HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre V

τῶν



Texte grec :

[5,476] (476a) Πῶς δ’ οὔ; Οὐκοῦν ἐπειδὴ δύο, καὶ ἓν ἑκάτερον; Καὶ τοῦτο. Καὶ περὶ δὴ δικαίου καὶ ἀδίκου καὶ ἀγαθοῦ καὶ κακοῦ καὶ πάντων τῶν εἰδῶν πέρι ὁ αὐτὸς λόγος, αὐτὸ μὲν ἓν ἕκαστον εἶναι, τῇ δὲ τῶν πράξεων καὶ σωμάτων καὶ ἀλλήλων κοινωνίᾳ πανταχοῦ φανταζόμενα πολλὰ φαίνεσθαι ἕκαστον. ᾿Ορθῶς, ἔφη, λέγεις. Ταύτῃ τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, διαιρῶ, χωρὶς μὲν οὓς νυνδὴ ἔλεγες φιλοθεάμονάς τε καὶ φιλοτέχνους καὶ πρακτικούς, (476b) καὶ χωρὶς αὖ περὶ ὧν ὁ λόγος, οὓς μόνους ἄν τις ὀρθῶς προσείποι φιλοσόφους. Πῶς, ἔφη, λέγεις; Οἱ μέν που, ἦν δ’ ἐγώ, φιλήκοοι καὶ φιλοθεάμονες τάς τε καλὰς φωνὰς ἀσπάζονται καὶ χρόας καὶ σχήματα καὶ πάντα τὰ ἐκ τῶν τοιούτων δημιουργούμενα, αὐτοῦ δὲ τοῦ καλοῦ ἀδύνατος αὐτῶν ἡ διάνοια τὴν φύσιν ἰδεῖν τε καὶ ἀσπάσασθαι. ῎Εχει γὰρ οὖν δή, ἔφη, οὕτως. Οἱ δὲ δὴ ἐπ’ αὐτὸ τὸ καλὸν δυνατοὶ ἰέναι τε καὶ ὁρᾶν καθ’ αὑτὸ ἆρα οὐ σπάνιοι ἂν εἶεν; (476c) Καὶ μάλα. ῾Ο οὖν καλὰ μὲν πράγματα νομίζων, αὐτὸ δὲ κάλλος μήτε νομίζων μήτε, ἄν τις ἡγῆται ἐπὶ τὴν γνῶσιν αὐτοῦ, δυνάμενος ἕπεσθαι, ὄναρ ἢ ὕπαρ δοκεῖ σοι ζῆν; σκόπει δέ. τὸ ὀνειρώττειν ἆρα οὐ τόδε ἐστίν, ἐάντε ἐν ὕπνῳ τις ἐάντ’ ἐγρηγορὼς τὸ ὅμοιόν τῳ μὴ ὅμοιον ἀλλ’ αὐτὸ ἡγῆται εἶναι ᾧ ἔοικεν; ᾿Εγὼ γοῦν ἄν, ἦ δ’ ὅς, φαίην ὀνειρώττειν τὸν τοιοῦτον. Τί δέ; ὁ τἀναντία τούτων ἡγούμενός τέ τι αὐτὸ καλὸν (476d) καὶ δυνάμενος καθορᾶν καὶ αὐτὸ καὶ τὰ ἐκείνου μετέχοντα, καὶ οὔτε τὰ μετέχοντα αὐτὸ οὔτε αὐτὸ τὰ μετέχοντα ἡγούμενος, ὕπαρ ἢ ὄναρ αὖ καὶ οὗτος δοκεῖ σοι ζῆν; Καὶ μάλα, ἔφη, ὕπαρ. Οὐκοῦν τούτου μὲν τὴν διάνοιαν ὡς γιγνώσκοντος γνώμην ἂν ὀρθῶς φαῖμεν εἶναι, τοῦ δὲ δόξαν ὡς δοξάζοντος; Πάνυ μὲν οὖν. Τί οὖν ἐὰν ἡμῖν χαλεπαίνῃ οὗτος, ὅν φαμεν δοξάζειν ἀλλ’ οὐ γιγνώσκειν, καὶ ἀμφισβητῇ ὡς οὐκ ἀληθῆ λέγομεν; (476e) ἕξομέν τι παραμυθεῖσθαι αὐτὸν καὶ πείθειν ἠρέμα, ἐπικρυπτόμενοι ὅτι οὐχ ὑγιαίνει; Δεῖ γέ τοι δή, ἔφη. ῎Ιθι δή, σκόπει τί ἐροῦμεν πρὸς αὐτόν. ἢ βούλει ὧδε πυνθανώμεθα παρ’ αὐτοῦ, λέγοντες ὡς εἴ τι οἶδεν οὐδεὶς αὐτῷ φθόνος, ἀλλ’ ἅσμενοι ἂν ἴδοιμεν εἰδότα τι. ἀλλ’ ἡμῖν εἰπὲ τόδε· ὁ γιγνώσκων γιγνώσκει τὶ ἢ οὐδέν; σὺ οὖν μοι ὑπὲρ ἐκείνου ἀποκρίνου. ᾿Αποκρινοῦμαι, ἔφη, ὅτι γιγνώσκει τί. Πότερον ὂν ἢ οὐκ ὄν;

Traduction française :

[5,476] (476a) Comment non ? Mais puisque ce sont deux choses distinctes, chacune d'elles est une ? Oui. Il en est de même du juste et de l'injuste, du bon et du mauvais et de toutes les autres formes : chacune d'elles, prise en soi, est une; mais du fait qu'elles entrent en communauté avec des actions, des corps, et entre elles, elles apparaissent partout, et chacune semble multiple. Tu as raison, dit-il. C'est en ce sens que je distingue d'une part ceux qui aiment les spectacles, les arts, et sont des hommes pratiques (476b), et d'autre part ceux dont il s'agit dans notre discours, les seuls qu'on puisse à bon droit appeler philosophes. En quel sens ? demanda-t-il. Les premiers, répondis-je, dont la curiosité est toute dans les yeux et dans les oreilles, aiment les belles voix, les belles couleurs, les belles figures et tous les ouvrages où il entre quelque chose de semblable, mais leur intelligence est incapable de voir et d'aimer la nature du beau lui-même. Oui, il en est ainsi. Mais ceux qui sont capables de s'élever jusqu'au beau lui-même, et de le voir dans son essence, ne sont-ils pas rares ? (476c) Très rares. Celui donc qui connaît les belles choses, mais ne connaît pas la beauté elle-même et ne pourrait pas suivre le guide qui le voudrait mener à cette connaissance, te semble-t-il vivre en rêve ou éveillé? Examine : rêver n'est-ce pas, qu'on dorme ou qu'on veille, prendre la ressemblance d'une chose non pour une ressemblance, mais pour la chose elle-même? Assurément, c'est là rêver. Mais celui qui croit, au contraire, que le beau existe en soi, qui peut le contempler dans son essence et dans les (476d) objets qui y participent, qui ne prend jamais les choses belles pour le beau, ni le beau pour les choses belles, celui-là te semble-t-il vivre éveillé ou en rêve? Éveillé, certes. Donc, ne dirions-nous pas avec raison que sa pensée est connaissance, puisqu'il connaît, tandis que celle de l'autre est opinion, puisque cet autre juge sur des apparences? Sans doute. Mais si ce dernier, qui, selon nous, juge sur des apparences et ne connaît pas, s'emporte et conteste la vérité de notre assertion, n'aurons-nous rien à lui dire (476e) pour le calmer et le convaincre doucement, tout en lui cachant qu'il est malade? Il le faut pourtant. Eh bien ! vois ce que nous lui dirons; ou plutôt veux-tu que nous l'interrogions, l'assurant que nous ne lui envions nullement les connaissances qu'il peut avoir, que nous serions heureux, au contraire, qu'il sût quelque chose? « Mais, lui demanderons-nous, dis-moi : celui qui connaît, connaît-il quelque chose ou rien? » Glaucon, réponds pour lui. Je répondrai qu'il connaît quelque chose. Qui est ou qui n'est pas?





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Dernière mise à jour : 1/03/2006