HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

ἐπιστήμη



Texte grec :

[438] (438a) Μήτοι τις, ἦν δ’ ἐγώ, ἀσκέπτους ἡμᾶς ὄντας θορυβήσῃ, ὡς οὐδεὶς ποτοῦ ἐπιθυμεῖ ἀλλὰ χρηστοῦ ποτοῦ, καὶ οὐ σίτου ἀλλὰ χρηστοῦ σίτου. πάντες γὰρ ἄρα τῶν ἀγαθῶν ἐπιθυμοῦσιν· εἰ οὖν ἡ δίψα ἐπιθυμία ἐστί, χρηστοῦ ἂν εἴη εἴτε πώματος εἴτε ἄλλου ὅτου ἐστὶν ἐπιθυμία, καὶ αἱ ἄλλαι οὕτω. ῎Ισως γὰρ ἄν, ἔφη, δοκοῖ τι λέγειν ὁ ταῦτα λέγων. ᾿Αλλὰ μέντοι, ἦν δ’ ἐγώ, ὅσα γ’ ἐστὶ τοιαῦτα οἷα εἶναί (438b) του, τὰ μὲν ποιὰ ἄττα ποιοῦ τινός ἐστιν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, τὰ δ’ αὐτὰ ἕκαστα αὐτοῦ ἑκάστου μόνον. Οὐκ ἔμαθον, ἔφη. Οὐκ ἔμαθες, ἔφην, ὅτι τὸ μεῖζον τοιοῦτόν ἐστιν οἷον τινὸς εἶναι μεῖζον; Πάνυ γε. Οὐκοῦν τοῦ ἐλάττονος; Ναί. Τὸ δέ γε πολὺ μεῖζον πολὺ ἐλάττονος. ἦ γάρ; Ναί. ῏Αρ’ οὖν καὶ τὸ ποτὲ μεῖζον ποτὲ ἐλάττονος, καὶ τὸ ἐσόμενον μεῖζον ἐσομένου ἐλάττονος; ᾿Αλλὰ τί μήν; ἦ δ’ ὅς. (438c) Καὶ τὰ πλείω δὴ πρὸς τὰ ἐλάττω καὶ τὰ διπλάσια πρὸς τὰ ἡμίσεα καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα, καὶ αὖ βαρύτερα πρὸς κουφότερα καὶ θάττω πρὸς τὰ βραδύτερα, καὶ ἔτι γε τὰ θερμὰ πρὸς τὰ ψυχρὰ καὶ πάντα τὰ τούτοις ὅμοια ἆρ’ οὐχ οὕτως ἔχει; Πάνυ μὲν οὖν. Τί δὲ τὰ περὶ τὰς ἐπιστήμας; οὐχ ὁ αὐτὸς τρόπος; ἐπιστήμη μὲν αὐτὴ μαθήματος αὐτοῦ ἐπιστήμη ἐστὶν ἢ ὅτου δὴ δεῖ θεῖναι τὴν ἐπιστήμην, ἐπιστήμη δέ τις καὶ ποιά τις (438d) ποιοῦ τινος καὶ τινός. λέγω δὲ τὸ τοιόνδε· οὐκ ἐπειδὴ οἰκίας ἐργασίας ἐπιστήμη ἐγένετο, διήνεγκε τῶν ἄλλων ἐπιστημῶν, ὥστε οἰκοδομικὴ κληθῆναι; Τί μήν; ῏Αρ’ οὐ τῷ ποιά τις εἶναι, οἵα ἑτέρα οὐδεμία τῶν ἄλλων; Ναί. Οὐκοῦν ἐπειδὴ ποιοῦ τινος, καὶ αὐτὴ ποιά τις ἐγένετο; καὶ αἱ ἄλλαι οὕτω τέχναι τε καὶ ἐπιστῆμαι; ῎Εστιν οὕτω. Τοῦτο τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, φάθι με τότε βούλεσθαι λέγειν, εἰ ἄρα νῦν ἔμαθες, ὅτι ὅσα ἐστὶν οἷα εἶναί του, αὐτὰ μὲν μόνα αὐτῶν μόνων ἐστίν, τῶν δὲ ποιῶν τινων ποιὰ ἄττα. (438e) καὶ οὔ τι λέγω, ὡς, οἵων ἂν ᾖ, τοιαῦτα καὶ ἔστιν, ὡς ἄρα καὶ τῶν ὑγιεινῶν καὶ νοσωδῶν ἡ ἐπιστήμη ὑγιεινὴ καὶ νοσώδης καὶ τῶν κακῶν καὶ τῶν ἀγαθῶν κακὴ καὶ ἀγαθή· ἀλλ’ ἐπειδὴ οὐκ αὐτοῦ οὗπερ ἐπιστήμη ἐστὶν ἐγένετο ἐπιστήμη, ἀλλὰ ποιοῦ τινος, τοῦτο δ’ ἦν ὑγιεινὸν καὶ νοσῶδες, ποιὰ δή τις συνέβη καὶ αὐτὴ γενέσθαι, καὶ τοῦτο αὐτὴν ἐποίησεν μηκέτι ἐπιστήμην ἁπλῶς καλεῖσθαι, ἀλλὰ τοῦ ποιοῦ τινος προσγενομένου ἰατρικήν. ῎Εμαθον, ἔφη, καί μοι δοκεῖ οὕτως ἔχειν.

Traduction française :

[438] (438a) Et qu'on ne vienne pas, poursuivis-je, nous troubler à l'improviste en disant que personne ne désire la boisson mais la bonne boisson, ni la nourriture mais la bonne nourriture, car tous les hommes désirent les bonnes choses; si donc la soit est désir elle l'est d'une bonne chose, quelle que soit cette chose, boisson ou autre, et il en est de même des autres désirs. Cette objection, observa-t-il, paraît cependant avoir quelque importance. Mais à coup sûr, répliquai-je, tout objet en rapport (438b) avec d'autres, pris dans telle de ses qualités est, je pense, en rapport avec tel objet; pris en lui-même en rapport seulement avec lui-même. Je ne comprends pas, avoua-t-il. Tu ne comprends pas, dis-je, que ce qui est plus grand n'est tel que par rapport à autre chose? Si fait. A ce qui est plus petit? Oui. Et ce qui est bien plus grand n'est tel que par rapport à ce qui est bien plus petit, n'est-ce pas? Oui. Et ce qui a été plus grand par rapport à ce qui a été plus petit, ce qui sera plus grand par rapport à ce qui sera plus petit? Certainement. Maintenant, pour le plus à l'égard du moins, le double (438c) à l'égard de la moitié, le plus lourd à l'égard du plus léger, le plus vite à l'égard du plus lent, le chaud à l'égard du froid, et pour toutes les autres choses semblables n'en est-il pas de même? Si, tout à fait. Et le même principe ne s'applique-t-il pas aux sciences? La science prise en elle-même est science du connaissable en lui-même, ou de l'objet, quel qu'il soit, qu'on doit lui assigner; mais une science déterminée est science d'un objet de qualité déterminée. Je m'explique : lorsque (438d) la science de construire des maisons naquit, ne fut-elle pas distinguée des autres sciences au point d'être appelée architecture? Si. Parce qu'elle était telle qu'elle ne ressemblait à nulle autre science? Oui. Or, n'est-elle pas devenue telle lorsqu'elle s'est appliquée à un objet déterminé? Et n'en est-il pas ainsi de tous les autres arts et de toutes les autres sciences? Il en est ainsi. Reconnais donc, poursuivis-je, si maintenant tu me comprends, que c'était là ce que je voulais dire : tout objet en rapport avec d'autres, pris en soi-même n'est en rapport qu'avec soi-même, pris dans telle de ses qualités (438e) en rapport avec tel objet. Du reste je ne prétends point que ce qui est en rapport avec tel objet soit semblable à cet objet, que, par exemple, la science de la santé et de la maladie soit elle-même saine ou malsaine, et la science du bien et du mal bonne ou mauvaise. Mais dès que la science n'est plus science du connaissable en soi, mais de tel objet - ici la santé et la maladie - il lui vient une détermination, et de ce fait elle n'est plus appelée simplement science, mais science médicale, du nom de l'objet particulier qu'elle assume. Je comprends ta pensée et je la crois vraie.





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Dernière mise à jour : 1/03/2006