HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

ῥᾳδίως



Texte grec :

[421] οὔτε ὁ γεωργὸς γεωργὸς (421a) ἔσται οὔτε ὁ κεραμεὺς κεραμεὺς οὔτε ἄλλος οὐδεὶς οὐδὲν ἔχων σχῆμα ἐξ ὧν πόλις γίγνεται. ἀλλὰ τῶν μὲν ἄλλων ἐλάττων λόγος· νευρορράφοι γὰρ φαῦλοι γενόμενοι καὶ διαφθαρέντες καὶ προσποιησάμενοι εἶναι μὴ ὄντες πόλει οὐδὲν δεινόν, φύλακες δὲ νόμων τε καὶ πόλεως μὴ ὄντες ἀλλὰ δοκοῦντες ὁρᾷς δὴ ὅτι πᾶσαν ἄρδην πόλιν ἀπολλύασιν, καὶ αὖ τοῦ εὖ οἰκεῖν καὶ εὐδαιμονεῖν μόνοι τὸν καιρὸν ἔχουσιν.” εἰ μὲν οὖν ἡμεῖς μὲν φύλακας ὡς ἀληθῶς (421b) ποιοῦμεν ἥκιστα κακούργους τῆς πόλεως, ὁ δ’ ἐκεῖνο λέγων γεωργούς τινας καὶ ὥσπερ ἐν πανηγύρει ἀλλ’ οὐκ ἐν πόλει ἑστιάτορας εὐδαίμονας, ἄλλο ἄν τι ἢ πόλιν λέγοι. σκεπτέον οὖν πότερον πρὸς τοῦτο βλέποντες τοὺς φύλακας καθιστῶμεν, ὅπως ὅτι πλείστη αὐτοῖς εὐδαιμονία ἐγγενήσεται, ἢ τοῦτο μὲν εἰς τὴν πόλιν ὅλην βλέποντας θεατέον εἰ ἐκείνῃ ἐγγίγνεται, τοὺς δ’ ἐπικούρους τούτους καὶ τοὺς (421c) φύλακας ἐκεῖνο ἀναγκαστέον ποιεῖν καὶ πειστέον, ὅπως ὅτι ἄριστοι δημιουργοὶ τοῦ ἑαυτῶν ἔργου ἔσονται, καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας ὡσαύτως, καὶ οὕτω συμπάσης τῆς πόλεως αὐξανομένης καὶ καλῶς οἰκιζομένης ἐατέον ὅπως ἑκάστοις τοῖς ἔθνεσιν ἡ φύσις ἀποδίδωσι τοῦ μεταλαμβάνειν εὐδαιμονίας. ᾿Αλλ’, ἦ δ’ ὅς, καλῶς μοι δοκεῖς λέγειν. ῏Αρ’ οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ τὸ τούτου ἀδελφὸν δόξω σοι μετρίως λέγειν; Τί μάλιστα; (421d) Τοὺς ἄλλους αὖ δημιουργοὺς σκόπει εἰ τάδε διαφθείρει, ὥστε καὶ κακοὺς γίγνεσθαι. Τὰ ποῖα δὴ ταῦτα; Πλοῦτος, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ πενία. Πῶς δή; ῟Ωδε. πλουτήσας χυτρεὺς δοκεῖ σοι ἔτ’ ἐθελήσειν ἐπιμελεῖσθαι τῆς τέχνης; Οὐδαμῶς, ἔφη. ᾿Αργὸς δὲ καὶ ἀμελὴς γενήσεται μᾶλλον αὐτὸς αὑτοῦ; Πολύ γε. Οὐκοῦν κακίων χυτρεὺς γίγνεται; Καὶ τοῦτο, ἔφη, πολύ. Καὶ μὴν καὶ ὄργανά γε μὴ ἔχων παρέχεσθαι ὑπὸ πενίας ἤ τι ἄλλο τῶν εἰς τὴν τέχνην τά τε ἔργα πονηρότερα (421e) ἐργάσεται καὶ τοὺς ὑεῖς ἢ ἄλλους οὓς ἂν διδάσκῃ χείρους δημιουργοὺς διδάξεται. Πῶς δ’ οὔ; ῾Υπ’ ἀμφοτέρων δή, πενίας τε καὶ πλούτου, χείρω μὲν τὰ τῶν τεχνῶν ἔργα, χείρους δὲ αὐτοί. Φαίνεται. ῞Ετερα δή, ὡς ἔοικε, τοῖς φύλαξιν ηὑρήκαμεν, ἃ παντὶ τρόπῳ φυλακτέον ὅπως μήποτε αὐτοὺς λήσει εἰς τὴν πόλιν παραδύντα. Τὰ ποῖα ταῦτα;

Traduction française :

[421] le laboureur cesserait d'être laboureur, le potier d'être potier, et toutes les (421a) professions disparaîtraient, dont l'ensemble forme la cité. Encore l'importance de ces professions est-elle moindre : que des savetiers deviennent médiocres et se gâtent, qu'ils se fassent passer pour ce qu'ils ne sont pas, n'est pas chose terrible pour la cité. Par contre, quand les gardiens des lois et de la cité ne sont gardiens qu'en apparence, tu vois qu'ils la ruinent de fond en comble, alors que, d'autre part, ils ont seuls le pouvoir de la bien administrer et de la rendre heureuse. Si donc c'est nous qui formons de vrais gardiens, absolument (421b) incapables de nuire à la cité, celui qui en fait des laboureurs et comme d'heureux convives dans une panégyrie parle d'autre chose que d'une cité. Il faut par suite examiner si, en établissant nos gardiens, nous nous proposons de les rendre aussi heureux que possible, ou si nous envisageons le bonheur de la cité tout entière, auquel cas nous devons contraindre les auxiliaires et les (421c) gardiens à l'assurer et les persuader, ainsi que tous les autres citoyens, de remplir de leur mieux les fonctions dont ils sont chargés; et lorsque la cité aura pris son accroissement et sera bien organisée, nous laisserons chaque classe participer au bonheur selon sa nature. Tu me parais avoir raison, dit-il. Mais, repris-je, sur ce point encore, qui est frère du précédent, seras-tu d'avis que mon langage est celui qui convient? Sur quel point, au juste? Considère les autres artisans et vois si ce n'est point (421d) cela qui les gâte et les rend mauvais eux aussi. Quoi donc? La richesse, dis-je, et la pauvreté. Comment? De la façon suivante : Crois-tu que le potier, s'étant enrichi, voudra encore s'occuper de son métier? Non. Ne deviendra-t-il pas plus paresseux et plus négligent qu'il n'était? Oui, beaucoup plus. Et plus mauvais potier? Beaucoup plus mauvais potier, aussi. Par ailleurs, si la pauvreté l'empêche de se procurer des outils, ou quelque autre des objets nécessaires à (421e) son art, son travail n'en souffrira-t-il pas? Ne fera-t-il pas de ses fils et de ses apprentis de mauvais ouvriers? Comment non? Donc l'une et l'autre, pauvreté et richesse, perdent les arts et les artisans. Apparemment. Et nous avons trouvé, ce semble, d'autres choses sur lesquelles les gardiens doivent veiller très attentivement, afin qu'elles ne se glissent point dans la ville à leur insu. Lesquelles?





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Dernière mise à jour : 1/03/2006