HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VI

σπουδάζεται



Texte grec :

[6,485] (485a) Οὐκοῦν τοῦτο δὴ λέγωμεν, τίνα τρόπον οἷοί τ’ ἔσονται οἱ αὐτοὶ κἀκεῖνα καὶ ταῦτα ἔχειν; Πάνυ μὲν οὖν. ῝Ο τοίνυν ἀρχόμενοι τούτου τοῦ λόγου ἐλέγομεν, τὴν φύσιν αὐτῶν πρῶτον δεῖ καταμαθεῖν· καὶ οἶμαι, ἐὰν ἐκείνην ἱκανῶς ὁμολογήσωμεν, ὁμολογήσειν καὶ ὅτι οἷοί τε ταῦτα ἔχειν οἱ αὐτοί, ὅτι τε οὐκ ἄλλους πόλεων ἡγεμόνας δεῖ εἶναι ἢ τούτους. Πῶς; Τοῦτο μὲν δὴ τῶν φιλοσόφων φύσεων πέρι ὡμολογήσθω (485b) ἡμῖν ὅτι μαθήματός γε ἀεὶ ἐρῶσιν ὃ ἂν αὐτοῖς δηλοῖ ἐκείνης τῆς οὐσίας τῆς ἀεὶ οὔσης καὶ μὴ πλανωμένης ὑπὸ γενέσεως καὶ φθορᾶς. ῾Ωμολογήσθω. Καὶ μήν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ ὅτι πάσης αὐτῆς, καὶ οὔτε σμικροῦ οὔτε μείζονος οὔτε τιμιωτέρου οὔτε ἀτιμοτέρου μέρους ἑκόντες ἀφίενται, ὥσπερ ἐν τοῖς πρόσθεν περί τε τῶν φιλοτίμων καὶ ἐρωτικῶν διήλθομεν. ᾿Ορθῶς, ἔφη, λέγεις. Τόδε τοίνυν μετὰ τοῦτο σκόπει εἰ ἀνάγκη ἔχειν πρὸς (485c) τούτῳ ἐν τῇ φύσει οἳ ἂν μέλλωσιν ἔσεσθαι οἵους ἐλέγομεν. Τὸ ποῖον; Τὴν ἀψεύδειαν καὶ τὸ ἑκόντας εἶναι μηδαμῇ προσδέχεσθαι τὸ ψεῦδος ἀλλὰ μισεῖν, τὴν δ’ ἀλήθειαν στέργειν. Εἰκός γ’, ἔφη. Οὐ μόνον γε, ὦ φίλε, εἰκός, ἀλλὰ καὶ πᾶσα ἀνάγκη τὸν ἐρωτικῶς του φύσει ἔχοντα πᾶν τὸ συγγενές τε καὶ οἰκεῖον τῶν παιδικῶν ἀγαπᾶν. ᾿Ορθῶς, ἔφη. ῏Η οὖν οἰκειότερον σοφίᾳ τι ἀληθείας ἂν εὕροις; Καὶ πῶς; ἦ δ’ ὅς. ῏Η οὖν δυνατὸν εἶναι τὴν αὐτὴν φύσιν φιλόσοφόν τε καὶ (485d) φιλοψευδῆ; Οὐδαμῶς γε. Τὸν ἄρα τῷ ὄντι φιλομαθῆ πάσης ἀληθείας δεῖ εὐθὺς ἐκ νέου ὅτι μάλιστα ὀρέγεσθαι. Παντελῶς γε. ᾿Αλλὰ μὴν ὅτῳ γε εἰς ἕν τι αἱ ἐπιθυμίαι σφόδρα ῥέπουσιν, ἴσμεν που ὅτι εἰς τἆλλα τούτῳ ἀσθενέστεραι, ὥσπερ ῥεῦμα ἐκεῖσε ἀπωχετευμένον. Τί μήν; ῟Ωι δὴ πρὸς τὰ μαθήματα καὶ πᾶν τὸ τοιοῦτον ἐρρυήκασιν, περὶ τὴν τῆς ψυχῆς οἶμαι ἡδονὴν αὐτῆς καθ’ αὑτὴν εἶεν ἄν, τὰς δὲ διὰ τοῦ σώματος ἐκλείποιεν, εἰ μὴ πεπλασμένως ἀλλ’ (485e) ἀληθῶς φιλόσοφός τις εἴη. Μεγάλη ἀνάγκη. Σώφρων μὴν ὅ γε τοιοῦτος καὶ οὐδαμῇ φιλοχρήματος· ὧν γὰρ ἕνεκα χρήματα μετὰ πολλῆς δαπάνης σπουδάζεται, ἄλλῳ τινὶ μᾶλλον ἢ τούτῳ προσήκει σπουδάζειν. Οὕτω.

Traduction française :

[6,485] Faut-il dire maintenant de quelle manière ils pourront (485a) joindre l'expérience à la spéculation? Certainement. Comme nous le disions au début de cet entretien, il faut d'abord bien connaître le naturel qui leur est propre; et je pense que si nous arrivons là-dessus à un accord satisfaisant, nous conviendrons aussi qu'ils peuvent joindre l'expérience à la spéculation, et que c'est à eux, et non à d'autres, que doit appartenir le gouvernement de la cité. Comment cela? Convenons d'abord, au sujet des naturels philosophes, qu'ils aiment toujours la science, parce qu'elle peut leur (485b) faire connaître cette essence éternelle qui n'est point soumise aux vicissitudes de la génération et de la corruption. Convenons-en. Et qu'ils aiment cette science tout entière, ne renonçant volontiers à aucune de ses parties, petite ou grande, honorée ou méprisée, comme les ambitieux et les amants dont nous avons parlé tout à l'heure. Tu as raison. Considère à présent s'il n'est pas nécessaire que des (485c) hommes qui doivent être tels que nous venons de dire possèdent, en outre, cette qualité. Laquelle? La sincérité, et une disposition naturelle à ne point admettre volontairement le mensonge, mais à le haïr et à chérir la vérité. C'est vraisemblable. Non seulement, mon ami, c'est vraisemblable, mais il est de toute nécessité que celui qui ressent naturellement de l'amour pour quelqu'un, chérisse tout ce qui s'apparente et tient à l'objet de son amour. Tu as raison, dit-il. Or, pourrais-tu trouver quelque chose qui tienne plus étroitement à la science que la vérité? Et comment le pourrais-je? Se peut-il donc que le même naturel soit à la fois ami (485d) de la sagesse et ami du mensonge? Nullement. Par suite, celui qui aime réellement la sagesse doit, dès sa jeunesse, aspirer aussi vivement que possible à saisir toute vérité. Certes. Mais nous savons que quand les désirs se portent avec force vers un seul objet, ils sont plus faibles pour le reste, comme un cours d'eau détourné dans cette unique voie. Sans doute. Ainsi, quand les désirs d'un homme se portent vers les sciences et tout ce qui y touche, je crois qu'ils poursuivent les plaisirs que l'âme éprouve en elle-même, et qu'ils délaissent ceux du corps - du moins s'il s'agit (485e) d'un homme vraiment philosophe et qui ne feint point seulement de l'être. Il y a grande nécessité. Un tel homme est tempérant et nullement ami des richesses; car des raisons pour lesquelles on recherche la fortune, avec son accompagnement de larges dépenses, à tout autre que lui il appartient de faire cas. Certes.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006