HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II

ἀδικεῖν



Texte grec :

[370] τούτου τοῦ (370a) σίτου ἐν τετάρτῳ μέρει τοῦ χρόνου, τὰ δὲ τρία, τὸ μὲν ἐπὶ τῇ τῆς οἰκίας παρασκευῇ διατρίβειν, τὸ δὲ ἱματίου, τὸ δὲ ὑποδημάτων, καὶ μὴ ἄλλοις κοινωνοῦντα πράγματα ἔχειν, ἀλλ’ αὐτὸν δι’ αὑτὸν τὰ αὑτοῦ πράττειν; Καὶ ὁ ᾿Αδείμαντος ἔφη· ᾿Αλλ’ ἴσως, ὦ Σώκρατες, οὕτω ῥᾷον ἢ ’κείνως. Οὐδέν, ἦν δ’ ἐγώ, μὰ Δία ἄτοπον. ἐννοῶ γὰρ καὶ αὐτὸς εἰπόντος σοῦ, ὅτι πρῶτον μὲν ἡμῶν φύεται ἕκαστος οὐ πάνυ (b) ὅμοιος ἑκάστῳ, ἀλλὰ διαφέρων τὴν φύσιν, ἄλλος ἐπ’ ἄλλου ἔργου πράξει. ἢ οὐ δοκεῖ σοι; ῎Εμοιγε. Τί δέ; πότερον κάλλιον πράττοι ἄν τις εἷς ὢν πολλὰς τέχνας ἐργαζόμενος, ἢ ὅταν μίαν εἷς; ῞Οταν, ἦ δ’ ὅς, εἷς μίαν. ᾿Αλλὰ μὴν οἶμαι καὶ τόδε δῆλον, ὡς, ἐάν τίς τινος παρῇ ἔργου καιρόν, διόλλυται. Δῆλον γάρ. Οὐ γὰρ οἶμαι ἐθέλει τὸ πραττόμενον τὴν τοῦ πράττοντος σχολὴν περιμένειν, ἀλλ’ ἀνάγκη τὸν πράττοντα τῷ πρατ(c)τομένῳ ἐπακολουθεῖν μὴ ἐν παρέργου μέρει. ᾿Ανάγκη. ᾿Εκ δὴ τούτων πλείω τε ἕκαστα γίγνεται καὶ κάλλιον καὶ ῥᾷον, ὅταν εἷς ἓν κατὰ φύσιν καὶ ἐν καιρῷ, σχολὴν τῶν ἄλλων ἄγων, πράττῃ. Παντάπασι μὲν οὖν. Πλειόνων δή, ὦ ᾿Αδείμαντε, δεῖ πολιτῶν ἢ τεττάρων ἐπὶ τὰς παρασκευὰς ὧν ἐλέγομεν. ὁ γὰρ γεωργός, ὡς ἔοικεν, οὐκ αὐτὸς ποιήσεται ἑαυτῷ τὸ ἄροτρον, εἰ μέλλει καλὸν εἶναι, (d) οὐδὲ σμινύην, οὐδὲ τἆλλα ὄργανα ὅσα περὶ γεωργίαν. οὐδ’ αὖ ὁ οἰκοδόμος· πολλῶν δὲ καὶ τούτῳ δεῖ. ὡσαύτως δ’ ὁ ὑφάντης τε καὶ ὁ σκυτοτόμος· ἢ οὔ; ᾿Αληθῆ. Τέκτονες δὴ καὶ χαλκῆς καὶ τοιοῦτοί τινες πολλοὶ δημιουργοί, κοινωνοὶ ἡμῖν τοῦ πολιχνίου γιγνόμενοι, συχνὸν αὐτὸ ποιοῦσιν. Πάνυ μὲν οὖν. ᾿Αλλ’ οὐκ ἄν πω πάνυ γε μέγα τι εἴη, εἰ αὐτοῖς βουκόλους τε καὶ ποιμένας τούς τε ἄλλους νομέας προσθεῖμεν, ἵνα οἵ τε (e) γεωργοὶ ἐπὶ τὸ ἀροῦν ἔχοιεν βοῦς, οἵ τε οἰκοδόμοι πρὸς τὰς ἀγωγὰς μετὰ τῶν γεωργῶν χρῆσθαι ὑποζυγίοις, ὑφάνται δὲ καὶ σκυτοτόμοι δέρμασίν τε καὶ ἐρίοις. Οὐδέ γε, ἦ δ’ ὅς, σμικρὰ πόλις ἂν εἴη ἔχουσα πάντα ταῦτα. ᾿Αλλὰ μήν, ἦν δ’ ἐγώ, κατοικίσαι γε αὐτὴν τὴν πόλιν εἰς τοιοῦτον τόπον οὗ ἐπεισαγωγίμων μὴ δεήσεται, σχεδόν τι ἀδύνατον. ᾿Αδύνατον γάρ. Προσδεήσει ἄρα ἔτι καὶ ἄλλων, οἳ ἐξ ἄλλης πόλεως αὐτῇ κομιοῦσιν ὧν δεῖται. Δεήσει. Καὶ μὴν κενὸς ἂν ἴῃ ὁ διάκονος,

Traduction française :

[370] faut-il qu'il produise le (370a) quart de cette nourriture dans le quart de temps, des trois autres quarts emploie l'un à se pourvoir d'habitation, l'autre de vêtements, l'autre de chaussures, et, sans se donner du tracas pour la communauté, fasse lui-même ses propres affaires ? Adimante répondit : Peut-être, Socrate, la première manière serait-elle plus commode. Par Zeus, repris-je, ce n'est point étonnant. Tes paroles, en effet, me suggèrent cette réflexion que, tout d'abord, la nature n'a pas fait chacun de nous semblable à chacun, (370b) mais différent d'aptitudes, et propre à telle ou telle fonction. Ne le penses-tu pas ? Si. Mais quoi ? dans quel cas travaille-t-on mieux, quand on exerce plusieurs métiers ou un seul ? Quand, dit-il, on n'en exerce qu'un seul. Il est encore évident, ce me semble, que, si on laisse passer l'occasion de faire une chose, cette chose est manquée. C'est évident, en effet. Car l'ouvrage, je pense, n'attend pas le loisir de l'ouvrier, mais c'est l'ouvrier qui, nécessairement, doit régler son temps sur l'ouvrage au lieu de le remettre à ses moments (370c) perdus. Nécessairement. Par conséquent on produit toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul travail, étant dispensé de tous les autres. Très certainement. Il faut donc, Adimante, plus de quatre citoyens pour satisfaire aux besoins dont nous avons parlé. En effet, il est vraisemblable que le laboureur ne fera pas lui-même sa charrue, s'il veut qu'elle soit bonne, ni sa bêche, (370d) ni les autres outils agricoles ; le maçon non plus ne fera pas ses outils ; or, il lui en faut beaucoup à lui aussi. Il en sera de même pour le tisserand et le cordonnier, n'est-ce pas ? C'est vrai. Voilà donc des charpentiers, des forgerons et beaucoup d'ouvriers semblables qui, devenus membres de notre petite cité, augmenteront sa population. Certainement. Mais elle ne serait pas encore très grande si nous y ajoutions bouviers, bergers et autres sortes de pasteurs, (370e) afin que l'agriculteur ait des boeufs pour le labourage, le maçon, aussi bien que l'agriculteur, des bêtes de somme pour les charrois, le tisserand et le cordonnier des peaux et des laines. Ce ne serait pas, non plus, dit-il, une petite cité si elle réunissait toutes ces personnes. Mais, repris-je, fonder cette ville dans un endroit où l'on n'aurait besoin de rien importer est chose presque impossible. C'est impossible en effet. Elle aura donc besoin d'autres personnes encore, qui, d'une autre cité, lui apporteront ce qui lui manque. Elle en aura besoin. Mais si ces personnes s'en vont les mains vides,





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Dernière mise à jour : 18/01/2006