HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre III

οἶδα



Texte grec :

[413] ἑκουσίως μὲν ἡ ψευδὴς (413a) τοῦ μεταμανθάνοντος, ἀκουσίως δὲ πᾶσα ἡ ἀληθής. Τὸ μὲν τῆς ἑκουσίου, ἔφη, μανθάνω, τὸ δὲ τῆς ἀκουσίου δέομαι μαθεῖν. Τί δέ; οὐ καὶ σὺ ἡγῇ, ἔφην ἐγώ, τῶν μὲν ἀγαθῶν ἀκουσίως στέρεσθαι τοὺς ἀνθρώπους, τῶν δὲ κακῶν ἑκουσίως; ἢ οὐ τὸ μὲν ἐψεῦσθαι τῆς ἀληθείας κακόν, τὸ δὲ ἀληθεύειν ἀγαθόν; ἢ οὐ τὸ τὰ ὄντα δοξάζειν ἀληθεύειν δοκεῖ σοι εἶναι; Ἀλλ’, ἦ δ’ ὅς, ὀρθῶς λέγεις, καί μοι δοκοῦσιν ἄκοντες ἀληθοῦς δόξης στερίσκεσθαι. (b) Οὐκοῦν κλαπέντες ἢ γοητευθέντες ἢ βιασθέντες τοῦτο πάσχουσιν; Οὐδὲ νῦν, ἔφη, μανθάνω. Τραγικῶς, ἦν δ’ ἐγώ, κινδυνεύω λέγειν. κλαπέντας μὲν γὰρ τοὺς μεταπεισθέντας λέγω καὶ τοὺς ἐπιλανθανομένους, ὅτι τῶν μὲν χρόνος, τῶν δὲ λόγος ἐξαιρούμενος λανθάνει· νῦν γάρ που μανθάνεις; Ναί. Τοὺς τοίνυν βιασθέντας λέγω οὓς ἂν ὀδύνη τις ἢ ἀλγηδὼν μεταδοξάσαι ποιήσῃ. Καὶ τοῦτ’, ἔφη, ἔμαθον, καὶ ὀρθῶς λέγεις. (c) Τοὺς μὴν γοητευθέντας, ὡς ἐγᾦμαι, κἂν σὺ φαίης εἶναι οἳ ἂν μεταδοξάσωσιν ἢ ὑφ’ ἡδονῆς κηληθέντες ἢ ὑπὸ φόβου τι δείσαντες. ῎Εοικε γάρ, ἦ δ’ ὅς, γοητεύειν πάντα ὅσα ἀπατᾷ. ῝Ο τοίνυν ἄρτι ἔλεγον, ζητητέον τίνες ἄριστοι φύλακες τοῦ παρ’ αὑτοῖς δόγματος, τοῦτο ὡς ποιητέον ὃ ἂν τῇ πόλει ἀεὶ δοκῶσι βέλτιστον εἶναι (αὑτοῖς ποιεῖν). τηρητέον δὴ εὐθὺς ἐκ παίδων προθεμένοις ἔργα ἐν οἷς ἄν τις τὸ τοιοῦτον μάλιστα ἐπιλανθάνοιτο καὶ ἐξαπατῷτο, καὶ τὸν μὲν μνή(d)μονα καὶ δυσεξαπάτητον ἐγκριτέον, τὸν δὲ μὴ ἀποκριτέον. ἦ γάρ; Ναί. Καὶ πόνους γε αὖ καὶ ἀλγηδόνας καὶ ἀγῶνας αὐτοῖς θετέον, ἐν οἷς ταὐτὰ ταῦτα τηρητέον. ᾿Ορθῶς, ἔφη. Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, καὶ τρίτου εἴδους τούτοις γοητείας ἅμιλλαν ποιητέον, καὶ θεατέον : ὥσπερ τοὺς πώλους ἐπὶ τοὺς ψόφους τε καὶ θορύβους ἄγοντες σκοποῦσιν εἰ φοβεροί, οὕτω νέους ὄντας εἰς δείματ’ ἄττα κομιστέον καὶ εἰς ἡδονὰς (e) αὖ μεταβλητέον, βασανίζοντας πολὺ μᾶλλον ἢ χρυσὸν ἐν πυρί : εἰ δυσγοήτευτος καὶ εὐσχήμων ἐν πᾶσι φαίνεται, φύλαξ αὑτοῦ ὢν ἀγαθὸς καὶ μουσικῆς ἧς ἐμάνθανεν, εὔρυθμόν τε καὶ εὐάρμοστον ἑαυτὸν ἐν πᾶσι τούτοις παρέχων, οἷος δὴ ἂν ὢν καὶ ἑαυτῷ καὶ πόλει χρησιμώτατος εἴη. καὶ τὸν ἀεὶ ἔν τε παισὶ καὶ νεανίσκοις

Traduction française :

[413] sort volontairement l'opinion fausse, quand on (413a) est détrompé, involontairement toute opinion vraie. Pour ce qui est de la sortie volontaire je comprends ; mais pour ce qui est de l'involontaire j'ai besoin d'explications. Quoi donc ? ne penses-tu pas avec moi que les hommes sont involontairement privés des biens, et des maux volontairement ? Or se faire illusion sur la vérité n'est-ce pas un mal, être dans le vrai, un bien ? Tu as raison, dit-il, et je crois que c'est involontairement qu'on est privé de l'opinion vraie. (413b) Et l'on en est privé par vol, par fascination ou par violence ? Voilà encore que je ne comprends pas ! Je m'exprime apparemment, repris-je, à la manière des tragiques. Je dis qu'on est volé quand on est dissuadé ou que l'on oublie parce que le temps dans un cas, dans l'autre la raison, vous ravissent votre opinion à votre insu. Comprends-tu maintenant ? Oui. Je dis qu'on est victime de violence quand le chagrin ou la douleur vous forcent à changer d'opinion. Je comprends cela aussi, et c'est exact. (413c) Donc, tu diras, je pense, avec moi que l'on est fasciné quand on change d'opinion sous le charme du plaisir ou l'oppression de la crainte. En effet, avoua-t-il, tout ce qui nous trompe semble bien nous fasciner. Ainsi, comme je le disais tout à l'heure, il faut chercher les plus fidèles gardiens de cette maxime qui prescrit de travailler à ce que l'on regarde comme le plus grand bien de la cité. Il faut les éprouver dès l'enfance en les engageant dans les actions où l'on peut surtout l'oublier et être trompé, puis choisir ceux qui se souviennent, qui (413d) sont difficiles à séduire, et exclure les autres, n'est-ce pas ? Oui. Et il faut aussi leur imposer des travaux, des douleurs, des combats, en quoi on s'assurera de leur constance. C'est juste, dit-il. Or donc, poursuivis-je, nous devons les faire concourir dans une troisième sorte d'épreuve, celle de la fascination, et les observer : de même que l'on conduit les poulains au milieu des bruits et des tumultes pour voir s'ils sont craintifs, il faut, pendant leur jeunesse, transporter les guerriers au milieu d'objets effrayants, puis les ramener vers les plaisirs, - pour éprouver avec bien (413e) plus de soin que l'on n'éprouve l'or par le feu - s'ils résistent au charme et se montrent décents en toutes ces conjonctures, s'ils restent bons gardiens d'eux-mêmes et de la musique qu'ils ont apprise, s'ils se conduisent toujours avec rythme et harmonie, et sont enfin capables de se rendre éminemment utiles à eux-mêmes et à la cité. Et celui qui aura subi les épreuves de l'enfance, de l'adolescence





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Dernière mise à jour : 15/02/2006