| Texte grec :
 
 
  
  
   | [368] ἀτὰρ οὖν καὶ τότε πάνυ γε (368a) ἥσθην καὶ εἶπον· 
 Οὐ κακῶς εἰς ὑμᾶς, ὦ παῖδες ἐκείνου τοῦ ἀνδρός, τὴν ἀρχὴν τῶν ἐλεγείων 
 ἐποίησεν ὁ Γλαύκωνος ἐραστής, εὐδοκιμήσαντας περὶ τὴν Μεγαροῖ 
 μάχην, εἰπών— παῖδες ᾿Αρίστωνος, κλεινοῦ θεῖον γένος ἀνδρός·
 τοῦτό μοι, ὦ φίλοι, εὖ δοκεῖ ἔχειν· πάνυ γὰρ θεῖον πεπόντοῦτό μοι, ὦ 
 φίλοι, εὖ δοκεῖ ἔχειν· πάνυ γὰρ θεῖον πεπόνθατε, εἰ μὴ πέπεισθε ἀδικίαν 
 δικαιοσύνης ἄμεινον εἶναι, οὕτω δυνάμενοι εἰπεῖν ὑπὲρ αὐτοῦ. δοκεῖτε δή 
 μοι ὡς (b) ἀληθῶς οὐ πεπεῖσθαι—τεκμαίρομαι δὲ ἐκ τοῦ ἄλλου τοῦ 
 ὑμετέρου τρόπου, ἐπεὶ κατά γε αὐτοὺς τοὺς λόγους ἠπίστουν ἂν ὑμῖν—
 ὅσῳ δὲ μᾶλλον πιστεύω, τοσούτῳ μᾶλλον ἀπορῶ ὅτι χρήσωμαι. οὔτε γὰρ 
 ὅπως βοηθῶ ἔχω· δοκῶ γάρ μοι ἀδύνατος εἶναι—σημεῖον δέ μοι, ὅτι ἃ 
 πρὸς Θρασύμαχον λέγων ᾤμην ἀποφαίνειν ὡς ἄμεινον δικαιοσύνη 
 ἀδικίας, οὐκ ἀπεδέξασθέ μου—οὔτ’ αὖ ὅπως μὴ βοηθήσω ἔχω· δέδοικα 
 γὰρ μὴ οὐδ’ ὅσιον ᾖ παραγενόμενον δικαιοσύνῃ κακηγορουμένῃ (c) 
 ἀπαγορεύειν καὶ μὴ βοηθεῖν ἔτι ἐμπνέοντα καὶ δυνάμενον φθέγγεσθαι. 
 κράτιστον οὖν οὕτως ὅπως δύναμαι ἐπικουρεῖν αὐτῇ.
  ῞Ο τε οὖν Γλαύκων καὶ οἱ ἄλλοι ἐδέοντο παντὶ τρόπῳ βοηθῆσαι καὶ 
 μὴ ἀνεῖναι τὸν λόγον, ἀλλὰ διερευνήσασθαι τί τέ ἐστιν ἑκάτερον καὶ περὶ 
 τῆς ὠφελίας αὐτοῖν τἀληθὲς ποτέρως ἔχει. εἶπον οὖν ὅπερ ἐμοὶ ἔδοξεν, ὅτι 
 Τὸ ζήτημα ᾧ ἐπιχειροῦμεν οὐ φαῦλον ἀλλ’ ὀξὺ βλέποντος, ὡς ἐμοὶ (d) 
 φαίνεται. ἐπειδὴ οὖν ἡμεῖς οὐ δεινοί, δοκῶ μοι, ἦν δ’ ἐγώ, τοιαύτην 
 ποιήσασθαι ζήτησιν αὐτοῦ, οἵανπερ ἂν εἰ προσέταξέ τις γράμματα σμικρὰ 
 πόρρωθεν ἀναγνῶναι μὴ πάνυ ὀξὺ βλέπουσιν, ἔπειτά τις ἐνενόησεν, ὅτι 
 τὰ αὐτὰ γράμματα ἔστι που καὶ ἄλλοθι μείζω τε καὶ ἐν μείζονι, ἕρμαιον 
 ἂν ἐφάνη οἶμαι ἐκεῖνα πρῶτον ἀναγνόντας οὕτως ἐπισκοπεῖν τὰ ἐλάττω, 
 εἰ τὰ αὐτὰ ὄντα τυγχάνει.
  Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη ὁ ᾿Αδείμαντος· ἀλλὰ τί τοιοῦτον, ὦ (e) Σώκρατες, 
 ἐν τῇ περὶ τὸ δίκαιον ζητήσει καθορᾷς;
  ᾿Εγώ σοι, ἔφην, ἐρῶ. δικαιοσύνη, φαμέν, ἔστι μὲν ἀνδρὸς ἑνός, ἔστι δέ 
 που καὶ ὅλης πόλεως;
  Πάνυ γε, ἦ δ’ ὅς.
  Οὐκοῦν μεῖζον πόλις ἑνὸς ἀνδρός;
  Μεῖζον, ἔφη.
  ῎Ισως τοίνυν πλείων ἂν δικαιοσύνη ἐν τῷ μείζονι ἐνείη καὶ ῥᾴων 
 καταμαθεῖν. εἰ οὖν βούλεσθε, |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [368] mais en cette circonstance je pris un plaisir (368a) extrême à les 
écouter et leur dis : Ce n'est point à tort, ô fils d'un tel père, 
que l'amant de Glaucon commençait en ces termes l'élégie qu'il 
vous dédia, lorsque vous vous fûtes distingués à la bataille de Mégare : 
Enfants d'Ariston, divine race d'un homme illustre. 
Cet éloge, mes amis, me semble parfaitement vous convenir. Il 
y a en effet quelque chose de vraiment divin dans vos 
sentiments si vous n'êtes point convaincus que l'injustice vaut 
mieux que la justice, étant capables de parler de la sorte sur 
cette question. Or, je crois qu'en (368b) vérité vous n'êtes point 
convaincus - je le conjecture d'après les autres traits de votre 
caractère, car à n'en juger que par votre langage je me 
méfierais de vous - et plus je vous accorde de confiance, plus 
je suis embarrassé sur le parti à prendre. D'un côté je ne sais 
comment venir au secours de la justice ; il me semble que je 
n'en ai pas la force - et ceci en est pour moi le signe : alors que 
je pensais avoir démontré contre Thrasymaque la supériorité 
de la justice sur l'injustice, vous n'avez point admis mes 
raisons. D'un autre côté, je ne sais comment ne pas lui porter 
secours ; je crains en effet qu'il ne soit (368c) impie, quand elle 
est maltraitée en ma présence, de renoncer à la défendre, tant 
que je respire encore et que je suis capable de parler. Le mieux 
est donc de lui prêter appui comme je le pourrai. 
Glaucon et les autres me conjurèrent d'y employer tous mes 
moyens, de ne pas laisser tomber la discussion, mais de 
rechercher la nature du juste et de l'injuste et la vérité sur leurs 
avantages respectifs. Je leur dis alors mon sentiment : La 
recherche que nous entreprenons n'est pas de mince 
importance, mais demande, à mon (368d) avis, une vue 
pénétrante. Or, puisque cette qualité nous manque, voici, 
poursuivis-je, comment je crois qu'il faut s'y prendre. Si l'on 
ordonnait à des gens qui n'ont pas la vue très perçante de lire 
de loin des lettres tracées en très petits caractères, et que l'un 
d'eux se rendît compte que ces mêmes lettres se trouvent 
tracées ailleurs en gros caractères sur un plus grand espace, ce 
leur serait, j'imagine, une bonne aubaine de lire d'abord les 
grandes lettres, et d'examiner ensuite les petites pour voir si ce 
sont les mêmes. 
Assurément, dit Adimante. Mais, Socrate, quoi de tel vois-tu 
dans la recherche du juste ? (368e) 
Je vais te le dire, répondis-je. La justice, affirmons-nous, est un 
attribut de l'individu, mais aussi de la cité entière ? 
Certes, dit-il. 
Or, la cité est plus grande que l'individu ? 
Elle est plus grande. 
Peut-être donc, dans un cadre plus grand, la justice sera-t-elle 
plus grande et plus facile à étudier. Par conséquent, si 
vous le voulez, |  |