Texte grec :
[404] (404a) ῏Αρ’ οὖν ἡ τῶνδε τῶν ἀσκητῶν ἕξις προσήκουσ’ ἂν εἴη τούτοις;
῎Ισως.
Ἀλλ’, ἦν δ’ ἐγώ, ὑπνώδης αὕτη γέ τις καὶ σφαλερὰ πρὸς ὑγίειαν. ἢ
οὐχ ὁρᾷς ὅτι καθεύδουσί τε τὸν βίον καί, ἐὰν σμικρὰ ἐκβῶσιν τῆς
τεταγμένης διαίτης, μεγάλα καὶ σφόδρα νοσοῦσιν οὗτοι οἱ ἀσκηταί;
῾Ορῶ.
Κομψοτέρας δή τινος, ἦν δ’ ἐγώ, ἀσκήσεως δεῖ τοῖς πολεμικοῖς
ἀθληταῖς, οὕς γε ὥσπερ κύνας ἀγρύπνους τε ἀνάγκη εἶναι καὶ ὅτι
μάλιστα ὀξὺ ὁρᾶν καὶ ἀκούειν καὶ πολλὰς μεταβολὰς ἐν ταῖς στρατείαις
μεταβάλλοντας ὑδάτων τε καὶ τῶν ἄλλων σίτων καὶ εἱλήσεων καὶ
χειμώνων μὴ ἀκροσφαλεῖς εἶναι πρὸς ὑγίειαν.
Φαίνεταί μοι.
῏Αρ’ οὖν ἡ βελτίστη γυμναστικὴ ἀδελφή τις ἂν εἴη τῆς ἁπλῆς
μουσικῆς ἣν ὀλίγον πρότερον διῇμεν;
Πῶς λέγεις;
῾Απλῆ που καὶ ἐπιεικὴς γυμναστική, καὶ μάλιστα ἡ τῶν περὶ τὸν πόλεμον.
Πῇ δή;
Καὶ παρ’ ῾Ομήρου, ἦν δ’ ἐγώ, τά γε τοιαῦτα μάθοι ἄν τις.
οἶσθα γὰρ ὅτι ἐπὶ στρατιᾶς ἐν ταῖς τῶν ἡρώων ἑστιάσεσιν οὔτε ἰχθύσιν αὐτοὺς
ἑστιᾷ, καὶ ταῦτα ἐπὶ (c) θαλάττῃ ἐν ῾Ελλησπόντῳ ὄντας, οὔτε ἑφθοῖς κρέασιν
ἀλλὰ μόνον ὀπτοῖς, ἃ δὴ μάλιστ’ ἂν εἴη στρατιώταις εὔπορα· πανταχοῦ
γὰρ ὡς ἔπος εἰπεῖν αὐτῷ τῷ πυρὶ χρῆσθαι εὐπορώτερον ἢ ἀγγεῖα συμπεριφέρειν.
Καὶ μάλα.
Οὐδὲ μὴν ἡδυσμάτων, ὡς ἐγᾦμαι, ῞Ομηρος πώποτε ἐμνήσθη. ἢ τοῦτο
μὲν καὶ οἱ ἄλλοι ἀσκηταὶ ἴσασιν, ὅτι τῷ μέλλοντι σώματι εὖ ἕξειν
ἀφεκτέον τῶν τοιούτων ἁπάντων;
Καὶ ὀρθῶς γε, ἔφη, ἴσασί τε καὶ ἀπέχονται.
(d) Συρακοσίαν δέ, ὦ φίλε, τράπεζαν καὶ Σικελικὴν ποικιλίαν ὄψου,
ὡς ἔοικας, οὐκ αἰνεῖς, εἴπερ σοι ταῦτα δοκεῖ ὀρθῶς ἔχειν.
Οὔ μοι δοκῶ.
Ψέγεις ἄρα καὶ Κορινθίαν κόρην φίλην εἶναι ἀνδράσιν μέλλουσιν εὖ
σώματος ἕξειν.
Παντάπασι μὲν οὖν.
Οὐκοῦν καὶ Ἀττικῶν πεμμάτων τὰς δοκούσας εἶναι εὐπαθείας;
Ἀνάγκη.
῞Ολην γὰρ οἶμαι τὴν τοιαύτην σίτησιν καὶ δίαιταν τῇ μελοποιίᾳ τε καὶ
ᾠδῇ τῇ ἐν τῷ παναρμονίῳ καὶ ἐν πᾶσι (e) ῥυθμοῖς πεποιημένῃ
ἀπεικάζοντες ὀρθῶς ἂν ἀπεικάζοιμεν.
Πῶς γὰρ οὔ;
Οὐκοῦν ἐκεῖ μὲν ἀκολασίαν ἡ ποικιλία ἐνέτικτεν, ἐνταῦθα δὲ νόσον,
ἡ δὲ ἁπλότης κατὰ μὲν μουσικὴν ἐν ψυχαῖς
σωφροσύνην, κατὰ δὲ γυμναστικὴν ἐν σώμασιν ὑγίειαν;
Ἀληθέστατα, ἔφη.
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Traduction française :
[404] Donc, le régime des athlètes actuels leur conviendrait-il ?
(404a) Peut-être.
Mais, repris-je, c'est un régime somnolent et dangereux
pour la santé. Ne vois-tu pas qu'ils passent leur vie à
dormir ces athlètes, et que pour peu qu'ils s'écartent du régime
qu'on leur a prescrit ils contractent de graves et violentes maladies ?
Je le vois.
D'un régime plus fin, poursuivis-je, ont besoin nos
athlètes guerriers, pour qui c'est une nécessité de rester,
comme les chiens, toujours en éveil, de voir et d'entendre
avec la plus grande acuité, et, tout en changeant souvent
(404b) de boisson et de nourriture, en s'exposant aux
soleils brûlants et aux froids, de conserver une inaltérable santé.
Il me le semble.
Or la meilleure gymnastique n'est-elle pas soeur de la
musique simple dont nous parlions il n'y a qu'un moment ?
Que veux-tu dire ?
Qu'une bonne gymnastique est simple, surtout si elle est
destinée à des guerriers.
Comment ?
On pourrait, répondis-je, l'apprendre d'Homère.
Tu sais, en effet, que quand il fait manger ses héros en campagne
il ne les régale ni de poissons, bien qu'ils (404c) soient près
de la mer, sur l'Hellespont, ni de viandes préparées, mais
simplement de viandes rôties, d'un apprêt très facile
pour des soldats ; car partout, peut-on dire, il est plus facile
de se servir du feu même que de porter des ustensiles avec soi.
Oui certes.
Des assaisonnements, Homère, je crois, n'a fait jamais
mention. Les autres athlètes ne savent-ils pas que pour
rester en bonne forme il faut s'abstenir de tout cela ?
Et c'est avec raison, dit-il, qu'ils le savent et s'en abstiennent.
(404d) Quant à la table syracusaine et aux mets variés de
Sicile, il ne semble pas, mon ami, que tu les approuves, si
nos prescriptions te paraissent justes.
Non.
Tu n'approuveras pas non plus que des hommes qui doivent
rester en bonne forme aient pour maîtresse une jeune fille de Corinthe ?
Point du tout.
Ni qu'ils s'adonnent aux délices renommées de la pâtisserie attique ?
Non, nécessairement.
En effet, en comparant une telle alimentation et un tel
régime à la mélopée et au chant où entrent tous les tons
et tous les rythmes, nous ferions, je crois, une (404e) comparaison juste.
Sans doute.
Ici la variété produit le dérèglement, là elle engendre la
maladie ; au contraire, la simplicité dans la musique rend
l'âme tempérante, et dans la gymnastique le corps sain.
Rien de plus vrai, dit-il.
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