| Texte grec :
 
 
  
  
   | [6,498] Νῦν μέν, ἦν δ’ ἐγώ, οἱ καὶ ἁπτόμενοι μειράκια ὄντα ἄρτι (498a) ἐκ 
 παίδων τὸ μεταξὺ οἰκονομίας καὶ χρηματισμοῦ πλησιάσαντες αὐτοῦ τῷ 
 χαλεπωτάτῳ ἀπαλλάττονται, οἱ φιλοσοφώτατοι ποιούμενοι—λέγω δὲ 
 χαλεπώτατον τὸ περὶ τοὺς λόγους —ἐν δὲ τῷ ἔπειτα, ἐὰν καὶ ἄλλων τοῦτο 
 πραττόντων παρακαλούμενοι ἐθέλωσιν ἀκροαταὶ γίγνεσθαι, μεγάλα 
 ἡγοῦνται, πάρεργον οἰόμενοι αὐτὸ δεῖν πράττειν· πρὸς δὲ τὸ γῆρας ἐκτὸς 
 δή τινων ὀλίγων ἀποσβέννυνται πολὺ μᾶλλον τοῦ (498b) ῾Ηρακλειτείου 
 ἡλίου, ὅσον αὖθις οὐκ ἐξάπτονται.
 Δεῖ δὲ πῶς; ἔφη.
 Πᾶν τοὐναντίον· μειράκια μὲν ὄντα καὶ παῖδας μειρακιώδη παιδείαν 
 καὶ φιλοσοφίαν μεταχειρίζεσθαι, τῶν τε σωμάτων, ἐν ᾧ βλαστάνει τε καὶ 
 ἀνδροῦται, εὖ μάλα ἐπιμελεῖσθαι, ὑπηρεσίαν φιλοσοφίᾳ κτωμένους· 
 προϊούσης δὲ τῆς ἡλικίας, ἐν ᾗ ἡ ψυχὴ τελεοῦσθαι ἄρχεται, ἐπιτείνειν τὰ 
 ἐκείνης γυμνάσια· ὅταν δὲ λήγῃ μὲν ἡ ῥώμη, πολιτικῶν δὲ καὶ (498c) 
 στρατειῶν ἐκτὸς γίγνηται, τότε ἤδη ἀφέτους νέμεσθαι καὶ μηδὲν ἄλλο 
 πράττειν, ὅτι μὴ πάρεργον, τοὺς μέλλοντας εὐδαιμόνως βιώσεσθαι καὶ 
 τελευτήσαντας τῷ βίῳ τῷ βεβιωμένῳ τὴν ἐκεῖ μοῖραν ἐπιστήσειν 
 πρέπουσαν.
 ῾Ως ἀληθῶς μοι δοκεῖς, ἔφη, λέγειν γε προθύμως, ὦ Σώκρατες· οἶμαι 
 μέντοι τοὺς πολλοὺς τῶν ἀκουόντων προθυμότερον ἔτι ἀντιτείνειν οὐδ’ 
 ὁπωστιοῦν πεισομένους, ἀπὸ Θρασυμάχου ἀρξαμένους.
 Μὴ διάβαλλε, ἦν δ’ ἐγώ, ἐμὲ καὶ Θρασύμαχον ἄρτι (498d) φίλους 
 γεγονότας, οὐδὲ πρὸ τοῦ ἐχθροὺς ὄντας. πείρας γὰρ οὐδὲν ἀνήσομεν, ἕως 
 ἂν ἢ πείσωμεν καὶ τοῦτον καὶ τοὺς ἄλλους, ἢ προὔργου τι ποιήσωμεν εἰς 
 ἐκεῖνον τὸν βίον, ὅταν αὖθις γενόμενοι τοῖς τοιούτοις ἐντύχωσι λόγοις.
 Εἰς μικρόν γ’, ἔφη, χρόνον εἴρηκας.
 Εἰς οὐδὲν μὲν οὖν, ἔφην, ὥς γε πρὸς τὸν ἅπαντα. τὸ μέντοι μὴ 
 πείθεσθαι τοῖς λεγομένοις τοὺς πολλοὺς θαῦμα οὐδέν· οὐ γὰρ πώποτε 
 εἶδον γενόμενον τὸ νῦν λεγόμενον, (498e) ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον τοιαῦτ’ ἄττα 
 ῥήματα ἐξεπίτηδες ἀλλήλοις ὡμοιωμένα, ἀλλ’ οὐκ ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου 
 ὥσπερ νῦν συμπεσόντα. ἄνδρα δὲ ἀρετῇ παρισωμένον καὶ ὡμοιωμένον 
 μέχρι τοῦ δυνατοῦ τελέως ἔργῳ τε καὶ λόγῳ, |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [6,498] Aujourd'hui, ceux qui s'appliquent à la philosophie sont des jeunes gens à peine 
sortis de l'enfance; dans (498a) l'intervalle qui les sépare du temps où ils s'adonneront à 
l'économie et au commerce, ils abordent sa partie la plus difficile - je veux dire la 
dialectique - puis abandonnent ce genre d'études : et ce sont ceux-là qu'on regarde 
comme des philosophes accomplis. Par la suite, ils croient faire beaucoup d'assister à 
des entretiens philosophiques, lorsqu'ils en sont priés, estimant qu'il ne saurait s'agir 
là que d'un passe-temps. La vieillesse approche-t-elle? à l'exception d'un petit 
nombre, leur ardeur s'éteint bien plus que le soleil d'Héraclite, puisqu'elle ne se 
rallume pas. 
(498b) Et que faut-il faire? demanda-t-il. 
Tout le contraire : donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une 
culture appropriées à leur jeunesse; prendre grand soin de leur corps à l'époque où il 
croît et se forme, afin de le préparer à servir la philosophie; puis quand l'âge vient où 
l'âme entre dans sa maturité, renforcer les exercices qui lui sont propres; et lorsque 
les forces déclinent, et que le temps est passé des travaux politiques (498c) et 
militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation 
importante, ceux qui veulent mener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, 
couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécue d'une destinée digne d'elle. 
En vérité tu me sembles parler avec zèle, Socrate; je crois cependant que tes 
auditeurs mettront plus de zèle encore à te résister, n'étant pas convaincus le moins 
du monde, à commencer par Thrasymaque. 
Ne vas pas nous brouiller, m'écriai-je, Thrasymaque et (498d) moi, qui sommes amis 
depuis peu - et qui n'avons jamais été ennemis. Nous ne négligerons aucun effort tant 
que nous ne serons pas arrivés à le convaincre, lui et les autres, ou du moins à leur 
faire quelque bien en vue de cette vie à venir, où, nés sous une forme nouvelle, ils 
participeront à de semblables entretiens. 
Tu parles là d'un temps bien proche ! 
Et qui n'est rien, repris-je, par rapport à l'éternité. Que, néanmoins, la plupart des 
gens ne se laissent point persuader par ces discours, il n'y a là rien de surprenant; car 
ils n'ont jamais vu se produire ce que nous disons, (498e) mais bien plutôt n'ont 
entendu là-dessus que des phrases d'une symétrie recherchée, au lieu de 
propos spontanément assemblés comme les nôtres. Mais un homme aussi 
parfaitement conforme que possible à la vertu - dans ses actions et dans ses paroles - |  |