Texte grec :
[28] καὶ τί τὸ γιγνόμενον μὲν (28a) ἀεί, ὂν δὲ οὐδέποτε; τὸ μὲν δὴ νοήσει μετὰ λόγου
περιληπτόν, ἀεὶ κατὰ ταὐτὰ ὄν, τὸ δ᾽ αὖ δόξῃ μετ᾽ αἰσθήσεως ἀλόγου δοξαστόν,
γιγνόμενον καὶ ἀπολλύμενον, ὄντως δὲ οὐδέποτε ὄν. πᾶν δὲ αὖ τὸ γιγνόμενον ὑπ᾽
αἰτίου τινὸς ἐξ ἀνάγκης γίγνεσθαι· παντὶ γὰρ ἀδύνατον χωρὶς αἰτίου γένεσιν σχεῖν.
ὅτου μὲν οὖν ἂν ὁ δημιουργὸς πρὸς τὸ κατὰ ταὐτὰ ἔχον βλέπων ἀεί, τοιούτῳ τινὶ
προσχρώμενος παραδείγματι, τὴν ἰδέαν καὶ δύναμιν αὐτοῦ ἀπεργάζηται, καλὸν ἐξ
ἀνάγκης (28b) οὕτως ἀποτελεῖσθαι πᾶν· οὗ δ᾽ ἂν εἰς γεγονός, γεννητῷ παραδείγματι
προσχρώμενος, οὐ καλόν. ὁ δὴ πᾶς οὐρανὸς –ἢ κόσμος ἢ καὶ ἄλλο ὅτι ποτὲ
ὀνομαζόμενος μάλιστ᾽ ἂν δέχοιτο, τοῦθ᾽ ἡμῖν ὠνομάσθω– σκεπτέον δ᾽ οὖν περὶ αὐτοῦ
πρῶτον, ὅπερ ὑπόκειται περὶ παντὸς ἐν ἀρχῇ δεῖν σκοπεῖν, πότερον ἦν ἀεί, γενέσεως
ἀρχὴν ἔχων οὐδεμίαν, ἢ γέγονεν, ἀπ᾽ ἀρχῆς τινος ἀρξάμενος. γέγονεν· ὁρατὸς γὰρ
ἁπτός τέ ἐστιν καὶ σῶμα ἔχων, πάντα δὲ τὰ τοιαῦτα αἰσθητά, τὰ (28c) δ᾽ αἰσθητά, δόξῃ
περιληπτὰ μετ᾽ αἰσθήσεως, γιγνόμενα καὶ γεννητὰ ἐφάνη. τῷ δ᾽ αὖ γενομένῳ φαμὲν
ὑπ᾽ αἰτίου τινὸς ἀνάγκην εἶναι γενέσθαι. τὸν μὲν οὖν ποιητὴν καὶ πατέρα τοῦδε τοῦ
παντὸς εὑρεῖν τε ἔργον καὶ εὑρόντα εἰς πάντας ἀδύνατον λέγειν· τόδε δ᾽ οὖν πάλιν
ἐπισκεπτέον περὶ αὐτοῦ,
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Traduction française :
[28] En quoi consiste ce qui devient toujours et n'est jamais ? Le premier est
appréhensible à la pensée aidée du raisonnement, parce qu'il est
toujours le même, tandis que le second est conjecturé par l'opinion
accompagnée de la sensation irraisonnée, parce qu'il naît et périt,
mais n'existe jamais réellement. De plus, tout ce qui naît procède
nécessairement d'une cause ; car il est impossible que quoi que ce soit
prenne naissance sans cause. Lors donc que l'ouvrier, l'oeil toujours
fixé sur l'être immuable, travaille d'après un tel modèle et en
reproduit la forme et la vertu, tout ce qu'il exécute ainsi est
nécessairement beau. Si, au contraire, il fixe les yeux sur ce qui est né
et prend un modèle de ce genre, il ne fait rien de beau.
Quant au ciel entier, ou monde, ou s'il y a quelque autre nom qui lui
soit mieux approprié, donnons-le-lui, il faut, en ce qui le touche, se
poser d'abord la question qu'on doit se poser dès le début pour toute
chose. A-t-il toujours existé, sans avoir aucun commencement de
génération, ou est-il né, et a-t-il eu un commencement ? Il est né ; car
il est visible, tangible et corporel, et toutes les choses de ce genre sont
sensibles, et les choses sensibles, appréhensibles à l'opinion
accompagnée de la sensation, sont, nous l'avons vu, sujettes au
devenir et à la naissance. Nous disons d'autre part que ce qui est né
doit nécessairement sa naissance à quelque cause. Quant à l'auteur et
père de cet univers, il est difficile de le trouver, et, après
l'avoir trouvé, de le faire connaître à tout le monde.
Il est une autre question qu'il faut examiner à propos de l'univers,
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