HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLATON, La République, livre X

τὸν



Texte grec :

[606] (606a) Ναί, ἦν δ’ ἐγώ, εἰ ἐκείνῃ γ’ αὐτὸ σκοποίης.
Πῇ;
Εἰ ἐνθυμοῖο ὅτι τὸ βίᾳ κατεχόμενον τότε ἐν ταῖς οἰκείαις συμφοραῖς
καὶ πεπεινηκὸς τοῦ δακρῦσαί τε καὶ ἀποδύρασθαι ἱκανῶς καὶ
ἀποπλησθῆναι, φύσει ὂν τοιοῦτον οἷον τούτων ἐπιθυμεῖν, τότ’ ἐστὶν τοῦτο
τὸ ὑπὸ τῶν ποιητῶν πιμπλάμενον καὶ χαῖρον· τὸ δὲ φύσει βέλτιστον
ἡμῶν, ἅτε οὐχ ἱκανῶς πεπαιδευμένον λόγῳ οὐδὲ ἔθει, ἀνίησιν τὴν
φυλακὴν τοῦ (b.) θρηνώδους τούτου, ἅτε ἀλλότρια πάθη θεωροῦν καὶ
ἑαυτῷ οὐδὲν αἰσχρὸν ὂν εἰ ἄλλος ἀνὴρ ἀγαθὸς φάσκων εἶναι ἀκαίρως
πενθεῖ, τοῦτον ἐπαινεῖν καὶ ἐλεεῖν, ἀλλ’ ἐκεῖνο κερδαίνειν ἡγεῖται, τὴν
ἡδονήν, καὶ οὐκ ἂν δέξαιτο αὐτῆς στερηθῆναι καταφρονήσας ὅλου τοῦ
ποιήματος. λογίζεσθαι γὰρ οἶμαι ὀλίγοις τισὶν μέτεστιν ὅτι ἀπολαύειν
ἀνάγκη ἀπὸ τῶν ἀλλοτρίων εἰς τὰ οἰκεῖα· θρέψαντα γὰρ ἐν ἐκείνοις
ἰσχυρὸν τὸ ἐλεινὸν οὐ ῥᾴδιον ἐν τοῖς αὑτοῦ πάθεσι κατέχειν.
(c.) ᾿Αληθέστατα, ἔφη.
῏Αρ’ οὖν οὐχ ὁ αὐτὸς λόγος καὶ περὶ τοῦ γελοίου; ὅτι, ἃν αὐτὸς
αἰσχύνοιο γελωτοποιῶν, ἐν μιμήσει δὲ κωμῳδικῇ ἢ καὶ ἰδίᾳ ἀκούων
σφόδρα χαρῇς καὶ μὴ μισῇς ὡς πονηρά, ταὐτὸν ποιεῖς ὅπερ ἐν τοῖς ἐλέοις;
ὃ γὰρ τῷ λόγῳ αὖ κατεῖχες ἐν σαυτῷ βουλόμενον γελωτοποιεῖν,
φοβούμενος δόξαν βωμολοχίας, τότ’ αὖ ἀνιεῖς, καὶ ἐκεῖ νεανικὸν ποιήσας
ἔλαθες πολλάκις ἐν τοῖς οἰκείοις ἐξενεχθεὶς ὥστε κωμῳδοποιὸς γενέσθαι.
Καὶ μάλα, ἔφη.
(d.) Καὶ περὶ ἀφροδισίων δὴ καὶ θυμοῦ καὶ περὶ πάντων τῶν
ἐπιθυμητικῶν τε καὶ λυπηρῶν καὶ ἡδέων ἐν τῇ ψυχῇ, ἃ δή φαμεν πάσῃ
πράξει ἡμῖν ἕπεσθαι, ὅτι τοιαῦτα ἡμᾶς ἡ ποιητικὴ μίμησις ἐργάζεται·
τρέφει γὰρ ταῦτα ἄρδουσα, δέον αὐχμεῖν, καὶ ἄρχοντα ἡμῖν καθίστησιν,
δέον ἄρχεσθαι αὐτὰ ἵνα βελτίους τε καὶ εὐδαιμονέστεροι ἀντὶ χειρόνων
καὶ ἀθλιωτέρων γιγνώμεθα.
Οὐκ ἔχω ἄλλως φάναι, ἦ δ’ ὅς.
(e.) Οὐκοῦν, εἶπον, ὦ Γλαύκων, ὅταν ῾Ομήρου ἐπαινέταις ἐντύχῃς
λέγουσιν ὡς τὴν ῾Ελλάδα πεπαίδευκεν οὗτος ὁ ποιητὴς καὶ πρὸς διοίκησίν
τε καὶ παιδείαν τῶν ἀνθρωπίνων πραγμάτων ἄξιος ἀναλαβόντι
μανθάνειν τε καὶ κατὰ τοῦτον τὸν ποιητὴν πάντα τὸν αὑτοῦ βίον
κατασκευασάμενον ζῆν,

Traduction française :

[606] Sans doute, surtout si tu examines la chose de ce 606a
point de vue.
Comment?
Si tu considères que cet élément de l'âme que, dans nos propres
malheurs, nous contenons par force, qui a soif de larmes et
voudrait se rassasier largement de lamentations - choses qu'il est
dans sa nature de désirer - est précisément celui que les poètes
s'appliquent à satisfaire et à réjouir; et que, d'autre part,
l'élément le meilleur de nous-mêmes, n'étant pas suffisamment
formé par la raison et l'habitude, se relâche de son rôle de
gardien vis-à-vis de cet élément porté aux lamentations, sous
prétexte qu'il est simple spectateur des malheurs d'autrui, que
pour lui il n'y a point de honte, 606b si un autre qui se dit
homme de bien verse des larmes mal à propos, à le louer et à le
plaindre, qu'il estime que son plaisir est un gain dont il ne
souffrirait pas de se priver en méprisant tout l'ouvrage. Car il est
donné à peu de personnes, j'imagine, de faire réflexion que ce
qu'on a éprouvé à propos des malheurs d'autrui, on l'éprouve à
propos des siens propres ; aussi bien après avoir nourri
notre sensibilité dans ces malheurs-là n'est-il pas facile de la
contenir dans les nôtres.
606c Rien de plus vrai.
Or, le même argument ne s'applique-t-il pas au rire? Si, tout en
ayant toi-même honte de faire rire, tu prends un vif plaisir à la
représentation d'une comédie, ou, dans le privé, à une
conversation bouffonne, et que tu ne haïsses pas ces choses
comme basses, ne te comportes-tu pas de même que dans les
émotions pathétiques? Car cette volonté de faire rire que tu
contenais par la raison, craignant de t'attirer une réputation de
bouffonnerie, tu la détends alors, et quand tu lui as donné de la
vigueur il t'échappe souvent que, parmi tes familiers, tu
t'abandonnes au point de devenir auteur comique.
C'est vrai, dit-il.
606d Et à l'égard de l'amour, de la colère et de toutes les autres
passions de l'âme, qui, disons-nous, accompagnent chacune de
nos actions, l'imitation poétique ne produit-elle pas sur nous de
semblables effets? Elle les nourrit en les arrosant, alors qu'il
faudrait les dessécher, elle les fait régner sur nous, alors que
nous devrions régner sur elles pour devenir meilleurs et plus
heureux, au lieu d'être plus vicieux et plus misérables.
Je ne puis que dire comme toi.
606e Ainsi donc, Glaucon, quand tu rencontreras des
panégyristes d'Homère, disant que ce poète a fait l'éducation de
la Grèce, et que pour administrer les affaires humaines ou en
enseigner le maniement il est juste de le prendre en main, de
l'étudier,





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Dernière mise à jour : 1/09/2005