HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre III

οἶδα



Texte grec :

[409] (409a) Δικαστὴς δέ γε, ὦ φίλε, ψυχῇ ψυχῆς ἄρχει, ᾗ οὐκ ἐγχωρεῖ ἐκ νέας ἐν πονηραῖς ψυχαῖς τεθράφθαι τε καὶ ὡμιληκέναι καὶ πάντα ἀδικήματα αὐτὴν ἠδικηκυῖαν διεξεληλυθέναι, ὥστε ὀξέως ἀφ’ αὑτῆς τεκμαίρεσθαι τὰ τῶν ἄλλων ἀδικήματα οἷον κατὰ σῶμα νόσους· ἀλλ’ ἄπειρον αὐτὴν καὶ ἀκέραιον δεῖ κακῶν ἠθῶν νέαν οὖσαν γεγονέναι, εἰ μέλλει καλὴ κἀγαθὴ οὖσα κρινεῖν ὑγιῶς τὰ δίκαια. διὸ δὴ καὶ εὐήθεις νέοι ὄντες οἱ ἐπιεικεῖς φαίνονται καὶ εὐεξαπάτητοι (b) ὑπὸ τῶν ἀδίκων, ἅτε οὐκ ἔχοντες ἐν ἑαυτοῖς παραδείγματα ὁμοιοπαθῆ τοῖς πονηροῖς. Καὶ μὲν δή, ἔφη, σφόδρα γε αὐτὸ πάσχουσι. Τῷ τοι, ἦν δ’ ἐγώ, οὐ νέον ἀλλὰ γέροντα δεῖ τὸν ἀγαθὸν δικαστὴν εἶναι, ὀψιμαθῆ γεγονότα τῆς ἀδικίας οἷόν ἐστιν, οὐκ οἰκείαν ἐν τῇ αὑτοῦ ψυχῇ ἐνοῦσαν ᾐσθημένον, ἀλλ’ ἀλλοτρίαν ἐν ἀλλοτρίαις μεμελετηκότα ἐν πολλῷ χρόνῳ διαισθάνεσθαι οἷον πέφυκε κακόν, ἐπιστήμῃ, οὐκ (c) ἐμπειρίᾳ οἰκείᾳ κεχρημένον. Γενναιότατος γοῦν, ἔφη, ἔοικεν εἶναι ὁ τοιοῦτος δικαστής. Καὶ ἀγαθός γε, ἦν δ’ ἐγώ, ὃ σὺ ἠρώτας· ὁ γὰρ ἔχων ψυχὴν ἀγαθὴν ἀγαθός. ὁ δὲ δεινὸς ἐκεῖνος καὶ καχύποπτος, ὁ πολλὰ αὐτὸς ἠδικηκὼς καὶ πανοῦργός τε καὶ σοφὸς οἰόμενος εἶναι, ὅταν μὲν ὁμοίοις ὁμιλῇ, δεινὸς φαίνεται ἐξευλαβούμενος, πρὸς τὰ ἐν αὑτῷ παραδείγματα ἀποσκοπῶν· ὅταν δὲ ἀγαθοῖς καὶ πρεσβυτέροις ἤδη πλησιάσῃ, ἀβέλτερος (d) αὖ φαίνεται, ἀπιστῶν παρὰ καιρὸν καὶ ἀγνοῶν ὑγιὲς ἦθος, ἅτε οὐκ ἔχων παράδειγμα τοῦ τοιούτου. πλεονάκις δὲ πονηροῖς ἢ χρηστοῖς ἐντυγχάνων σοφώτερος ἢ ἀμαθέστερος δοκεῖ εἶναι αὑτῷ τε καὶ ἄλλοις. Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη, ἀληθῆ. Οὐ τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, τοιοῦτον χρὴ τὸν δικαστὴν ζητεῖν τὸν ἀγαθόν τε καὶ σοφόν, ἀλλὰ τὸν πρότερον· πονηρία μὲν γὰρ ἀρετήν τε καὶ αὑτὴν οὔποτ’ ἂν γνοίη, ἀρετὴ δὲ φύσεως παιδευομένης χρόνῳ ἅμα αὑτῆς τε καὶ πονηρίας ἐπιστήμην (e) λήψεται. σοφὸς οὖν οὗτος, ὥς μοι δοκεῖ, ἀλλ’ οὐχ ὁ κακὸς γίγνεται. Καὶ ἐμοί, ἔφη, συνδοκεῖ. Οὐκοῦν καὶ ἰατρικήν, οἵαν εἴπομεν, μετὰ τῆς τοιαύτης δικαστικῆς κατὰ πόλιν νομοθετήσεις,

Traduction française :

[409] Mais le juge, mon ami, commande à l'âme par l'âme, (409a) et il ne convient point que l'âme soit élevée dans la compagnie des âmes perverses, ni qu'elle ait parcouru la série de tous les crimes, à seule fin de pouvoir, avec acuité, conjecturer par elle-même les crimes des autres, comme le médecin conjecture les maladies du corps ; au contraire, il faut qu'elle soit restée ignorante et pure du vice si l'on veut que, belle et bonne, elle juge sainement ce qui est juste. Voilà pourquoi les honnêtes gens se montrent simples dans leur jeunesse et sont facilement trompés par les méchants : ils n'ont point (409b) en eux des modèles de sentiments semblables à ceux des pervers. Oui, dit-il, c'est bien ce qui leur arrive. Aussi, repris-je, le bon juge ne saurait être jeune mais vieux ; il faut qu'il ait appris tard ce qu'est l'injustice, qu'il l'ait connue non pas en la logeant dans son âme, mais en l'étudiant longtemps, comme une étrangère, dans l'âme des autres, et que la science, et non son (409c) expérience propre, lui fasse nettement sentir quel mal elle constitue. Un tel homme, reconnut-il, serait le plus noble des juges. Et ce serait le bon juge que tu demandais, ajoutai-je ; car celui qui a l'âme bonne est bon. Quant à cet homme habile et soupçonneux, qui a commis beaucoup d'injustices et se croit adroit et sage, il fait preuve, certes, d'une prudence consommée quand il a commerce avec ses pareils, parce qu'il se réfère aux modèles de leurs vices qu'il a en lui; mais quand il se rencontre avec des gens (409e) de bien déjà avancés en âge, il apparaît sot, incrédule hors de propos, ignorant de ce qu'est un caractère sain, parce qu'il n'en possède pas le modèle en lui-même. Mais comme il se trouve plus souvent avec les méchants qu'avec les hommes de bien il passe plutôt pour sage que pour ignorant, à ses yeux et à ceux d'autrui. C'est parfaitement vrai, dit-il. Donc, repris-je, ce n'est pas dans cet homme qu'il nous faut chercher le juge bon et sage, mais dans le premier. Car la perversité ne saurait se connaître elle-même et connaître la vertu, tandis que la vertu d'une nature cultivée par l'éducation parviendra, avec le temps, ensemble à se connaître elle-même et à connaître le vice. (409e) C'est donc à l'homme vertueux, me semble-t-il, et non au méchant, qu'il appartient de devenir habile. Il me le semble comme à toi. Ainsi, tu établiras dans la cité des médecins et des juges tels que nous les avons décrits,





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Dernière mise à jour : 15/02/2006