| Texte grec :
 
 
  
  
   | [383] (383a) Οὕτως, ἔφη, ἔμοιγε καὶ αὐτῷ φαίνεται σοῦ λέγοντος.
  Συγχωρεῖς ἄρα, ἔφην, τοῦτον δεύτερον τύπον εἶναι ἐν ᾧ δεῖ περὶ 
 θεῶν καὶ λέγειν καὶ ποιεῖν, ὡς μήτε αὐτοὺς γόητας ὄντας τῷ μεταβάλλειν 
 ἑαυτοὺς μήτε ἡμᾶς ψεύδεσι παράγειν ἐν λόγῳ ἢ ἐν ἔργῳ;
  Συγχωρῶ.
  Πολλὰ ἄρα ῾Ομήρου ἐπαινοῦντες, ἀλλὰ τοῦτο οὐκ ἐπαινεσόμεθα, 
 τὴν τοῦ ἐνυπνίου πομπὴν ὑπὸ Διὸς τῷ ᾿Αγαμέμνονι· οὐδὲ Αἰσχύλου, ὅταν 
 φῇ ἡ Θέτις τὸν ᾿Απόλλω ἐν τοῖς αὑτῆς (b) γάμοις ᾄδοντα ἐνδατεῖσθαι τὰς 
 ἑὰς εὐπαιδίας—
 νόσων τ’ ἀπείρους καὶ μακραίωνας βίους, 
 ξύμπαντά τ’ εἰπὼν θεοφιλεῖς ἐμὰς τύχας 
 παιᾶν’ ἐπηυφήμησεν, εὐθυμῶν ἐμέ. 
 κἀγὼ τὸ Φοίβου θεῖον ἀψευδὲς στόμα 
 ἤλπιζον εἶναι, μαντικῇ βρύον τέχνῃ· 
 ὁ δ’, αὐτὸς ὑμνῶν, αὐτὸς ἐν θοίνῃ παρών, 
 αὐτὸς τάδ’ εἰπών, αὐτός ἐστιν ὁ κτανὼν 
 τὸν παῖδα τὸν ἐμόν—
 (c) ὅταν τις τοιαῦτα λέγῃ περὶ θεῶν, χαλεπανοῦμέν τε καὶ χορὸν οὐ 
 δώσομεν, οὐδὲ τοὺς διδασκάλους ἐάσομεν ἐπὶ παιδείᾳ χρῆσθαι τῶν νέων, 
 εἰ μέλλουσιν ἡμῖν οἱ φύλακες θεοσεβεῖς τε καὶ θεῖοι γίγνεσθαι, καθ’ ὅσον 
 ἀνθρώπῳ ἐπὶ πλεῖστον οἷόν τε.
  Παντάπασιν, ἔφη, ἔγωγε τοὺς τύπους τούτους συγχωρῶ, καὶ ὡς 
 νόμοις ἂν χρῴμην. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [383] (383a) Je le crois, avoua-t-il, après ce que tu viens de dire. 
Tu reconnais donc, poursuivis-je, que voilà la deuxième règle 
qu'on doit suivre dans les discours et les compositions 
poétiques sur les dieux : ils ne sont point des magiciens qui 
changent de forme, et ne nous égarent point par des 
mensonges, en parole ou en acte. 
Je le reconnais. 
Ainsi, tout en louant beaucoup de choses dans Homère, nous 
ne louerons pas le passage où il dit que Zeus envoya un songe 
à Agamemnon, ni ce passage d'Eschyle où Thétis 
rappelle qu'Apollon, chantant à ses noces, insista (383b) sur son 
bonheur de mère dont les enfants seraient exempts de maladie et 
favorisés d'une longue existence. - Il dit tout cela et m'annonça de 
divines rencontres en son péan, emplissant mon coeur de joie. Et moi 
j'espérais qu'elle n'était point menteuse la bouche sacrée de Phébus 
d'où jaillissent les oracles ; mais lui le chanteur, le convive de ce 
festin et l'auteur de ces louanges, lui, c'est le meurtrier de mon enfant... 
Quand un poète parlera ainsi des dieux nous nous (383c) 
fâcherons, nous ne lui accorderons point de choeur, et nous ne 
laisserons pas les maîtres se servir de ses fables pour 
l'éducation de la jeunesse, si nous voulons que nos gardiens 
soient pieux et divins dans la plus grande mesure où des 
hommes peuvent l'être. 
Je suis d'accord avec toi sur ces règles, dit-il, et en userai comme de lois. |  |