HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VI

φαμεν



Texte grec :

[6,503] ἐλέγομεν (503a) δ’, εἰ μνημονεύεις, δεῖν αὐτοὺς φιλοπόλιδάς τε φαίνεσθαι, βασανιζομένους ἐν ἡδοναῖς τε καὶ λύπαις, καὶ τὸ δόγμα τοῦτο μήτ’ ἐν πόνοις μήτ’ ἐν φόβοις μήτ’ ἐν ἄλλῃ μηδεμιᾷ μεταβολῇ φαίνεσθαι ἐκβάλλοντας, ἢ τὸν ἀδυνατοῦντα ἀποκριτέον, τὸν δὲ πανταχοῦ ἀκήρατον ἐκβαίνοντα ὥσπερ χρυσὸν ἐν πυρὶ βασανιζόμενον, στατέον ἄρχοντα καὶ γέρα δοτέον καὶ ζῶντι καὶ τελευτήσαντι καὶ ἆθλα. τοιαῦτ’ ἄττα ἦν τὰ λεγόμενα παρεξιόντος καὶ παρακαλυπτομένου τοῦ (503b) λόγου, πεφοβημένου κινεῖν τὸ νῦν παρόν. ᾿Αληθέστατα, ἔφη, λέγεις· μέμνημαι γάρ. ῎Οκνος γάρ, ἔφην, ὦ φίλε, ἐγώ, εἰπεῖν τὰ νῦν ἀποτετολμημένα· νῦν δὲ τοῦτο μὲν τετολμήσθω εἰπεῖν, ὅτι τοὺς ἀκριβεστάτους φύλακας φιλοσόφους δεῖ καθιστάναι. Εἰρήσθω γάρ, ἔφη. Νόησον δὴ ὡς εἰκότως ὀλίγοι ἔσονταί σοι· ἣν γὰρ διήλθομεν φύσιν δεῖν ὑπάρχειν αὐτοῖς, εἰς ταὐτὸν συμφύεσθαι αὐτῆς τὰ μέρη ὀλιγάκις ἐθέλει, τὰ πολλὰ δὲ διεσπασμένη φύεται. (503c) Πῶς, ἔφη, λέγεις; Εὐμαθεῖς καὶ μνήμονες καὶ ἀγχίνοι καὶ ὀξεῖς καὶ ὅσα ἄλλα τούτοις ἕπεται οἶσθ’ ὅτι οὐκ ἐθέλουσιν ἅμα φύεσθαι καὶ νεανικοί τε καὶ μεγαλοπρεπεῖς τὰς διανοίας οἷοι κοσμίως μετὰ ἡσυχίας καὶ βεβαιότητος ἐθέλειν ζῆν, ἀλλ’ οἱ τοιοῦτοι ὑπὸ ὀξύτητος φέρονται ὅπῃ ἂν τύχωσιν, καὶ τὸ βέβαιον ἅπαν αὐτῶν ἐξοίχεται. ᾿Αληθῆ, ἔφη, λέγεις. Οὐκοῦν τὰ βέβαια αὖ ταῦτα ἤθη καὶ οὐκ εὐμετάβολα, οἷς (503d) ἄν τις μᾶλλον ὡς πιστοῖς χρήσαιτο, καὶ ἐν τῷ πολέμῳ πρὸς τοὺς φόβους δυσκίνητα ὄντα, πρὸς τὰς μαθήσεις αὖ ποιεῖ ταὐτόν· δυσκινήτως ἔχει καὶ δυσμαθῶς ὥσπερ ἀπονεναρκωμένα, καὶ ὕπνου τε καὶ χάσμης ἐμπίμπλανται, ὅταν τι δέῃ τοιοῦτον διαπονεῖν. ῎Εστι ταῦτα, ἔφη. ῾Ημεῖς δέ γέ φαμεν ἀμφοτέρων δεῖν εὖ τε καὶ καλῶς μετέχειν, ἢ μήτε παιδείας τῆς ἀκριβεστάτης δεῖν αὐτῷ μεταδιδόναι μήτε τιμῆς μήτε ἀρχῆς. ᾿Ορθῶς, ἦ δ’ ὅς. Οὐκοῦν σπάνιον αὐτὸ οἴει ἔσεσθαι; Πῶς δ’ οὔ; (503e) Βασανιστέον δὴ ἔν τε οἷς τότε ἐλέγομεν πόνοις τε καὶ φόβοις καὶ ἡδοναῖς, καὶ ἔτι δὴ ὃ τότε παρεῖμεν νῦν λέγομεν, ὅτι καὶ ἐν μαθήμασι πολλοῖς γυμνάζειν δεῖ, σκοποῦντας εἰ καὶ τὰ μέγιστα μαθήματα δυνατὴ ἔσται ἐνεγκεῖν

Traduction française :

[6,503] Nous avons dit, si tu t'en souviens, que, mis à l'épreuve du plaisir et de la douleur, ils devaient faire paraître leur amour pour la cité, et ne jamais se (503a) départir de leur conviction patriotique au milieu des travaux, des dangers, et des autres vicissitudes; qu'il fallait rejeter celui qui se montrerait défaillant, et celui qui sortirait de toutes ces épreuves aussi pur que l'or du feu, l'établir chef et le combler de distinctions et d'honneurs, pendant sa vie et après sa mort. Voilà ce (503b) que j'ai dit en termes détournés et enveloppés, craignant de provoquer la discussion où nous nous trouvons engagés maintenant. C'est très exact, je m'en souviens. J'hésitais, mon ami, à dire ce que j'avance à présent. Mais le parti en est pris, et je déclare que les meilleurs gardiens de la cité doivent être des philosophes. Soit. Observe combien il est probable que tu en aies peu. Car les éléments qui doivent selon nous composer leur naturel se trouvent rarement rassemblés dans le même être; le plus souvent ce naturel est comme déchiré en deux. (503c) Comment l'entends-tu? Ceux qui sont doués de facilité à apprendre, de mémoire, d'intelligence, de sagacité et de toutes les qualités qui s'ensuivent, n'ont pas coutume, tu le sais, de joindre naturellement à la fougue et à l'élévation des idées un penchant qui les porte à vivre dans l'ordre avec calme et constance. De tels hommes se laissent aller où leur vivacité les emporte et ne présentent rien de stable. Tu dis vrai. Mais d'autre part ces caractères fermes et solides, (503d) auxquels on se confie de préférence, et qui, à la guerre, restent impassibles en face du danger, se comportent de même à l'égard des sciences; comme engourdis, ils sont lents à s'émouvoir, lents à comprendre, et somnolent, bâillent à l'envie, quand ils ont à se livrer à un travail de ce genre. C'est cela. Or nous avons dit que les gardiens devaient bel et bien participer de ces deux caractères, sans quoi ils ne pouvaient prétendre ni à une éducation supérieure, ni aux honneurs, ni au pouvoir. Et avec raison. Eh bien ! conçois-tu que cela sera rare? Comment non? Il faut donc les soumettre aux épreuves dont nous (503e) parlions tout à l'heure, travaux, dangers, plaisirs, et de plus - nous l'avons omis alors mais le déclarons maintenant - les exercer dans un grand nombre de sciences, afin de voir si leur nature est à même de supporter les plus hautes études,





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Dernière mise à jour : 23/03/2006