[1,1,6] VI. Ἀλλ´ ἴσως βέλτιον εἰπεῖν καθόλου τῷ παρεῖναι τὰς δυνάμεις τὰ ἔχοντα εἶναι τὰ
ἐνεργοῦντα κατ´ αὐτάς, αὐτὰς δὲ ἀκινήτους εἶναι χορηγούσας τὸ δύνασθαι τοῖς
ἔχουσιν. Ἀλλ´ εἰ τοῦτό ἐστι, πάσχοντος τοῦ ζῴου τὴν αἰτίαν τοῦ ζῆν τῷ συναμφοτέρῳ
δοῦσαν αὑτὴν ἀπαθῆ εἶναι τῶν παθῶν καὶ τῶν ἐνεργειῶν τοῦ ἔχοντος ὄντων. Ἀλλ´ εἰ
τοῦτο, καὶ τὸ ζῆν ὅλως οὐ τῆς ψυχῆς, ἀλλὰ τοῦ συναμφοτέρου ἔσται; Ἢ τὸ τοῦ
συναμφοτέρου ζῆν οὐ τῆς ψυχῆς ἔσται· καὶ ἡ δύναμις δὲ ἡ αἰσθητικὴ οὐκ αἰσθήσεται,
ἀλλὰ τὸ ἔχον τὴν δύναμιν. Ἀλλ´ εἰ ἡ αἴσθησις διὰ σώματος κίνησις οὖσα εἰς ψυχὴν
τελευτᾷ, πῶς ἡ ψυχὴ οὐκ αἰσθήσεται; Ἢ τῆς δυνάμεως τῆς αἰσθητικῆς παρούσης τῷ
ταύτην παρεῖναι αἰσθήσεται.Τί αἰσθήσεται; τὸ συναμφότερον; Ἀλλ´ εἰ ἡ δύναμις μὴ
κινήσεται, πῶς ἔτι τὸ συναμφότερον μὴ συναριθμουμένης ψυχῆς μηδὲ τῆς ψυχικῆς
δυνάμεως;
| [1,1,6] VI. Peut-être vaut-il mieux dire en général que par leur présence les facultés de l'âme
font agir les organes qui les possèdent, et que, tout en restant immobiles, elles leur
donnent le pouvoir d'entrer en mouvement. Mais, s'il en est ainsi, il est
nécessaire que, lorsque l'animal éprouve une passion, la cause qui lui
communique la vie reste elle-même impassible, les passions et les actions devant
appartenir seulement à la substance qui reçoit la vie. Dans ce cas, la vie
n'appartiendra pas à l'âme, mais au composé, ou du moins la vie du composé ne
sera pas la vie de l'âme ; ce ne sera pas non plus la faculté sensitive qui
sentira, mais l'être qui possède cette faculté. Cependant, si la sensation, qui
n'est qu'un mouvement excité dans le corps, aboutit à l'âme, comment celle-ci ne
sentira-t-elle pas? Dira-t-on que s'il y a sensation, c'est par l'effet de la
présence de la faculté sensitive? Mais encore une fois, qui sentira? Est-ce le
composé? Mais, si la faculté n'entre pas en jeu, comment le composé pourra-t-il
encore sentir, puisqu'on ne compte plus comme élément de ce composé ni l'âme ni
la faculté sensitive ?
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