HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Timée

γῆς



Texte grec :

[59] (59a) πάλιν δ᾽ ἐκπίπτοντος αὐτόθεν τοῦ πυρός, ἅτε οὐκ εἰς κενὸν ἐξιόντος,
ὠθούμενος ὁ πλησίον ἀὴρ εὐκίνητον ὄντα ἔτι τὸν ὑγρὸν ὄγκον εἰς τὰς τοῦ πυρὸς
ἕδρας συνωθῶν αὐτὸν αὑτῷ συμμείγνυσιν· ὁ δὲ συνωθούμενος ἀπολαμβάνων τε τὴν
ὁμαλότητα πάλιν, ἅτε τοῦ τῆς ἀνωμαλότητος δημιουργοῦ πυρὸς ἀπιόντος, εἰς ταὐτὸν
αὑτῷ καθίσταται. καὶ τὴν μὲν τοῦ πυρὸς ἀπαλλαγὴν ψῦξιν, τὴν δὲ σύνοδον
ἀπελθόντος ἐκείνου πεπηγὸς εἶναι γένος προσερρήθη. τούτων δὴ πάντων (59b) ὅσα
χυτὰ προσείπομεν ὕδατα, τὸ μὲν ἐκ λεπτοτάτων καὶ ὁμαλωτάτων πυκνότατον
γιγνόμενον, μονοειδὲς γένος, στίλβοντι καὶ ξανθῷ χρώματι κοινωθέν, τιμαλφέστατον
κτῆμα χρυσὸς ἠθημένος διὰ πέτρας ἐπάγη· χρυσοῦ δὲ ὄζος, διὰ πυκνότητα
σκληρότατον ὂν καὶ μελανθέν, ἀδάμας ἐκλήθη. τὸ δ᾽ ἐγγὺς μὲν χρυσοῦ τῶν μερῶν,
εἴδη δὲ πλείονα ἑνὸς ἔχον, πυκνότητι δέ, τῇ μὲν χρυσοῦ πυκνότερον ὄν, καὶ γῆς μόριον
ὀλίγον καὶ λεπτὸν μετασχόν, ὥστε σκληρότερον εἶναι, τῷ (59c) δὲ μεγάλα ἐντὸς αὑτοῦ
διαλείμματα ἔχειν κουφότερον, τῶν λαμπρῶν πηκτῶν τε ἓν γένος ὑδάτων χαλκὸς
συσταθεὶς γέγονεν· τὸ δ᾽ ἐκ γῆς αὐτῷ μειχθέν, ὅταν παλαιουμένω διαχωρίζησθον
πάλιν ἀπ᾽ ἀλλήλων, ἐκφανὲς καθ᾽ αὑτὸ γιγνόμενον ἰὸς λέγεται. τἆλλα δὲ τῶν
τοιούτων οὐδὲν ποικίλον ἔτι διαλογίσασθαι τὴν τῶν εἰκότων μύθων μεταδιώκοντα
ἰδέαν· ἣν ὅταν τις ἀναπαύσεως ἕνεκα τοὺς περὶ τῶν ὄντων ἀεὶ καταθέμενος λόγους,
τοὺς γενέσεως πέρι διαθεώμενος (59d) εἰκότας ἀμεταμέλητον ἡδονὴν κτᾶται, μέτριον
ἂν ἐν τῷ βίῳ παιδιὰν καὶ φρόνιμον ποιοῖτο. ταύτῃ δὴ καὶ τὰ νῦν ἐφέντες τὸ μετὰ τοῦτο
τῶν αὐτῶν πέρι τὰ ἑξῆς εἰκότα δίιμεν τῇδε. τὸ πυρὶ μεμειγμένον ὕδωρ, ὅσον λεπτὸν
ὑγρόν τε διὰ τὴν κίνησιν καὶ τὴν ὁδὸν ἣν κυλινδούμενον ἐπὶ γῆς ὑγρὸν λέγεται,
μαλακόν τε αὖ τῷ τὰς βάσεις ἧττον ἑδραίους οὔσας ἢ τὰς γῆς ὑπείκειν, τοῦτο ὅταν
πυρὸς ἀποχωρισθὲν ἀέρος τε μονωθῇ, (59e) γέγονεν μὲν ὁμαλώτερον, συνέωσται δὲ
ὑπὸ τῶν ἐξιόντων εἰς αὑτό, παγέν τε οὕτως τὸ μὲν ὑπὲρ γῆς μάλιστα παθὸν ταῦτα
χάλαζα, τὸ δ᾽ ἐπὶ γῆς κρύσταλλος, τὸ δὲ ἧττον, ἡμιπαγές τε ὂν ἔτι, τὸ μὲν ὑπὲρ γῆς αὖ
χιών, τὸ δ᾽ ἐπὶ γῆς συμπαγὲν ἐκ δρόσου γενόμενον πάχνη λέγεται.

Traduction française :

[59] Quand, au contraire, le feu s'en échappe, comme il ne s'échappe point
dans le vide, l'air voisin, poussé par lui, pousse ensemble la masse
liquide, encore facile à mouvoir, dans les places laissées par le feu et
se mêle avec elle. Le liquide, ainsi comprimé et recouvrant son
uniformité par la retraite du feu qui l'avait rendu hétérogène, rentre
dans son état originel. Le départ du feu a été appelé refroidissement
et la contraction qui suit sa retraite, congélation.
De toutes les eaux que nous avons appelées fusibles la plus dense,
formée des particules les plus ténues et les plus égales, n'a qu'une
seule variété, teintée d'un jaune brillant. C'est le plus précieux de tous
les biens, l'or, qui s'est solidifié, après avoir filtré à travers des
rochers. Pour le scion d'or, lequel est très dur en raison de sa densité
et de couleur sombre, on l'a appelé « adamas ». L'espèce formée de
parties semblables à celles de l'or, mais qui a plus d'une variété, est
pour la densité supérieure à l'or, parce qu'elle contient un léger
alliage de terre ténue qui la rend plus dure, mais en même temps plus
légère, parce qu'elle renferme de grands interstices : c'est de cette
espèce d'eaux brillantes et solides qu'est composé le cuivre. La
portion de terre qui y est mêlée apparaît seule à la surface, quand par
l'effet du temps les deux substances se séparent l'une de l'autre : elle
s'appelle vert-de-gris.
Quant aux autres corps de même sorte, il n'y a plus aucune difficulté
pour en rendre compte, en s'attachant dans ses explications à l'idée
de vraisemblance ; et, lorsque, pour se délasser, on délaisse l'étude
des êtres éternels et qu'on se donne l'innocent plaisir de considérer
les raisons vraisemblables de ce qui naît, on se ménage. dans la vie un
amusement modéré et sage. C'est à cet amusement que nous venons
de nous livrer et nous allons continuer à exposer sur les mêmes sujets
une suite d'opinions vraisemblables.
L'eau mêlée de feu, qui est fine et liquide à cause de sa
mobilité et du chemin qu'elle parcourt en roulant sur le sol, ce qui lui
vaut ce nom de liquide, et qui, d'autre part, est molle, parce que ses
bases, moins stables que celles de la terre, cèdent facilement, cette
eau vient-elle à se séparer du feu et de l'air et à rester seule, elle
devient plus homogène et se resserre sur elle-même à la suite de la
sortie de ces deux corps, et, ainsi condensée, devient de la grêle, si
c'est surtout au-dessus de la terre qu'elle éprouve ce changement, et
de la glace, s'il a lieu à la surface de la terre. Si le changement est
incomplet et qu'elle ne soit encore congelée qu'à demi, au-dessus de
la terre elle prend le nom de neige, et de gelée blanche, si elle se
forme de la rosée à la surface de la terre.





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Dernière mise à jour : 3/11/2005