HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V



Texte grec :

[5,454] (454a) ῏Η γενναία, ἦν δ’ ἐγώ, ὦ Γλαύκων, ἡ δύναμις τῆς ἀντιλογικῆς τέχνης. Τί δή; ῞Οτι, εἶπον, δοκοῦσί μοι εἰς αὐτὴν καὶ ἄκοντες πολλοὶ ἐμπίπτειν καὶ οἴεσθαι οὐκ ἐρίζειν ἀλλὰ διαλέγεσθαι, διὰ τὸ μὴ δύνασθαι κατ’ εἴδη διαιρούμενοι τὸ λεγόμενον ἐπισκοπεῖν, ἀλλὰ κατ’ αὐτὸ τὸ ὄνομα διώκειν τοῦ λεχθέντος τὴν ἐναντίωσιν, ἔριδι, οὐ διαλέκτῳ πρὸς ἀλλήλους χρώμενοι. ῎Εστι γὰρ δή, ἔφη, περὶ πολλοὺς τοῦτο τὸ πάθος· ἀλλὰ μῶν καὶ πρὸς ἡμᾶς τοῦτο τείνει ἐν τῷ παρόντι; (454b) Παντάπασι μὲν οὖν, ἦν δ’ ἐγώ· κινδυνεύομεν γοῦν ἄκοντες ἀντιλογίας ἅπτεσθαι. Πῶς; Τὸ <μὴ> τὴν αὐτὴν φύσιν ὅτι οὐ τῶν αὐτῶν δεῖ ἐπιτηδευμάτων τυγχάνειν πάνυ ἀνδρείως τε καὶ ἐριστικῶς κατὰ τὸ ὄνομα διώκομεν, ἐπεσκεψάμεθα δὲ οὐδ’ ὁπῃοῦν τί εἶδος τὸ τῆς ἑτέρας τε καὶ τῆς αὐτῆς φύσεως καὶ πρὸς τί τεῖνον ὡριζόμεθα τότε, ὅτε τὰ ἐπιτηδεύματα ἄλλῃ φύσει ἄλλα, τῇ δὲ αὐτῇ τὰ αὐτὰ ἀπεδίδομεν. Οὐ γὰρ οὖν, ἔφη, ἐπεσκεψάμεθα. (454c) Τοιγάρτοι, εἶπον, ἔξεστιν ἡμῖν, ὡς ἔοικεν, ἀνερωτᾶν ἡμᾶς αὐτοὺς εἰ ἡ αὐτὴ φύσις φαλακρῶν καὶ κομητῶν καὶ οὐχ ἡ ἐναντία, καὶ ἐπειδὰν ὁμολογῶμεν ἐναντίαν εἶναι, ἐὰν φαλακροὶ σκυτοτομῶσιν, μὴ ἐᾶν κομήτας, ἐὰν δ’ αὖ κομῆται, μὴ τοὺς ἑτέρους. Γελοῖον μεντἂν εἴη, ἔφη. ῏Αρα κατ’ ἄλλο τι, εἶπον ἐγώ, γελοῖον, ὅτι τότε οὐ πάντως τὴν αὐτὴν καὶ τὴν ἑτέραν φύσιν ἐτιθέμεθα, ἀλλ’ ἐκεῖνο τὸ εἶδος τῆς ἀλλοιώσεώς τε καὶ ὁμοιώσεως μόνον (454d) ἐφυλάττομεν τὸ πρὸς αὐτὰ τεῖνον τὰ ἐπιτηδεύματα; οἷον ἰατρικὸν μὲν καὶ ἰατρικὴν τὴν ψυχὴν (ὄντα) τὴν αὐτὴν φύσιν ἔχειν ἐλέγομεν· οὐκ οἴει; ῎Εγωγε. ᾿Ιατρικὸν δέ γε καὶ τεκτονικὸν ἄλλην; Πάντως που. Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ τὸ τῶν ἀνδρῶν καὶ τὸ τῶν γυναικῶν γένος, ἐὰν μὲν πρὸς τέχνην τινὰ ἄλλο ἐπιτήδευμα διαφέρον φαίνηται, τοῦτο δὴ φήσομεν ἑκατέρῳ δεῖν ἀποδιδόναι· ἐὰν δ’ αὐτῷ τούτῳ φαίνηται διαφέρειν, τῷ τὸ μὲν θῆλυ τίκτειν, (454e) τὸ δὲ ἄρρεν ὀχεύειν, οὐδέν τί πω φήσομεν μᾶλλον ἀποδεδεῖχθαι ὡς πρὸς ὃ ἡμεῖς λέγομεν διαφέρει γυνὴ ἀνδρός, ἀλλ’ ἔτι οἰησόμεθα δεῖν τὰ αὐτὰ ἐπιτηδεύειν τούς τε φύλακας ἡμῖν καὶ τὰς γυναῖκας αὐτῶν. Καὶ ὀρθῶς γ’, ἔφη.

Traduction française :

[5,454] (454a) En vérité, Glaucon, l'art de la controverse a un noble pouvoir ! Pourquoi donc? Parce que beaucoup de gens, ce me semble, y tombent sans le vouloir et croient raisonner alors qu'ils disputent. Cela vient de ce qu'ils sont incapables de traiter leur sujet en l'analysant sous ses différents aspects : ils procèdent à la contradiction en ne s'attachant qu'aux mots, et usent entre eux de chicane et non de dialectique. Oui, c'est ce qui arrive à beaucoup de gens. Mais cela nous regarderait-il en ce moment? (454b) Parfaitement; il y a risque que, sans le vouloir, nous ayons été entraînés dans la dispute. Comment? Nous insistons courageusement et en vrais disputeurs sur le point que des natures autres ne doivent pas avoir les mêmes emplois, alors que nous n'avons nullement examiné de quelle sorte de nature autre et de nature même il s'agit, ni sous quel rapport nous les distinguions quand nous avons assigné aux natures autres des fonctions différentes et aux natures mêmes des fonctions identiques. En effet, dit-il, nous ne l'avons pas examiné. (454c) Dès lors nous pouvons aussi bien nous demander, ce semble, si la nature des chauves et celle des chevelus sont identiques, et, après être convenus qu'elles sont opposées, défendre aux chevelus d'exercer le métier de cordonnier, dans le cas où les chauves l'exerceraient, et réciproquement faire pareille défense aux chauves, si ce sont les chevelus qui l'exercent. Certes, ce serait ridicule ! Mais, poursuivis-je, serait-ce ridicule pour une autre raison que celle-ci : dans l'exposé de notre principe il n'était pas question de natures absolument identiques (454d) ou différentes; nous ne retenions que cette forme de différence ou d'identité qui a trait aux emplois eux-mêmes. Nous disions par exemple que le médecin et l'homme doué pour la médecine ont une même nature, n'est-ce pas? Oui Et qu'un médecin et un charpentier ont une nature différente. Parfaitement. Si donc il apparaît que les deux sexes diffèrent entre eux pour ce qui est de leur aptitude à exercer certain art ou certaine fonction, nous dirons qu'il faut assigner cet art ou cette fonction à l'un ou à l'autre; mais si la différence consiste seulement en ce que la femelle enfante et le mâle engendre, nous n'admettrons pas pour cela (454e) comme démontré que la femme diffère de l'homme sous le rapport qui nous occupe, et nous continuerons à penser que les gardiens et leurs femmes doivent remplir les mêmes emplois. Et nous n'aurons pas tort.





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Dernière mise à jour : 1/03/2006