HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théagès (dialogue complet)

Page 130

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[130] Καὶ τούτων αὖ τῶν ἐπιδιδόντων (130a) οἱ μὲν καὶ βέβαιον ἔχουσι καὶ παραμόνιμον τὴν ὠφελίαν· πολλοὶ δέ, ὅσον ἂν μετ' ἐμοῦ χρόνον ὦσιν, θαυμάσιον ἐπιδιδόασιν, ἐπειδὰν δέ μου ἀπόσχωνται, πάλιν οὐδὲν διαφέρουσιν ὁτουοῦν. Τοῦτό ποτε ἔπαθεν Ἀριστείδης Λυσιμάχου ὑὸς τοῦ Ἀριστείδου. Διατρίβων γὰρ μετ' ἐμοῦ πάμπολυ ἐπεδεδώκει ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ· ἔπειτα αὐτῷ στρατεία τις ἐγένετο καὶ ᾤχετο ἐκπλέων, ἥκων δὲ κατελάμβανε μετ' ἐμοῦ διατρίβοντα Θουκυδίδην τὸν Μελησίου ὑὸν τοῦ Θουκυδίδου. (130b) δὲ Θουκυδίδης τῇ προτεραίᾳ μοι δι' ἀπεχθείας ἐν λόγοις τισὶν ἐγεγόνει· ἰδὼν οὖν με Ἀριστείδης, ἐπειδὴ ἠσπάσατό τε καὶ τἆλλα διελέχθη, « Θουκυδίδην δέ, » ἔφη, « ἀκούω, Σώκρατες, σεμνύνεσθαι ἄττα πρός σε καὶ χαλεπαίνειν ὡς τὶ ὄντα. » « Ἔστι γάρ, » ἔφην ἐγώ, « οὕτως. » « Τί δέ, οὐκ οἶδεν, » ἔφη, « πρὶν σοὶ συγγενέσθαι οἷον ἦν τὸ ἀνδράποδον; » « οὐκ ἔοικέν γε, » ἔφην ἐγώ, « νὴ τοὺς θεούς. » « Ἀλλὰ μὴν καὶ αὐτός γε, » ἔφη, « καταγελάστως (130c) ἔχω, Σώκρατες. » « Τί μάλιστα; » ἔφην ἐγώ. « Ὅτι, » ἔφη, « πρὶν μὲν ἐκπλεῖν, ὁτῳοῦν ἀνθρώπῳ οἷός τ' διαλέγεσθαι καὶ μηδενὸς χείρων φαίνεσθαι ἐν τοῖς λόγοις, ὥστε καὶ ἐδίωκον τὰς συνουσίας τῶν χαριεστάτων ἀνθρώπων, νυνὶ δὲ τοὐναντίον φεύγω ἄν τινα καὶ αἰσθάνωμαι πεπαιδευμένον· οὕτως αἰσχύνομαι ἐπὶ τῇ ἐμαυτοῦ φαυλότητι. » « Πότερον δέ, » ἦν δ' ἐγώ, « ἐξαίφνης σε προύλιπεν αὕτη δύναμις κατὰ σμικρόν; » « κατὰ σμικρόν, » δ' ὅς. (130d) « Ἡνίκα δέ σοι παρεγένετο, » ἦν δ' ἐγώ, « πότερον μαθόντι παρ' ἐμοῦ τι παρεγένετο τινι ἄλλῳ τρόπῳ; » « ἐγώ σοι ἐρῶ, » ἔφη, « Σώκρατες, ἄπιστον μὲν νὴ τοὺς θεούς, ἀληθὲς δέ. Ἐγὼ γὰρ ἔμαθον μὲν παρά σου οὐδὲν πώποτε, ὡς αὐτὸς οἶσθα· ἐπεδίδουν δὲ ὁπότε σοι συνείην, κἂν εἰ ἐν τῇ αὐτῇ μόνον οἰκίᾳ εἴην, μὴ ἐν τῷ αὐτῷ δὲ οἰκήματι, μᾶλλον δὲ ὁπότε ἐν τῷ αὐτῷ οἰκήματι, καὶ ἔμοιγε ἐδόκουν πολὺ μᾶλλον ὁπότε ἐν τῷ αὐτῷ οἰκήματι ὢν λέγοντός σου βλέποιμι πρὸς (130e) σέ, μᾶλλον ὁπότε ἄλλοσε ὁρῴην, πολὺ δὲ μάλιστα καὶ πλεῖστον ἐπεδίδουν ὁπότε παρ' αὐτόν σε καθοίμην ἐχόμενός σου καὶ ἁπτόμενος· νῦν δέ, » δ' ὅς, « πᾶσα ἐκείνη ἕξις ἐξερρύηκε. » Ἔστιν οὖν, Θέαγες, τοιαύτη ἡμετέρα συνουσία· ἐὰν μὲν τῷ θεῷ φίλον , πάνυ πολὺ ἐπιδώσεις καὶ ταχύ, εἰ δὲ μή, οὔ. Ὅρα οὖν μή σοι ἀσφαλέστερον παρ' ἐκείνων τινὶ παιδεύεσθαι οἳ ἐγκρατεῖς αὐτοί εἰσιν τῆς ὠφελίας ἣν ὠφελοῦσιν τοὺς ἀνθρώπους μᾶλλον παρ' ἐμοῦ ὅτι ἂν τύχῃ τοῦτο πρᾶξαι. [130] (130a) dans les uns, ces progrès sont fermes et permanents; pour le reste, et c'est le grand nombre, tant qu'ils sont avec moi, ils profitent d'une manière surprenante; mais ils ne m'ont pas plus tôt quitté qu'ils retournent à leur premier état, et ne diffèrent en rien du commun des hommes. C'est ce qui est arrivé à Aristide, fils de Lysimaque, et petit-fils d'Aristide : pendant qu'il fut avec moi, il profita merveilleusement en fort peu de temps ; mais ayant été obligé de partir pour quelque expédition, il s'embarqua : à son retour il me trouva lié avec Thucydide, fils de Mélésias, et petit-fils de Thucydide, (130b) mais la veille, il était survenu une querelle entre Thucydide et moi dans la conversation. Aristide étant donc venu me voir, après les premiers compliments et quelques propos : Socrate, me dit-il, je viens d'apprendre que Thucydide ose te tenir tête, et qu'il fait le superbe comme s'il était quelque chose. Et il est en effet quelque chose, lui répondis-je. Eh quoi! reprit-il, ne se souvient-il plus quel pauvre homme c'était avant qu'il te vît? Il ne paraît pas, lui répliquai-je. (130c) En vérité, Socrate, ajouta-t-il, il m'arrive à moi-même une chose bien ridicule. Et quoi donc? C'est, me dit-il, qu'avant de m'embarquer, j'étais en état de m'entretenir avec qui que ce fût, et n'étais inférieur à personne dans la conversation, aussi je recherchais la compagnie des hommes les plus distingués, au lieu que présentement c'est tout le contraire ; dès que je sens qu'une personne est bien élevée, je l'évite, tant j'ai honte du peu que je suis. Et cette faculté, lui demandai-je, t'a-t-elle abandonné tout-à-coup, ou peu à peu? Peu à peu, me répondit-il. (130d) Et comment te vint-elle? est-ce pour avoir appris quelque chose de moi, ou de quelque autre manière? Je vais te dire, Socrate, reprit-il, une chose qui paraîtra incroyable, mais qui est pourtant très vraie. Je n'ai jamais rien appris de toi, comme tu le sais fort bien. Cependant je profitais quand j'étais avec toi, même quand je n'étais que dans la même maison sans être dans la même chambre; quand j'étais dans la même chambre, j'étais mieux encore; et quand dans la même chambre j'avais les yeux fixés sur toi, pendant (130e) que tu parlais, je sentais que je profitais plus que quand je regardais ailleurs ; mais je profitais bien plus encore lorsque j'étais assis auprès de toi et que je te touchais. Maintenant, ajouta-t-il, c'est en vain que je me cherche moi-même. Tel est, mon cher Théagès, le commerce que l'on peut avoir avec moi. S'il plaît au Dieu, tu profiteras auprès de moi beaucoup et en peu de temps; sinon, tes efforts seront inutiles. Vois donc s'il n'est pas plus sûr pour toi de t'attacher à quelqu'un de ceux qui sont les maîtres d'être utiles, plutôt que de suivre un homme qui ne peut répondre de rien.


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Dernière mise à jour : 17/02/2010