HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VI

ἄλλοσέ



Texte grec :

[6,486] (486a) Καὶ μήν που καὶ τόδε δεῖ σκοπεῖν, ὅταν κρίνειν μέλλῃς φύσιν φιλόσοφόν τε καὶ μή. Τὸ ποῖον; Μή σε λάθῃ μετέχουσα ἀνελευθερίας· ἐναντιώτατον γάρ που σμικρολογία ψυχῇ μελλούσῃ τοῦ ὅλου καὶ παντὸς ἀεὶ ἐπορέξεσθαι θείου τε καὶ ἀνθρωπίνου. ᾿Αληθέστατα, ἔφη. ῟Ηι οὖν ὑπάρχει διανοίᾳ μεγαλοπρέπεια καὶ θεωρία παντὸς μὲν χρόνου, πάσης δὲ οὐσίας, οἷόν τε οἴει τούτῳ μέγα τι δοκεῖν εἶναι τὸν ἀνθρώπινον βίον; ᾿Αδύνατον, ἦ δ’ ὅς. (486b) Οὐκοῦν καὶ θάνατον οὐ δεινόν τι ἡγήσεται ὁ τοιοῦτος; ῞Ηκιστά γε. Δειλῇ δὴ καὶ ἀνελευθέρῳ φύσει φιλοσοφίας ἀληθινῆς, ὡς ἔοικεν, οὐκ ἂν μετείη. Οὔ μοι δοκεῖ. Τί οὖν; ὁ κόσμιος καὶ μὴ φιλοχρήματος μηδ’ ἀνελεύθερος μηδ’ ἀλαζὼν μηδὲ δειλὸς ἔσθ’ ὅπῃ ἂν δυσσύμβολος ἢ ἄδικος γένοιτο; Οὐκ ἔστιν. Καὶ τοῦτο δὴ ψυχὴν σκοπῶν φιλόσοφον καὶ μὴ εὐθὺς νέου ὄντος ἐπισκέψῃ, εἰ ἄρα δικαία τε καὶ ἥμερος ἢ δυσκοινώνητος καὶ ἀγρία. Πάνυ μὲν οὖν. (486c) Οὐ μὴν οὐδὲ τόδε παραλείψεις, ὡς ἐγᾦμαι. Τὸ ποῖον; Εὐμαθὴς ἢ δυσμαθής. ἢ προσδοκᾷς ποτέ τινά τι ἱκανῶς ἂν στέρξαι, ὃ πράττων ἂν ἀλγῶν τε πράττοι καὶ μόγις σμικρὸν ἀνύτων; Οὐκ ἂν γένοιτο. Τί δ’ εἰ μηδὲν ὧν μάθοι σῴζειν δύναιτο, λήθης ὢν πλέως; ἆρ’ ἂν οἷός τ’ εἴη ἐπιστήμης μὴ κενὸς εἶναι; Καὶ πῶς; ᾿Ανόνητα δὴ πονῶν οὐκ οἴει ἀναγκασθήσεται τελευτῶν αὑτόν τε μισεῖν καὶ τὴν τοιαύτην πρᾶξιν; Πῶς δ’ οὔ; (486d) ᾿Επιλήσμονα ἄρα ψυχὴν ἐν ταῖς ἱκανῶς φιλοσόφοις μή ποτε ἐγκρίνωμεν, ἀλλὰ μνημονικὴν αὐτὴν ζητῶμεν δεῖν εἶναι. Παντάπασι μὲν οὖν. ᾿Αλλ’ οὐ μὴν τό γε τῆς ἀμούσου τε καὶ ἀσχήμονος φύσεως ἄλλοσέ ποι ἂν φαῖμεν ἕλκειν ἢ εἰς ἀμετρίαν. Τί μήν; ᾿Αλήθειαν δ’ ἀμετρίᾳ ἡγῇ συγγενῆ εἶναι ἢ ἐμμετρίᾳ; ᾿Εμμετρίᾳ. ῎Εμμετρον ἄρα καὶ εὔχαριν ζητῶμεν πρὸς τοῖς ἄλλοις διάνοιαν φύσει, ἣν ἐπὶ τὴν τοῦ ὄντος ἰδέαν ἑκάστου τὸ αὐτοφυὲς εὐάγωγον παρέξει. Πῶς δ’ οὔ; (486e) Τί οὖν; μή πῃ δοκοῦμέν σοι οὐκ ἀναγκαῖα ἕκαστα διεληλυθέναι καὶ ἑπόμενα ἀλλήλοις τῇ μελλούσῃ τοῦ ὄντος ἱκανῶς τε καὶ τελέως ψυχῇ μεταλήψεσθαι;

Traduction française :

[6,486] Il faut encore considérer ce point, si tu veux distinguer (486a) le naturel philosophe de celui qui ne l'est pas. Lequel? Prends garde qu'il n'ait aucune bassesse de sentiments : car la petitesse d'esprit est peut-être ce qui répugne le plus à une âme qui doit tendre sans cesse à embrasser, dans leur ensemble et leur totalité, les choses divines et humaines. Rien de plus vrai. Mais crois-tu qu'un homme doué d'élévation dans la pensée, et à qui il est donné de contempler tous les temps et tous les êtres, puisse regarder la vie humaine comme quelque chose de grand? C'est impossible, dit-il. Ainsi, il ne pensera pas que la mort soit à craindre. (486b) Pas le moins du monde. Donc, un naturel lâche et bas n'aura nul commerce, ce semble, avec la vraie philosophie. Non, à mon avis. Mais quoi ! un homme réglé, exempt d'avidité, de bassesse, d'arrogance et de lâcheté, peut-il être, d'une manière quelconque, insociable et injuste? Nullement. Lors donc que tu voudras distinguer l'âme philosophe de celle qui ne l'est pas, tu observeras, dès les premières années, si elle se montre juste et douce, ou insociable et farouche. Parfaitement. Tu ne négligeras pas non plus ceci, je pense. (486c) Quoi? Si elle a de la facilité ou de la difficulté à apprendre; peux-tu en effet attendre de quelqu'un qu'il s'attache fortement à ce qu'il fait avec beaucoup de peine et peu de succès? Non, jamais. Mais quoi ! s'il est incapable de rien retenir de ce qu'il apprend, s'il est plein d'oubli, se peut-il qu'il ne soit pas vide de science? Non. Se donnant inutilement de la peine, ne penses-tu pas qu'il sera forcé, à la fin, de se haïr lui-même et ce genre d'études. (486d) Comment n'y serait-il pas forcé? Ainsi nous n'admettrons jamais une âme oublieuse parmi les âmes propres à la philosophie, car nous voulons que celles-ci soient douées d'une bonne mémoire. Certainement. Mais le défaut de goût et de décence entraîne inévitablement, dirons-nous, le manque de mesure ? Sans doute. Or, crois-tu que la vérité soit liée à la mesure ou au manque de mesure? A la mesure. Dès lors, outre les autres dons, cherchons dans le philosophe un esprit plein de mesure et de grâce, que ses (486e) dispositions innées porteront aisément vers l'Idée de chaque être. Très bien. Mais ne te semble-t-il pas que les qualités que nous venons d'énumérer se tiennent entre elles, et qu'elles sont toutes nécessaires à une âme qui doit participer, de façon pleine et parfaite, à la connaissance de l'être?





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Dernière mise à jour : 23/03/2006