HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VI

ἀκούεσθαι



Texte grec :

[6,507] (507a) Βουλοίμην ἄν, εἶπον, ἐμέ τε δύνασθαι αὐτὴν ἀποδοῦναι καὶ ὑμᾶς κομίσασθαι, ἀλλὰ μὴ ὥσπερ νῦν τοὺς τόκους μόνον. τοῦτον δὲ δὴ οὖν τὸν τόκον τε καὶ ἔκγονον αὐτοῦ τοῦ ἀγαθοῦ κομίσασθε. εὐλαβεῖσθε μέντοι μή πῃ ἐξαπατήσω ὑμᾶς ἄκων, κίβδηλον ἀποδιδοὺς τὸν λόγον τοῦ τόκου. Εὐλαβησόμεθα, ἔφη, κατὰ δύναμιν· ἀλλὰ μόνον λέγε. Διομολογησάμενός γ’ ἔφην ἐγώ, καὶ ἀναμνήσας ὑμᾶς τά τ’ ἐν τοῖς ἔμπροσθεν ῥηθέντα καὶ ἄλλοτε ἤδη πολλάκις εἰρημένα. (507b) Τὰ ποῖα; ἦ δ’ ὅς. Πολλὰ καλά, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ πολλὰ ἀγαθὰ καὶ ἕκαστα οὕτως εἶναί φαμέν τε καὶ διορίζομεν τῷ λόγῳ. Φαμὲν γάρ. Καὶ αὐτὸ δὴ καλὸν καὶ αὐτὸ ἀγαθόν, καὶ οὕτω περὶ πάντων ἃ τότε ὡς πολλὰ ἐτίθεμεν, πάλιν αὖ κατ’ ἰδέαν μίαν ἑκάστου ὡς μιᾶς οὔσης τιθέντες, “ὃ ἔστιν” ἕκαστον προσαγορεύομεν. ῎Εστι ταῦτα. Καὶ τὰ μὲν δὴ ὁρᾶσθαί φαμεν, νοεῖσθαι δ’ οὔ, τὰς δ’ αὖ ἰδέας νοεῖσθαι μέν, ὁρᾶσθαι δ’ οὔ. Παντάπασι μὲν οὖν. (507c) Τῷ οὖν ὁρῶμεν ἡμῶν αὐτῶν τὰ ὁρώμενα; Τῇ ὄψει, ἔφη. Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ ἀκοῇ τὰ ἀκουόμενα, καὶ ταῖς ἄλλαις αἰσθήσεσι πάντα τὰ αἰσθητά; Τί μήν; ῏Αρ’ οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, ἐννενόηκας τὸν τῶν αἰσθήσεων δημιουργὸν ὅσῳ πολυτελεστάτην τὴν τοῦ ὁρᾶν τε καὶ ὁρᾶσθαι δύναμιν ἐδημιούργησεν; Οὐ πάνυ, ἔφη. ᾿Αλλ’ ὧδε σκόπει. ἔστιν ὅτι προσδεῖ ἀκοῇ καὶ φωνῇ γένους ἄλλου εἰς τὸ τὴν μὲν ἀκούειν, τὴν δὲ ἀκούεσθαι, ὃ (507d) ἐὰν μὴ παραγένηται τρίτον, ἡ μὲν οὐκ ἀκούσεται, ἡ δὲ οὐκ ἀκουσθήσεται; Οὐδενός, ἔφη. Οἶμαι δέ γε, ἦν δ’ ἐγώ, οὐδ’ ἄλλαις πολλαῖς, ἵνα μὴ εἴπω ὅτι οὐδεμιᾷ, τοιούτου προσδεῖ οὐδενός. ἢ σύ τινα ἔχεις εἰπεῖν; Οὐκ ἔγωγε, ἦ δ’ ὅς. Τὴν δὲ τῆς ὄψεως καὶ τοῦ ὁρατοῦ οὐκ ἐννοεῖς ὅτι προσδεῖται; Πῶς; ᾿Ενούσης που ἐν ὄμμασιν ὄψεως καὶ ἐπιχειροῦντος τοῦ ἔχοντος χρῆσθαι αὐτῇ, παρούσης δὲ χρόας ἐν αὐτοῖς, ἐὰν μὴ (507e) παραγένηται γένος τρίτον ἰδίᾳ ἐπ’ αὐτὸ τοῦτο πεφυκός, οἶσθα ὅτι ἥ τε ὄψις οὐδὲν ὄψεται, τά τε χρώματα ἔσται ἀόρατα. Τίνος δὴ λέγεις, ἔφη, τούτου; ῝Ο δὴ σὺ καλεῖς, ἦν δ’ ἐγώ, φῶς. ᾿Αληθῆ, ἔφη, λέγεις.

Traduction française :

[6,507] Je voudrais bien qu'il fût à mon pouvoir de vous (507a) payer cette dette, et au vôtre de la percevoir, et que nous ne dussions pas nous contenter des intérêts. Recevez cependant cet enfant, cette production du bien en soi. Mais prenez garde que je ne vous trompe involontairement, en vous rendant un faux compte de l'intérêt. Nous y prendrons garde autant que nous le pourrons, répliqua-t-il; parle seulement. Je le ferai, mais après m'être mis d'accord avec vous, en vous rappelant ce qui a été dit plus haut et en plusieurs autres rencontres. Quoi? demanda-t-il. (507b) Nous disons, répondis-je, qu'il y a de multiples choses belles, de multiples choses bonnes, etc..., et nous les distinguons dans le discours. Nous le disons en effet. Et nous appelons beau en soi, bien en soi et ainsi de suite, l'être réel de chacune des choses que nous posions d'abord comme multiples, mais que nous rangeons ensuite sous leur idée propre, postulant l'unité de cette dernière. C'est cela. Et nous disons que les unes sont perçues par la vue et non par la pensée, mais que les idées sont pensées (507c) et ne sont pas vues. Parfaitement. Or, par quelle partie de nous-mêmes percevons-nous les choses visibles? Par la vue. Ainsi nous saisissons les sons par l'ouïe, et par les autres sens toutes les choses sensibles, n'est-ce pas? Sans doute. Mais as-tu remarqué combien l'ouvrier de nos sens s'est mis en frais pour façonner la faculté de voir et d'être vu? Pas précisément. Eh bien! considère-le de la façon suivante : est-il besoin à l'ouïe et à la voix de quelque chose d'espèce différente pour que l'une entende et que l'autre soit (507d) entendue, de sorte que si ce troisième élément vient à manquer la première n'entendra point et la seconde ne sera point entendue? Nullement, dit-il. Et je crois que beaucoup d'autres facultés, pour ne pas dire toutes, n'ont besoin de rien de semblable. Ou bien pourrais-tu m'en citer une? Non, répondit-il. Mais ne sais-tu pas que la faculté de voir et d'être vu en a besoin? Comment? En admettant que les yeux soient doués de la faculté de voir, que celui qui possède cette faculté s'efforce de s'en servir, et que les objets auxquels il l'applique soient colorés, s'il n'intervient pas un troisième élément, destiné précisément à cette fin, tu sais que la vue ne (507e) percevra rien et que les couleurs seront invisibles. De quel élément parles-tu donc? demanda-t-il. De ce que tu appelles la lumière, répondis-je. Tu dis vrai.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006