HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

γοῦν



Texte grec :

[237] καὶ τοῦτο φθεγξάμενον ἐναντιολογίᾳ μὴ συνέχεσθαι, παντάπασιν, ὦ (237a) Θεαίτητε, χαλεπόν. (Θεαίτητος) Τί δή; (Ξένος) Τετόλμηκεν ὁ λόγος οὗτος ὑποθέσθαι τὸ μὴ ὂν εἶναι· ψεῦδος γὰρ οὐκ ἂν ἄλλως ἐγίγνετο ὄν. Παρμενίδης δὲ ὁ μέγας, ὦ παῖ, παισὶν ἡμῖν οὖσιν ἀρχόμενός τε καὶ διὰ τέλους τοῦτο ἀπεμαρτύρατο, πεζῇ τε ὧδε ἑκάστοτε λέγων καὶ μετὰ μέτρων-- Οὐ γὰρ μήποτε τοῦτο δαμῇ, φησίν, εἶναι μὴ ἐόντα· ἀλλὰ σὺ τῆσδ' ἀφ' ὁδοῦ διζήμενος εἶργε νόημα. (237b) Παρ' ἐκείνου τε οὖν μαρτυρεῖται, καὶ μάλιστά γε δὴ πάντων ὁ λόγος αὐτὸς ἂν δηλώσειε μέτρια βασανισθείς. τοῦτο οὖν αὐτὸ πρῶτον θεασώμεθα, εἰ μή τί σοι διαφέρει. (Θεαίτητος) Τὸ μὲν ἐμὸν ὅπῃ βούλει τίθεσο, τὸν δὲ λόγον ᾗ βέλτιστα διέξεισι σκοπῶν αὐτός τε ἴθι κἀμὲ κατὰ ταύτην τὴν ὁδὸν ἄγε. (Ξένος) Ἀλλὰ χρὴ δρᾶν ταῦτα. καί μοι λέγε· τὸ μηδαμῶς ὂν τολμῶμέν που φθέγγεσθαι; (Θεαίτητος) Πῶς γὰρ οὔ; (Ξένος) Μὴ τοίνυν ἔριδος ἕνεκα μηδὲ παιδιᾶς, ἀλλ' εἰ σπουδῇ (237c) δέοι συννοήσαντά τινα ἀποκρίνασθαι τῶν ἀκροατῶν ποῖ χρὴ τοὔνομ' ἐπιφέρειν τοῦτο, τὸ μὴ ὄν, τί δοκοῦμεν ἂν εἰς τί καὶ ἐπὶ ποῖον αὐτόν τε καταχρήσασθαι καὶ τῷ πυνθανομένῳ δεικνύναι; (Θεαίτητος) Χαλεπὸν ἤρου καὶ σχεδὸν εἰπεῖν οἵῳ γε ἐμοὶ παντάπασιν ἄπορον. (Ξένος) Ἀλλ' οὖν τοῦτό γε δῆλον, ὅτι τῶν ὄντων ἐπί <τι> τὸ μὴ ὂν οὐκ οἰστέον. (Θεαίτητος) Πῶς γὰρ ἄν; (Ξένος) Οὐκοῦν ἐπείπερ οὐκ ἐπὶ τὸ ὄν, οὐδ' ἐπὶ τὸ τὶ φέρων ὀρθῶς ἄν τις φέροι. (Θεαίτητος) Πῶς δή; (237d) (Ξένος) Καὶ τοῦτο ἡμῖν που φανερόν, ὡς καὶ τὸ “τὶ” τοῦτο (ῥῆμα) ἐπ' ὄντι λέγομεν ἑκάστοτε· μόνον γὰρ αὐτὸ λέγειν, ὥσπερ γυμνὸν καὶ ἀπηρημωμένον ἀπὸ τῶν ὄντων ἁπάντων, ἀδύνατον· ἦ γάρ; (Θεαίτητος) Ἀδύνατον. (Ξένος) Ἆρα τῇδε σκοπῶν σύμφης, ὡς ἀνάγκη τόν τι λέγοντα ἕν γέ τι λέγειν; (Θεαίτητος) Οὕτως. (Ξένος) Ἑνὸς γὰρ δὴ τό γε “τὶ” φήσεις σημεῖον εἶναι, τὸ δὲ “τινὲ” δυοῖν, τὸ δὲ “τινὲς” πολλῶν. (Θεαίτητος) Πῶς γὰρ οὔ; (237e) (Ξένος) Τὸν δὲ δὴ μὴ τὶ λέγοντα ἀναγκαιότατον, ὡς ἔοικε, παντάπασι μηδὲν λέγειν. (Θεαίτητος) Ἀναγκαιότατον μὲν οὖν. (Ξένος) Ἆρ' οὖν οὐδὲ τοῦτο συγχωρητέον, τὸ τὸν τοιοῦτον λέγειν μέν (τι), λέγειν μέντοι μηδέν, ἀλλ' οὐδὲ λέγειν φατέον, ὅς γ' ἂν ἐπιχειρῇ μὴ ὂν φθέγγεσθαι; (Θεαίτητος) Τέλος γοῦν ἂν ἀπορίας ὁ λόγος ἔχοι.

Traduction française :

[237] et en s'exprimant ainsi, ne pas tomber en contradiction avec soi-même? c'est ce qu'il n'est pas aisé de comprendre, (237a) Théétète. THÉÉTÈTE. Et pourquoi? L'ÉTRANGER. C'est supposer hardiment que le non-être est; autrement le faux ne saurait être. Or voici, mon cher enfant, ce que le grand Parménide nous enseignait jadis quand nous étions à ton âge, et au commencement et à la fin de ses leçons, en prose et en vers : "Jamais (dit-il) tu ne comprendras que ce qui n'est pas est : Éloigne ta pensée de cette recherche". (237b) Outre ce témoignage, nous pouvons décider la question par le raisonnement, sans même le pousser bien loin. Faisons-en l'expérience, si tu n'y répugnes pas. THÉÉTÈTE. Pour moi, je te laisse le maître; tu n'as qu'à choisir la route qui te paraîtra la meilleure, y marcher et me conduire après toi. L'ÉTRANGER. C'est ce qu'il faut faire. Dis-moi, ce qui n'est en aucune manière, osons-nous l'exprimer? THÉÉTÈTE. Pourquoi pas? L'ÉTRANGER. Je ne veux ni disputer ni badiner ; (237c) je suppose quelque auditeur de Parménide obligé de rendre compte, sérieusement et après mûre réflexion, du légitime emploi de ce mot, ce qui n'est pas, croyons-nous qu'il saurait où et à quoi l'appliquer? THÉÉTÈTE. Voilà une question difficile, et, je puis dire, tout-à-fait insoluble pour moi. L'ÉTRANGER. Toujours est-il certain que le non-être ne doit être attribué à aucun être. THÉÉTÈTE. Nécessairement. L'ÉTRANGER. Si le non-être ne peut pas être attribué à l'être, il ne devra pas non plus être attribué à quelque chose. THÉÉTÈTE. Comment cela? (237d) L'ÉTRANGER. N'est-il pas évident que ce mot quelque chose, nous le disons toujours d'un être; car le prendre seul, séparé de tous les êtres et comme tout nu, cela serait impossible, n'est-il pas vrai? THÉÉTÈTE. Impossible. L'ÉTRANGER. D'après cela, tu m'accordes donc que, qui dit quelque chose, dit nécessairement une certaine chose? THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER Car tu conviendras que quelque chose signifie une chose, et quelques choses, deux et plusieurs choses. THÉÉTÈTE. Sans contredit. (237e) L'ÉTRANGER. Et celui qui ne dit pas même quelque chose, il est, ce semble, de toute nécessité qu'il ne dise absolument rien. THÉÉTÈTE. C'est incontestable. L'ÉTRANGER. Mais alors il ne faut pas accorder que cet homme, qui entreprend d'énoncer le non-être, parle en effet tout en ne disant rien : il faut dire qu'il ne parle pas du tout. THÉÉTÈTE. De cette manière, toute difficulté serait levée.





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Dernière mise à jour : 27/11/2008