans l'intelligence, elles existent toutes ensemble.
Dans quel rapport sommes-nous aussi avec Dieu? Lui, il plane sur le monde
intelligible , se reposant dans l'essence véritable; tandis que nous, placés au
troisième rang, nous participons de l'essence de l'Âme universelle, essence qui,
comme le dit Platon, est indivisible parce qu'elle fait partie du monde
intelligible, et divisible par rapport aux corps. En effet, elle est divisible
relativement aux corps, puisqu'elle se répand dans toute l'étendue de chacun
d'eux tant qu'ils vivent ; mais en même temps elle est indivisible, parce
qu'elle est une dans l'univers; elle paraît être présente aux corps, elle les
illumine; elle en forme des êtres vivants, non en faisant un composé du corps et
de sa propre essence, mais en restant identique; elle produit en chacun d'eux
des images d'elle-même, comme le visage se réfléchit dans plusieurs
miroirs. La première de ces images est la sensation, qui réside dans la partie
commune {l'animal) ; viennent ensuite toutes les autres formes de l'âme, formes
qui dérivent successivement l'une de l'autre, jusqu'à la faculté génératrice et
végétative, et en général jusqu'à la puissance qui produit et façonne autre
chose que soi, ce qu'elle fait dès qu'elle se tourne vers l'objet qu'elle façonne.
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