HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II

οὖν



Texte grec :

[366] εἰ δ’ οὖν πειστέον, ἀδικητέον καὶ θυτέον (366a) ἀπὸ τῶν ἀδικημάτων. δίκαιοι μὲν γὰρ ὄντες ἀζήμιοι μόνον ὑπὸ θεῶν ἐσόμεθα, τὰ δ’ ἐξ ἀδικίας κέρδη ἀπωσόμεθα· ἄδικοι δὲ κερδανοῦμέν τε καὶ λισσόμενοι ὑπερβαίνοντες καὶ ἁμαρτάνοντες, πείθοντες αὐτοὺς ἀζήμιοι ἀπαλλάξομεν. “᾿Αλλὰ γὰρ ἐν ῞Αιδου δίκην δώσομεν ὧν ἂν ἐνθάδε ἀδικήσωμεν, ἢ αὐτοὶ ἢ παῖδες παίδων.” ᾿Αλλ’, ὦ φίλε, φήσει λογιζόμενος, αἱ τελεταὶ αὖ μέγα δύνανται καὶ οἱ λύσιοι θεοί, ὡς αἱ (b) μέγισται πόλεις λέγουσι καὶ οἱ θεῶν παῖδες ποιηταὶ καὶ προφῆται τῶν θεῶν γενόμενοι, οἳ ταῦτα οὕτως ἔχειν μηνύουσιν. Κατὰ τίνα οὖν ἔτι λόγον δικαιοσύνην ἂν πρὸ μεγίστης ἀδικίας αἱροίμεθ’ ἄν, ἣν ἐὰν μετ’ εὐσχημοσύνης κιβδήλου κτησώμεθα, καὶ παρὰ θεοῖς καὶ παρ’ ἀνθρώποις πράξομεν κατὰ νοῦν ζῶντές τε καὶ τελευτήσαντες, ὡς ὁ τῶν πολλῶν τε καὶ ἄκρων λεγόμενος λόγος; ἐκ δὴ πάντων τῶν εἰρη(c)μένων τίς μηχανή, ὦ Σώκρατες, δικαιοσύνην τιμᾶν ἐθέλειν ᾧ τις δύναμις ὑπάρχει ψυχῆς ἢ χρημάτων ἢ σώματος ἢ γένους, ἀλλὰ μὴ γελᾶν ἐπαινουμένης ἀκούοντα; ὡς δή τοι εἴ τις ἔχει ψευδῆ μὲν ἀποφῆναι ἃ εἰρήκαμεν, ἱκανῶς δὲ ἔγνωκεν ὅτι ἄριστον δικαιοσύνη, πολλήν που συγγνώμην ἔχει καὶ οὐκ ὀργίζεται τοῖς ἀδίκοις, ἀλλ’ οἶδεν ὅτι πλὴν εἴ τις θείᾳ φύσει δυσχεραίνων τὸ ἀδικεῖν ἢ ἐπιστήμην λαβὼν (d) ἀπέχεται αὐτοῦ, τῶν γε ἄλλων οὐδεὶς ἑκὼν δίκαιος, ἀλλ’ ὑπὸ ἀνανδρίας ἢ γήρως ἤ τινος ἄλλης ἀσθενείας ψέγει τὸ ἀδικεῖν, ἀδυνατῶν αὐτὸ δρᾶν. ὡς δέ, δῆλον· ὁ γὰρ πρῶτος τῶν τοιούτων εἰς δύναμιν ἐλθὼν πρῶτος ἀδικεῖ, καθ’ ὅσον ἂν οἷός τ’ ᾖ. καὶ τούτων ἁπάντων οὐδὲν ἄλλο αἴτιον ἢ ἐκεῖνο, ὅθενπερ ἅπας ὁ λόγος οὗτος ὥρμησεν καὶ τῷδε καὶ ἐμοὶ πρὸς σέ, ὦ Σώκρατες, εἰπεῖν, ὅτι “῏Ω θαυμάσιε, πάντων (e) ὑμῶν, ὅσοι ἐπαινέται φατὲ δικαιοσύνης εἶναι, ἀπὸ τῶν ἐξ ἀρχῆς ἡρώων ἀρξάμενοι, ὅσων λόγοι λελειμμένοι, μέχρι τῶν νῦν ἀνθρώπων οὐδεὶς πώποτε ἔψεξεν ἀδικίαν οὐδ’ ἐπῄνεσεν δικαιοσύνην ἄλλως ἢ δόξας τε καὶ τιμὰς καὶ δωρεὰς τὰς ἀπ’ αὐτῶν γιγνομένας· αὐτὸ δ’ ἑκάτερον τῇ αὑτοῦ δυνάμει τί δρᾷ, τῇ τοῦ ἔχοντος ψυχῇ ἐνόν, καὶ λανθάνον θεούς τε καὶ ἀνθρώπους, οὐδεὶς πώποτε οὔτ’ ἐν ποιήσει οὔτ’ ἐν ἰδίοις λόγοις ἐπεξῆλθεν ἱκανῶς τῷ λόγῳ ὡς τὸ μὲν μέγιστον κακῶν ὅσα ἴσχει ψυχὴ ἐν αὑτῇ, δικαιοσύνη δὲ μέγιστον ἀγαθόν.

Traduction française :

[366] Si donc il faut y croire, nous serons injustes, et leur ferons des sacrifices avec le produit de nos injustices. Étant justes, en effet, nous (366) serions exempts de châtiment par eux, mais nous renoncerions aux profits de l'injustice ; injustes au contraire, nous aurons ces profits, et par des prières nous échapperons au châtiment de nos fautes et de nos péchés. « Mais chez Hadès, dira-t-on, nous subirons la peine des injustices commises ici-bas, nous ou les enfants de nos enfants. » Mais, mon ami, répondra l'homme qui raisonne, les mystères peuvent beaucoup, ainsi que les dieux libérateurs, s'il faut en croire les plus grandes (366b) cités et les fils des dieux, poètes et prophètes, qui nous révèlent ces vérités. Pour quelle raison encore préférerions-nous la justice à l'extrême injustice qui, si nous la pratiquons avec une honnêteté feinte, nous permettra de réussir à souhait auprès des dieux et auprès des hommes, pendant notre vie et après notre mort, comme l'affirment la plupart des autorités, et les plus éminentes ? Après ce qui a été dit, (366c) y a-t-il moyen, Socrate, de consentir à honorer la justice quand on dispose de quelque supériorité, d'âme ou de corps, de richesses ou de naissance, et de ne pas rire en l'entendant louer ? Ainsi donc, si quelqu'un est à même de prouver que nous avons dit faux, et se rend suffisamment compte que la justice est le meilleur des biens, il se montre plein d'indulgence et ne s'emporte pas contre les hommes injustes ; il sait qu'à l'exception de ceux qui, parce qu'ils sont d'une nature divine, éprouvent de l'aversion pour l'injustice, et de ceux qui s'en abstiennent parce qu'ils ont reçu les lumières de la (366d) science, personne n'est juste volontairement, mais que c'est la lâcheté, l'âge ou quelque autre faiblesse qui fait qu'on blâme l'injustice, quand on est incapable de la commettre. La preuve est évidente : en effet, entre les gens qui se trouvent dans ce cas, le premier qui reçoit le pouvoir d'être injuste est le premier à en user, dans la mesure de ses moyens. Et tout cela n'a d'autre cause que celle qui nous a engagés, mon frère et moi, dans cette discussion, Socrate, pour te dire : « O admirable ami, (366e) parmi vous tous qui prétendez être les défenseurs de la justice, à commencer par les héros des premiers temps dont les discours sont parvenus jusqu'à nous, personne n'a encore blâmé l'injustice ni loué la justice autrement que pour la réputation, les honneurs et les récompenses qui y sont attachés ; quant à ce qu'elles sont l'une et l'autre, par leur puissance propre, dans l'âme qui les possède, cachées aux dieux et aux hommes, personne, soit en vers, soit en prose, n'a jamais suffisamment démontré que l'une est le plus grand des maux de l'âme, et l'autre , (367a) la justice, son plus grand bien.





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Dernière mise à jour : 18/01/2006