Texte grec :
[442] τὸ μὲν ἐπιτείνουσα καὶ (442a) τρέφουσα λόγοις τε καλοῖς καὶ μαθήμασιν,
τὸ δὲ ἀνιεῖσα παραμυθουμένη, ἡμεροῦσα ἁρμονίᾳ τε καὶ ῥυθμῷ;
Κομιδῇ γε, ἦ δ’ ὅς.
Καὶ τούτω δὴ οὕτω τραφέντε καὶ ὡς ἀληθῶς τὰ αὑτῶν μαθόντε καὶ
παιδευθέντε προστήσεσθον τοῦ ἐπιθυμητικοῦ—ὃ δὴ πλεῖστον τῆς ψυχῆς
ἐν ἑκάστῳ ἐστὶ καὶ χρημάτων φύσει ἀπληστότατον—ὃ τηρήσετον μὴ τῷ
πίμπλασθαι τῶν περὶ τὸ σῶμα καλουμένων ἡδονῶν πολὺ καὶ ἰσχυρὸν
γενόμενον (442b) οὐκ αὖ τὰ αὑτοῦ πράττῃ, ἀλλὰ καταδουλώσασθαι καὶ
ἄρχειν ἐπιχειρήσῃ ὧν οὐ προσῆκον αὐτῷ γένει, καὶ σύμπαντα τὸν βίον
πάντων ἀνατρέψῃ.
Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη.
῏Αρ’ οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ τοὺς ἔξωθεν πολεμίους τούτω ἂν κάλλιστα
φυλαττοίτην ὑπὲρ ἁπάσης τῆς ψυχῆς τε καὶ τοῦ σώματος, τὸ μὲν
βουλευόμενον, τὸ δὲ προπολεμοῦν, ἑπόμενον (δὲ) τῷ ἄρχοντι καὶ τῇ
ἀνδρείᾳ ἐπιτελοῦν τὰ βουλευθέντα;
῎Εστι ταῦτα.
Καὶ ἀνδρεῖον δὴ οἶμαι τούτῳ τῷ μέρει καλοῦμεν ἕνα (442c) ἕκαστον,
ὅταν αὐτοῦ τὸ θυμοειδὲς διασῴζῃ διά τε λυπῶν καὶ ἡδονῶν τὸ ὑπὸ τῶν
λόγων παραγγελθὲν δεινόν τε καὶ μή.
᾿Ορθῶς γ’, ἔφη.
Σοφὸν δέ γε ἐκείνῳ τῷ σμικρῷ μέρει, τῷ ὃ ἦρχέν τ’ ἐν αὐτῷ καὶ ταῦτα
παρήγγελλεν, ἔχον αὖ κἀκεῖνο ἐπιστήμην ἐν αὑτῷ τὴν τοῦ συμφέροντος
ἑκάστῳ τε καὶ ὅλῳ τῷ κοινῷ σφῶν αὐτῶν τριῶν ὄντων.
Πάνυ μὲν οὖν.
Τί δέ; σώφρονα οὐ τῇ φιλίᾳ καὶ συμφωνίᾳ τῇ αὐτῶν τούτων, ὅταν τό
τε ἄρχον καὶ τὼ ἀρχομένω τὸ λογιστικὸν (442d) ὁμοδοξῶσι δεῖν ἄρχειν καὶ
μὴ στασιάζωσιν αὐτῷ;
Σωφροσύνη γοῦν, ἦ δ’ ὅς, οὐκ ἄλλο τί ἐστιν ἢ τοῦτο, πόλεώς τε καὶ ἰδιώτου.
᾿Αλλὰ μὲν δὴ δίκαιός γε, ᾧ πολλάκις λέγομεν, τούτῳ καὶ οὕτως ἔσται.
Πολλὴ ἀνάγκη.
Τί οὖν; εἶπον ἐγώ· μή πῃ ἡμῖν ἀπαμβλύνεται ἄλλο τι δικαιοσύνη
δοκεῖν εἶναι ἢ ὅπερ ἐν τῇ πόλει ἐφάνη;
Οὐκ ἔμοιγε, ἔφη, δοκεῖ.
῟Ωδε γάρ, ἦν δ’ ἐγώ, παντάπασιν ἂν βεβαιωσαίμεθα (442e) εἴ τι ἡμῶν ἔτι
ἐν τῇ ψυχῇ ἀμφισβητεῖ, τὰ φορτικὰ αὐτῷ προσφέροντες.
Ποῖα δή;
Οἷον εἰ δέοι ἡμᾶς ἀνομολογεῖσθαι περί τε ἐκείνης τῆς πόλεως καὶ τοῦ
ἐκείνῃ ὁμοίως πεφυκότος τε καὶ τεθραμμένου ἀνδρός, εἰ δοκεῖ ἂν
παρακαταθήκην χρυσίου ἢ ἀργυρίου δεξάμενος ὁ τοιοῦτος ἀποστερῆσαι,
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Traduction française :
[442] fortifiant et nourrissant l'une par de beaux (442a) discours et par les sciences, relâchant,
apaisant, adoucissant l'autre par l'harmonie et par le rythme?
Sans doute.
Et ces deux parties élevées de la sorte, réellement instruites de leur rôle et exercées à
le remplir, commanderont à l'élément concupiscible, qui occupe la plus grande
place dans l'âme, et qui, par nature, est au plus haut point avide de richesses; elles le
surveilleront de peur que, se rassasiant des prétendus plaisirs du corps, il ne
s'accroisse, ne prenne vigueur, et, au lieu de s'occuper de sa propre tâche (442b), ne
tente de les asservir et de les gouverner - ce qui ne convient point à un élément de
son espèce - et ne bouleverse toute la vie de l'âme.
Assurément, dit-il.
Et des ennemis du dehors ne garderont-elles pas au mieux l'âme tout entière et le
corps, l'une délibérant, l'autre combattant sous les ordres de la première, et exécutant
courageusement les projets conçus par celle-ci?
Certes.
Or donc, nous appelons l'individu courageux, je pense, en considération de la partie
irascible de son âme, lorsque cette partie sauvegarde, à travers peines et plaisirs (442c),
les préceptes de la raison touchant ce qui est ou qui n'est pas à craindre.
C'est exact.
D'autre part, nous l'appelons sage en considération de cette petite partie de lui-même
qui commande et émet ces préceptes, partie qui possède aussi la science de ce qui
profite à chacun des trois éléments de l'âme et à leur ensemble.
Parfaitement.
Mais quoi? ne l'appelons-nous pas tempérant du fait de l'amitié et de l'harmonie de
ces éléments, lorsque (442d) le chef et les deux sujets conviennent que la raison doit
gouverner, et qu'il ne s'élève point de sédition contre elle?
Assurément, dit-il, la tempérance n'est pas autre chose dans la cité et dans l'individu.
Par suite, repris-je, ce dernier sera juste par la raison et de la manière que nous avons
souvent indiquée. Il y a grande nécessité.
Maintenant, demandai-je, la justice s'est-elle émoussée au point de nous
apparaître différente de ce qu'elle était dans la cité?
Je ne le crois pas, répondit-il.
Parce que, s'il restait encore quelque doute dans notre âme, nous pourrions le faire
disparaître complètement (442e) en rapprochant notre définition de la justice des
notions communes.
Lesquelles?
Par exemple, s'il nous fallait décider, au sujet de notre cité et de l'homme qui, par
nature et par éducation, lui est semblable, si cet homme, ayant reçu un dépôt d'or ou
d'argent, paraît devoir le détourner,
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