HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLATON, La République, livre X

τε



Texte grec :

[608] ὑπὸ τῆς τῶν καλῶν (608a) πολιτειῶν τροφῆς, εὖνοι μὲν ἐσόμεθα φανῆναι
αὐτὴν ὡς βελτίστην καὶ ἀληθεστάτην, ἕως δ’ ἂν μὴ οἵα τ’ ᾖ
ἀπολογήσασθαι, ἀκροσαόμεθ’ αὐτῆς ἐπᾴδοντες ἡμῖν αὐτοῖς τοῦτον τὸν
λόγον, ὃν λέγομεν, καὶ ταύτην τὴν ἐπῳδήν, εὐλαβούμενοι πάλιν ἐμπεσεῖν
εἰς τὸν παιδικόν τε καὶ τὸν τῶν πολλῶν ἔρωτα. ᾀσόμεθα δ’ οὖν ὡς οὐ
σπουδαστέον ἐπὶ τῇ τοιαύτῃ ποιήσει ὡς ἀληθείας τε ἁπτομένῃ καὶ
σπουδαίᾳ, ἀλλ’ εὐλαβητέον (b.) αὐτὴν ὂν τῷ ἀκροωμένῳ, περὶ τῆς ἐν αὑτῷ
πολιτείας δεδιότι, καὶ νομιστέα ἅπερ εἰρήκαμεν περὶ ποιήσεως.
Παντάπασιν, ἦ δ’ ὅς, σύμφημι.
Μέγας γάρ, ἔφην, ὁ ἀγών, ὦ φίλε Γλαύκων, μέγας, οὐχ ὅσος δοκεῖ, τὸ
χρηστὸν ἢ κακὸν γενέσθαι, ὥστε οὔτε τιμῇ ἐπαρθέντα οὔτε χρήμασιν οὔτε
ἀρχῇ οὐδεμιᾷ οὐδέ γε ποιητικῇ ἄξιον ἀμελῆσαι δικαιοσύνης τε καὶ τῆς
ἄλλης ἀρετῆς.
Σύμφημί σοι, ἔφη, ἐξ ὧν διεληλύθαμεν· οἶμαι δὲ καὶ ἄλλον ὁντινοῦν.
(c.) Καὶ μήν, ἦν δ’ ἐγώ, τά γε μέγιστα ἐπίχειρα ἀρετῆς καὶ προκείμενα
ἆθλα οὐ διεληλύθαμεν.
᾿Αμήχανόν τι, ἔφη, λέγεις μέγεθος, εἰ τῶν εἰρημένων μείζω ἐστὶν
ἄλλα.
Τί δ’ ἄν, ἦν δ’ ἐγώ, ἔν γε ὀλίγῳ χρόνῳ μέγα γένοιτο; πᾶς γὰρ οὗτός γε
ὁ ἐκ παιδὸς μέχρι πρεσβύτου χρόνος πρὸς πάντα ὀλίγος πού τις ἂν εἴη.
Οὐδὲν μὲν οὖν, ἔφη.
Τί οὖν; οἴει ἀθανάτῳ πράγματι ὑπὲρ τοσούτου δεῖν (d.) χρόνου
ἐσπουδακέναι, ἀλλ’ οὐχ ὑπὲρ τοῦ παντός;
Οἶμαι ἔγωγ’, ἔφη· ἀλλὰ τί τοῦτο λέγεις;
Οὐκ ᾔσθησαι, ἦν δ’ ἐγώ, ὅτι ἀθάνατος ἡμῶν ἡ ψυχὴ καὶ οὐδέποτε
ἀπόλλυται;
Καὶ ὃς ἐμβλέψας μοι καὶ θαυμάσας εἶπε· Μὰ Δί’, οὐκ ἔγωγε· σὺ δὲ
τοῦτ’ ἔχεις λέγειν;
Εἰ μὴ ἀδικῶ γ’, ἔφην. οἶμαι δὲ καὶ σύ· οὐδὲν γὰρ χαλεπόν.
῎Εμοιγ’, ἔφη· σοῦ δ’ ἂν ἡδέως ἀκούσαιμι τὸ οὐ χαλεπὸν τοῦτο.
᾿Ακούοις ἄν, ἦν δ’ ἐγώ.
Λέγε μόνον, ἔφη.
᾿Αγαθόν τι, εἶπον, καὶ κακὸν καλεῖς;
῎Εγωγε.
(e.) ῏Αρ’ οὖν ὥσπερ ἐγὼ περὶ αὐτῶν διανοῇ;
Τὸ ποῖον;
Τὸ μὲν ἀπολλύον καὶ διαφθεῖρον πᾶν τὸ κακὸν εἶναι, τὸ δὲ σῷζον καὶ
ὠφελοῦν τὸ ἀγαθόν.
῎Εγωγ’, ἔφη.
Τί δέ; κακὸν ἑκάστῳ τι καὶ ἀγαθὸν λέγεις;

Traduction française :

[608] nous serons tout 608a disposés à voir se manifester son excellence
et sa très haute vérité; mais, tant qu'elle ne pourra point se justifier, nous
l'écouterons en nous répétant, comme une incantation qui nous
prémunisse contre elle, ces raisons que nous venons d'énoncer,
craignant de retomber dans cet amour d'enfance qui est encore
celui de la plupart des hommes. Nous nous répéterons
donc qu'il ne faut point prendre au sérieux une telle poésie,
comme si, sérieuse elle-même, elle touchait à la vérité, mais qu'il
608b faut, en l'écoutant, se tenir sur ses gardes, si l'on craint
pour le gouvernement de son âme, et enfin observer comme loi
tout ce que nous avons dit sur la poésie.
Je suis parfaitement d'accord avec toi.
Car c'est un grand combat, ami Glaucon, oui, plus grand qu'on ne
pense, que celui où il s'agit de devenir bon ou méchant; aussi, ni
la gloire, ni la richesse, ni les dignités, ni même la poésie ne
méritent que nous nous laissions porter à négliger la justice et les
autres vertus.
J'en conviens après ce qui a été dit, et je crois que n'importe qui
en conviendrait également. 608c
Cependant, repris-je, nous n'avons pas encore parlé des plus
grandes récompenses et des prix réservés à la vertu.
Ils doivent être extraordinairement grands s'ils sur-passent ceux
que nous avons énumérés !
Mais quelle est la grande chose qui peut trouver place dans un
court espace de temps? Tout ce temps, en effet, qui sépare
l'enfance de la vieillesse est bien court par rapport à l'éternité.
Ce n'est même rien, ajouta-t-il.
Mais quoi ! penses-tu qu'un être immortel doive s'inquiéter d'une
période aussi courte que celle-là, et non de l'éternité. 608d
Non, certes; mais à quoi tend ce discours?
N'as-tu point observé, répondis-je, que notre âme est immortelle
et qu'elle ne périt jamais?
À ces mots, il me regarda d'un air surpris, puis me dit :
Par Zeus ! non; mais toi, pourrais-tu le prouver?
Oui, si je ne me trompe; je crois même que tu pourrais en faire
autant, car ce n'est point difficile.
Si, ce l'est pour moi; mais j'aurais plaisir à t'entendre démontrer
cette chose facile.
Écoute, dis-je.
Parle, seulement.
Reconnais-tu, demandai-je, qu'il y a un bien et un mal?
Oui.
Mais les conçois-tu comme moi? 608e
Comment?
Ce qui détruit et corrompt les choses est le mal; ce qui les
conserve et leur profite est le bien.
Oui.
Mais quoi? ne dis-tu pas qu'il y a un bien et un mal pour chaque
chose, comme, par exemple, pour les yeux l'ophtalmie, pour le
corps tout entier la maladie,





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Dernière mise à jour : 1/09/2005