Texte grec :
[89] ἀλλὰ φίλον παρὰ φίλον τεθὲν ὑγίειαν (89a) ἀπεργαζόμενον παρέξει.
τῶν δ᾽ αὖ κινήσεων ἡ ἐν ἑαυτῷ ὑφ᾽ αὑτοῦ ἀρίστη κίνησις
– μάλιστα γὰρ τῇ διανοητικῇ καὶ τῇ τοῦ παντὸς κινήσει συγγενής – ἡ δὲ
ὑπ᾽ ἄλλου χείρων· χειρίστη δὲ ἡ κειμένου τοῦ σώματος καὶ ἄγοντος ἡσυχίαν δι᾽
ἑτέρων αὐτὸ κατὰ μέρη κινοῦσα. διὸ δὴ τῶν καθάρσεων καὶ συστάσεων τοῦ σώματος
ἡ μὲν διὰ τῶν γυμνασίων ἀρίστη, δευτέρα δὲ ἡ διὰ τῶν αἰωρήσεων κατά τε τοὺς πλοῦς
καὶ ὅπῃπερ ἂν ὀχήσεις ἄκοποι γίγνωνται· τρίτον δὲ εἶδος κινήσεως (89b) σφόδρα ποτὲ
ἀναγκαζομένῳ χρήσιμον, ἄλλως δὲ οὐδαμῶς τῷ νοῦν ἔχοντι προσδεκτέον, τὸ τῆς
φαρμακευτικῆς καθάρσεως γιγνόμενον ἰατρικόν. τὰ γὰρ νοσήματα, ὅσα μὴ μεγάλους
ἔχει κινδύνους, οὐκ ἐρεθιστέον φαρμακείαις. πᾶσα γὰρ σύστασις νόσων τρόπον τινὰ
τῇ τῶν ζῴων φύσει προσέοικε. καὶ γὰρ ἡ τούτων σύνοδος ἔχουσα τεταγμένους τοῦ
βίου γίγνεται χρόνους τοῦ τε γένους σύμπαντος, καὶ καθ᾽ αὑτὸ τὸ ζῷον εἱμαρμένον
ἕκαστον ἔχον τὸν βίον φύεται, (89c) χωρὶς τῶν ἐξ ἀνάγκης παθημάτων· τὰ γὰρ
τρίγωνα εὐθὺς κατ᾽ ἀρχὰς ἑκάστου δύναμιν ἔχοντα συνίσταται μέχρι τινὸς χρόνου
δυνατὰ ἐξαρκεῖν, οὗ βίον οὐκ ἄν ποτέ τις εἰς τὸ πέραν ἔτι βιῴη. τρόπος οὖν ὁ αὐτὸς καὶ
τῆς περὶ τὰ νοσήματα συστάσεως· ἣν ὅταν τις παρὰ τὴν εἱμαρμένην τοῦ χρόνου
φθείρῃ φαρμακείαις, ἅμα ἐκ σμικρῶν μεγάλα καὶ πολλὰ ἐξ ὀλίγων νοσήματα φιλεῖ
γίγνεσθαι. διὸ παιδαγωγεῖν δεῖ διαίταις πάντα τὰ τοιαῦτα, καθ᾽ ὅσον ἂν ᾖ τῳ σχολή,
(89d) ἀλλ᾽ οὐ φαρμακεύοντα κακὸν δύσκολον ἐρεθιστέον.
Καὶ περὶ μὲν τοῦ κοινοῦ ζῴου καὶ τοῦ κατὰ τὸ σῶμα αὐτοῦ μέρους, ᾗ τις ἂν καὶ
διαπαιδαγωγῶν καὶ διαπαιδαγωγούμενος ὑφ᾽ αὑτοῦ μάλιστ᾽ ἂν κατὰ λόγον ζῴη,
ταύτῃ λελέχθω· τὸ δὲ δὴ παιδαγωγῆσον αὐτὸ μᾶλλόν που καὶ πρότερον
παρασκευαστέον εἰς δύναμιν ὅτι κάλλιστον καὶ ἄριστον εἰς τὴν παιδαγωγίαν εἶναι. δι᾽
ἀκριβείας μὲν οὖν περὶ τούτων (89e) διελθεῖν ἱκανὸν ἂν γένοιτο αὐτὸ καθ᾽ αὑτὸ μόνον
ἔργον· τὸ δ᾽ ἐν παρέργῳ κατὰ τὰ πρόσθεν ἑπόμενος ἄν τις οὐκ ἄπο τρόπου τῇδε
σκοπῶν ὧδε τῷ λόγῳ διαπεράναιτ᾽ ἄν. καθάπερ εἴπομεν πολλάκις, ὅτι τρία τριχῇ
ψυχῆς ἐν ἡμῖν εἴδη κατῴκισται, τυγχάνει δὲ ἕκαστον κινήσεις ἔχον, οὕτω κατὰ ταὐτὰ
καὶ νῦν ὡς διὰ βραχυτάτων ῥητέον ὅτι τὸ μὲν αὐτῶν ἐν ἀργίᾳ διάγον καὶ τῶν ἑαυτοῦ
κινήσεων ἡσυχίαν ἄγον ἀσθενέστατον ἀνάγκη γίγνεσθαι, τὸ δ᾽ ἐν γυμνασίοις
ἐρρωμενέστατον·
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Traduction française :
[89] mais il mettra un ami à côté d'un ami et leur fera entretenir la santé.
Or de tous les mouvements le meilleur est celui qu'un corps produit
par lui-même en lui-même, parce que c'est celui qui est le plus proche
parent du mouvement de l'intelligence et de celui de l'univers. Le
mouvement qui vient d'un autre agent est moins bon, mais le pire est
celui qui, venant d'une cause étrangère, meut le corps partiellement
pendant qu'il est couché et en repos. Aussi, de tous les moyens de
purger et de conforter le corps, le meilleur consiste dans les exercices
gymnastiques ; vient ensuite le balancement qu'on éprouve en bateau
ou dans tout autre véhicule qui ne fatigue point le corps. Une
troisième espèce de mouvement, qui peut être utile dans certains
cas d'extrême nécessité, mais qu'un homme de bon sens ne doit pas
admettre autrement, c'est la purgation médicale obtenue par des
drogues ; car lorsque les maladies ne présentent pas de grands
dangers, il ne faut pas les irriter par des médecines. La nature des
maladies ressemble en quelque manière à celle des êtres vivants. La
constitution des êtres vivants comporte en effet des temps de vie
réglés pour toute l'espèce, et chaque individu naît avec un temps de
vie fixé par le destin, à part les accidents inévitables, car, dès la
naissance de chacun, ses triangles sont constitués de manière à
pouvoir tenir jusqu'à un certain temps, au-delà duquel personne ne
peut prolonger sa vie. Il en est de même de la constitution des
maladies : si on la dérange par des drogues en dépit du temps
prédestiné, il en résulte d'ordinaire que de légères maladies
deviennent graves et que leur nombre s'accroît. C'est pourquoi il faut
diriger toutes les maladies par un régime, autant qu'on en a le loisir,
et ne pas irriter par des médecines un mal réfractaire.
Sur l'animal complexe et sa partie corporelle, sur la façon dont il faut
qu'un homme la dirige et s'en laisse diriger pour mener la vie la plus
conforme à la raison, je me bornerai à ce que je viens de dire. Mais le
point le plus important et le plus pressant, c'est d'appliquer toutes ses
forces à rendre la partie destinée à gouverner aussi belle et bonne que
possible, en vue de son office de gouvernante. Le traitement détaillé
de cette question fournirait à soi seul la matière d'un ouvrage à part ;
mais il n'est pas hors de propos de la traiter incidemment, suivant les
principes établis précédemment, et de conclure ainsi notre discours
par les observations suivantes. Nous avons dit souvent qu'il y a en
nous trois espèces d'âmes logées en trois endroits différents et
qu'elles ont chacune leurs mouvements séparés. Il nous faut dire de
même à présent, d'une manière aussi brève que possible, que, si l'une
d'elles reste oisive et n'exerce pas les mouvements qui lui sont
propres, elle devient nécessairement très faible, et que celle qui
s'exerce devient très forte.
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