Texte grec :
[427] (427a) Καὶ μήν, ἔφη, οὐκ ἄλλο γέ τι ποιοῦσιν.
᾿Εγὼ μὲν τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, τὸ τοιοῦτον εἶδος νόμων πέρι καὶ
πολιτείας οὔτ’ ἐν κακῶς οὔτ’ ἐν εὖ πολιτευομένῃ πόλει ᾤμην ἂν δεῖν τὸν
ἀληθινὸν νομοθέτην πραγματεύεσθαι, ἐν τῇ μὲν ὅτι ἀνωφελῆ καὶ πλέον
οὐδέν, ἐν δὲ τῇ ὅτι τὰ μὲν αὐτῶν κἂν ὁστισοῦν εὕροι, τὰ δὲ ὅτι αὐτόματα
ἔπεισιν ἐκ τῶν ἔμπροσθεν ἐπιτηδευμάτων.
(427b) Τί οὖν, ἔφη, ἔτι ἂν ἡμῖν λοιπὸν τῆς νομοθεσίας εἴη;
Καὶ ἐγὼ εἶπον ὅτι ῾Ημῖν μὲν οὐδέν, τῷ μέντοι ᾿Απόλλωνι τῷ ἐν
Δελφοῖς τά γε μέγιστα καὶ κάλλιστα καὶ πρῶτα τῶν νομοθετημάτων.
Τὰ ποῖα; ἦ δ’ ὅς.
῾Ιερῶν τε ἱδρύσεις καὶ θυσίαι καὶ ἄλλαι θεῶν τε καὶ δαιμόνων καὶ
ἡρώων θεραπεῖαι· τελευτησάντων <τε> αὖ θῆκαι καὶ ὅσα τοῖς ἐκεῖ δεῖ
ὑπηρετοῦντας ἵλεως αὐτοὺς ἔχειν. τὰ γὰρ δὴ τοιαῦτα οὔτ’ ἐπιστάμεθα
ἡμεῖς οἰκίζοντές τε πόλιν (427c) οὐδενὶ ἄλλῳ πεισόμεθα, ἐὰν νοῦν ἔχωμεν,
οὐδὲ χρησόμεθα ἐξηγητῇ ἀλλ’ ἢ τῷ πατρίῳ· οὗτος γὰρ δήπου ὁ θεὸς περὶ
τὰ τοιαῦτα πᾶσιν ἀνθρώποις πάτριος ἐξηγητὴς (ἐν μέσῳ) τῆς γῆς ἐπὶ τοῦ
ὀμφαλοῦ καθήμενος ἐξηγεῖται.
Καὶ καλῶς γ’, ἔφη, λέγεις· καὶ ποιητέον οὕτω.
᾿Ωικισμένη μὲν τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, ἤδη ἄν σοι εἴη, ὦ παῖ (427d)
᾿Αρίστωνος, ἡ πόλις· τὸ δὲ δὴ μετὰ τοῦτο σκόπει ἐν αὐτῇ, φῶς ποθὲν
πορισάμενος ἱκανόν, αὐτός τε καὶ τὸν ἀδελφὸν παρακάλει καὶ
Πολέμαρχον καὶ τοὺς ἄλλους, ἐάν πως ἴδωμεν ποῦ ποτ’ ἂν εἴη ἡ
δικαιοσύνη καὶ ποῦ ἡ ἀδικία, καὶ τί ἀλλήλοιν διαφέρετον, καὶ πότερον δεῖ
κεκτῆσθαι τὸν μέλλοντα εὐδαίμονα εἶναι, ἐάντε λανθάνῃ ἐάντε μὴ
πάντας θεούς τε καὶ ἀνθρώπους.
Οὐδὲν λέγεις, ἔφη ὁ Γλαύκων· σὺ γὰρ ὑπέσχου ζητήσειν, (427e) ὡς οὐχ
ὅσιόν σοι ὂν μὴ οὐ βοηθεῖν δικαιοσύνῃ εἰς δύναμιν παντὶ τρόπῳ.
᾿Αληθῆ, ἔφην ἐγώ, ὑπομιμνῄσκεις, καὶ ποιητέον μέν γε οὕτως, χρὴ δὲ
καὶ ὑμᾶς συλλαμβάνειν.
᾿Αλλ’, ἔφη, ποιήσομεν οὕτω.
᾿Ελπίζω τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, εὑρήσειν αὐτὸ ὧδε. οἶμαι ἡμῖν τὴν πόλιν,
εἴπερ ὀρθῶς γε ᾤκισται, τελέως ἀγαθὴν εἶναι.
᾿Ανάγκη γ’, ἔφη.
Δῆλον δὴ ὅτι σοφή τ’ ἐστὶ καὶ ἀνδρεία καὶ σώφρων καὶ δικαία.
Δῆλον.
Οὐκοῦν ὅτι ἂν αὐτῶν εὕρωμεν ἐν αὐτῇ, τὸ ὑπόλοιπον ἔσται τὸ οὐχ ηὑρημένον;
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Traduction française :
[427] (427a) Effectivement, dit-il, ils ne font pas autre chose.
Pour moi, repris-je, je n'aurais pas pensé que, dans une cité mal ou bien gouvernée, le
véritable législateur dût se mettre en peine de ce genre de lois : dans la première
parce qu'elles sont inutiles et de nul effet, dans la seconde parce que n'importe qui en
trouvera une partie, et que l'autre découlera d'elle-même des institutions déjà établies.
(427b) Que nous reste-t-il donc encore à faire en législation? demanda-t-il.
Je répondis : à nous rien; mais à Apollon, au dieu de Delphes, il reste à faire les plus
grandes, les plus belles et les premières des lois.
Lesquelles?
Celles qui regardent la construction des temples, les sacrifices des dieux et des héros,
l'ensevelissement des morts, et les cérémonies qui nous rendent leurs mânes
propices. De cela en effet nous n'avons la science; aussi, (427c) fondant la cité, devons-nous
n'obéir à personne d'autre, si nous sommes sages, ni prendre d'autre guide que
celui de notre patrie. Or ce dieu, en de pareilles matières, est le guide national de
tous les hommes, puisqu'il rend ses oracles assis sur l'Omphale au centre de la terre.
Tu as raison, dit-il, c'est ainsi qu'il faut faire.
(427d) Voilà donc ta cité fondée, fils d'Ariston, repris-je. Maintenant prends où tu
voudras une lumière suffisante, appelle ton frère, Polémarque, et les autres, et
examine s'il nous est possible de voir où réside en elle la justice, où l'injustice, en quoi
elles dirièrent l'une de l'autre, et laquelle des deux doit posséder celui qui veut être
heureux, qu'il échappe ou non aux regards des dieux et des hommes.
C'est comme si tu ne disais rien ! intervint Glaucon. Tu nous as promis, on effet, de
faire toi-même cette recherche, prétendant qu'il serait impie pour toi de ne pas porter
(427e) secours à la justice par tous les moyens qui sont en ton pouvoir,
Il est vrai que j'ai fait la promesse que tu rappelles; je dois donc la tenir, mais il faut
que vous m'aidiez. Nous t'aiderons, dit-il.
J'espère, repris je, trouver ce que nous cherchons de la façon suivante. Si notre cité a
été bien fondée, elle est parfaitement bonne.
Nécessairement.
Il est donc évident qu'elle est sage, courageuse, tempérante et juste.
C'est évident.
Par suite, quelle que soit celle de ces vertus que nous trouvions en elle, les vertus
restantes seront celles que nous n'aurons pas trouvées.
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