| Texte grec :
 
 
  
  
   | [376] (376a) Πῶς δή; ἔφη· οὐ γὰρ ἐννοῶ.
  Καὶ τοῦτο, ἦν δ’ ἐγώ, ἐν τοῖς κυσὶν κατόψει, ὃ καὶ ἄξιον θαυμάσαι τοῦ θηρίου.
  Τὸ ποῖον;
  ῞Οτι ὃν μὲν ἂν ἴδῃ ἀγνῶτα, χαλεπαίνει, οὐδὲ ἓν κακὸν προπεπονθώς· 
 ὃν δ’ ἂν γνώριμον, ἀσπάζεται, κἂν μηδὲν πώποτε ὑπ’ αὐτοῦ ἀγαθὸν 
 πεπόνθῃ. ἢ οὔπω τοῦτο ἐθαύμασας;
  Οὐ πάνυ, ἔφη, μέχρι τούτου προσέσχον τὸν νοῦν· ὅτι δέ που δρᾷ 
 ταῦτα, δῆλον.
  ᾿Αλλὰ μὴν κομψόν γε φαίνεται τὸ πάθος αὐτοῦ τῆς (b) φύσεως καὶ 
 ὡς ἀληθῶς φιλόσοφον.
  Πῇ δή;
  ῟Ηι, ἦν δ’ ἐγώ, ὄψιν οὐδενὶ ἄλλῳ φίλην καὶ ἐχθρὰν διακρίνει ἢ τῷ τὴν 
 μὲν καταμαθεῖν, τὴν δὲ ἀγνοῆσαι. καίτοι πῶς οὐκ ἂν φιλομαθὲς εἴη 
 συνέσει τε καὶ ἀγνοίᾳ ὁριζόμενον τό τε οἰκεῖον καὶ τὸ ἀλλότριον;
  Οὐδαμῶς, ἦ δ’ ὅς, ὅπως οὔ.
  ᾿Αλλὰ μέντοι, εἶπον ἐγώ, τό γε φιλομαθὲς καὶ φιλόσοφον ταὐτόν;
  Ταὐτὸν γάρ, ἔφη.
  Οὐκοῦν θαρροῦντες τιθῶμεν καὶ ἐν ἀνθρώπῳ, εἰ μέλλει (c) πρὸς τοὺς 
 οἰκείους καὶ γνωρίμους πρᾷός τις ἔσεσθαι, φύσει φιλόσοφον καὶ 
 φιλομαθῆ αὐτὸν δεῖν εἶναι;
  Τιθῶμεν, ἔφη.
  Φιλόσοφος δὴ καὶ θυμοειδὴς καὶ ταχὺς καὶ ἰσχυρὸς ἡμῖν τὴν φύσιν 
 ἔσται ὁ μέλλων καλὸς κἀγαθὸς ἔσεσθαι φύλαξ πόλεως.
  Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη.
  Οὗτος μὲν δὴ ἂν οὕτως ὑπάρχοι. θρέψονται δὲ δὴ ἡμῖν οὗτοι καὶ 
 παιδευθήσονται τίνα τρόπον; καὶ ἆρά τι προὔργου ἡμῖν ἐστιν αὐτὸ 
 σκοποῦσι πρὸς τὸ κατιδεῖν οὗπερ ἕνεκα (d) πάντα σκοποῦμεν, 
 δικαιοσύνην τε καὶ ἀδικίαν τίνα τρόπον ἐν πόλει γίγνεται; ἵνα μὴ ἐῶμεν 
 ἱκανὸν λόγον ἢ συχνὸν διεξίωμεν.
  Καὶ ὁ τοῦ Γλαύκωνος ἀδελφός, Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη, ἔγωγε προσδοκῶ 
 προὔργου εἶναι εἰς τοῦτο ταύτην τὴν σκέψιν.
  Μὰ Δία, ἦν δ’ ἐγώ, ὦ φίλε ᾿Αδείμαντε, οὐκ ἄρα ἀφετέον, οὐδ’ εἰ 
 μακροτέρα τυγχάνει οὖσα.
  Οὐ γὰρ οὖν.
  ῎Ιθι οὖν, ὥσπερ ἐν μύθῳ μυθολογοῦντές τε καὶ σχολὴν ἄγοντες λόγῳ 
 παιδεύωμεν τοὺς ἄνδρας.
  (e) ᾿Αλλὰ χρή.
  Τίς οὖν ἡ παιδεία; ἢ χαλεπὸν εὑρεῖν βελτίω τῆς ὑπὸ τοῦ πολλοῦ 
 χρόνου ηὑρημένης; ἔστιν δέ που ἡ μὲν ἐπὶ σώμασι γυμναστική, ἡ δ’ ἐπὶ 
 ψυχῇ μουσική.
  ῎Εστιν γάρ.
  ῏Αρ’ οὖν οὐ μουσικῇ πρότερον ἀρξόμεθα παιδεύοντες ἢ γυμναστικῇ;
  Πῶς δ’ οὔ;
  Μουσικῆς δ’, εἶπον, τιθεῖς λόγους, ἢ οὔ;
  ῎Εγωγε.
  Λόγων δὲ διττὸν εἶδος, τὸ μὲν ἀληθές, ψεῦδος δ’ ἕτερον;
  Ναί. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [376] (376a) Comment donc ? dit-il, je ne comprends pas. 
Tu remarqueras, poursuivis-je, cette qualité chez le chien, et 
elle est digne d'admiration dans un animal. 
Quelle qualité ? 
Qu'il se montre méchant quand il voit un inconnu, quoiqu'il 
n'en ait reçu aucun mal, tandis qu'il flatte celui qu'il connaît, 
même s'il n'en a reçu aucun bien. Cela ne t'a jamais étonné ? 
Je n'y ai guère, jusqu'ici, fait attention, répondit-il ; mais il est 
évident que le chien agit ainsi. (376b) Et il manifeste par là une 
jolie façon de sentir, et vraiment philosophique. 
Comment ? 
Par le fait, dis-je, qu'il discerne un visage ami d'un visage 
ennemi à ce seul signe qu'il connaît l'un et ne connaît pas 
l'autre. Or, comment n'aurait-on pas le désir d'apprendre quand on 
distingue par la connaissance et l'ignorance l'ami de l'étranger ? 
Il ne peut se faire, répondit-il, qu'il en soit autrement. 
Mais, repris-je, le naturel avide d'apprendre est le même que le 
naturel philosophe ? 
C'est le même, reconnut-il. 
Eh bien ! n'oserons-nous pas poser aussi que l'homme, (376c) 
pour être doux envers ses amis et ses connaissances, doit, par 
nature, être philosophe et avide d'apprendre ? 
Posons-le. 
Donc, philosophe, irascible, agile et fort sera celui que nous 
destinons à devenir un beau et bon gardien de la cité. 
Parfaitement, dit-il. 
Telles seront ses qualités. Mais de quelle manière l'élever et 
l'instruire ? L'examen de cette question peut-il nous aider à 
découvrir l'objet de toutes nos recherches, (376d) à savoir 
comment la justice et l'injustice prennent naissance dans une 
cité ? Nous devons le savoir, car nous ne voulons ni omettre 
un point important, ni nous engager en de trop longs développements. 
Alors, le frère de Glaucon : je crois pour ma part, dit-il, que cet 
examen nous sera utile pour atteindre notre but. 
Par Zeus, Adimante, m'écriai-je, il ne faut donc pas 
l'abandonner, quelque long qu'il puisse être ! 
Certes non ! 
Or çà, donc! comme si nous racontions une fable à loisir, 
procédons en esprit à l'éducation de ces hommes. (376e) 
C'est ce qu'il faut faire. 
Mais quelle éducation leur donnerons-nous ? N'est-il pas 
difficile d'en trouver une meilleure que celle qui a été 
découverte au cours des âges ? Or, pour le corps nous avons la 
gymnastique et pour l'âme la musique. 
C'est cela. 
Ne commencerons-nous pas leur éducation par la musique 
plutôt que par la gymnastique ? 
Sans doute. 
Or, comprends-tu les discours dans la musique, ou non ? 
Je les y comprends. 
Et il y a deux sortes de discours, les vrais et les mensongers ? 
Oui. |  |