|
[1,1,0] PREMIÈRE ENNÉADE - LIVRE PREMIER.
QU'EST-CE QUE L'ANIMAL, QU'EST-CE QUE L'HOMME?
| [1,1,0] PREMIÈRE ENNÉADE - LIVRE PREMIER.
QU'EST-CE QUE L'ANIMAL, QU'EST-CE QUE L'HOMME?
| [1,1,1] I. Ἡδοναὶ καὶ λῦπαι φόβοι τε καὶ θάρρη ἐπιθυμίαι τε καὶ ἀποστροφαὶ καὶ τὸ ἀλγεῖν
τίνος ἂν εἶεν; Ἢ γὰρ ψυχῆς, ἢ χρωμένης ψυχῆς σώματι, ἢ τρίτου τινὸς ἐξ ἀμφοῖν.
Διχῶς δὲ καὶ τοῦτο· ἢ γὰρ τὸ μῖγμα, ἢ ἄλλο ἕτερον ἐκ τοῦ μίγματος. Ὁμοίως δὲ καὶ τὰ
ἐκ τούτων τῶν παθημάτων γινόμενα καὶ πραττόμενα καὶ δοξαζόμενα. Καὶ οὖν καὶ διάνοια
καὶ δόξα ζητητέαι, πότερα ὧν τὰ πάθη, ἢ αἱ μὲν οὕτως, αἱ δὲ ἄλλως. Καὶ τὰς νοήσεις
δὲ θεωρητέον, πῶς καὶ τίνος, καὶ δὴ καὶ αὐτὸ τοῦτο τὸ ἐπισκοποῦν καὶ περὶ τούτων τὴν
ζήτησιν καὶ τὴν κρίσιν ποιούμενον τί ποτ´ ἂν εἴη. Καὶ πρότερον τὸ αἰσθάνεσθαι
τίνος; Ἐντεῦθεν γὰρ ἄρχεσθαι προσήκει, ἐπείπερ τὰ πάθη ἤ εἰσιν αἰσθήσεις τινὲς ἢ
οὐκ ἄνευ αἰσθήσεως.
| [1,1,1] I. A quel principe appartiennent le plaisir et la peine, la crainte et la
hardiesse, le désir et l'aversion, enfin la douleur? Est-ce à l'âme {pure},
ou à l'âme se servant du corps comme d'un instrument, ou bien à une
troisième chose formée des deux premières? Et cette troisième chose elle-même,
on peut encore la concevoir de deux manières : car elle peut être ou le simple
mélange de l'âme et du corps, ou quelque autre chose, d'une nature toute
différente, provenant de ce mélange. On doit se poser les mêmes questions
au sujet de tout ce qui naît des passions énumérées plus haut, au sujet des
actes, des opinions ainsi, le raisonnement (g-dianoia), l'opinion (g-doxa),
appartiennent-ils tous deux au même principe que les passions, ou l'une de
ces opérations seulement appartient-elle à ce principe et l'autre à un principe
différent? Il faut aussi examiner, au sujet de la pensée (g-noehsis), quelle
en est la nature et à qui elle appartient. Enfin, on aura à rechercher ce qu'est
ce principe même qui se livre à un tel examen, qui pose de telles questions et
qui en donne la solution. Avant tout, à qui appartient la faculté de
sentir? Car c'est par là qu'il convient de commencer, puisque les passions sont
des manières de sentir ou que du moins elles ne sauraient exister sans la sensation.
| | |