HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II

ἀδικεῖν



Texte grec :

[367] (367a) εἰ γὰρ οὕτως ἐλέγετο ἐξ ἀρχῆς ὑπὸ πάντων ὑμῶν καὶ ἐκ νέων ἡμᾶς ἐπείθετε, οὐκ ἂν ἀλλήλους ἐφυλάττομεν μὴ ἀδικεῖν, ἀλλ’ αὐτὸς αὑτοῦ ἦν ἕκαστος ἄριστος φύλαξ, δεδιὼς μὴ ἀδικῶν τῷ μεγίστῳ κακῷ σύνοικος ᾖ.” Ταῦτα, ὦ Σώκρατες, ἴσως δὲ καὶ ἔτι τούτων πλείω Θρασύμαχός τε καὶ ἄλλος πού τις ὑπὲρ δικαιοσύνης τε καὶ ἀδικίας λέγοιεν ἄν, μεταστρέφοντες αὐτοῖν τὴν δύναμιν φορτικῶς, ὥς γέ μοι δοκεῖ. ἀλλ’ ἐγώ, οὐδὲν γάρ σε (b) δέομαι ἀποκρύπτεσθαι, σοῦ ἐπιθυμῶν ἀκοῦσαι τἀναντία, ὡς δύναμαι μάλιστα κατατείνας λέγω. μὴ οὖν ἡμῖν μόνον ἐνδείξῃ τῷ λόγῳ ὅτι δικαιοσύνη ἀδικίας κρεῖττον, ἀλλὰ τί ποιοῦσα ἑκατέρα τὸν ἔχοντα αὐτὴ δι’ αὑτὴν ἡ μὲν κακόν, ἡ δὲ ἀγαθόν ἐστιν· τὰς δὲ δόξας ἀφαίρει, ὥσπερ Γλαύκων διεκελεύσατο. εἰ γὰρ μὴ ἀφαιρήσεις ἑκατέρωθεν τὰς ἀληθεῖς, τὰς δὲ ψευδεῖς προσθήσεις, οὐ τὸ δίκαιον φήσομεν ἐπαινεῖν σε ἀλλὰ τὸ δοκεῖν, οὐδὲ τὸ ἄδικον εἶναι (c) ψέγειν ἀλλὰ τὸ δοκεῖν, καὶ παρακελεύεσθαι ἄδικον ὄντα λανθάνειν, καὶ ὁμολογεῖν Θρασυμάχῳ ὅτι τὸ μὲν δίκαιον ἀλλότριον ἀγαθόν, συμφέρον τοῦ κρείττονος, τὸ δὲ ἄδικον αὑτῷ μὲν συμφέρον καὶ λυσιτελοῦν, τῷ δὲ ἥττονι ἀσύμφορον. ἐπειδὴ οὖν ὡμολόγησας τῶν μεγίστων ἀγαθῶν εἶναι δικαιοσύνην, ἃ τῶν τε ἀποβαινόντων ἀπ’ αὐτῶν ἕνεκα ἄξια κεκτῆσθαι, πολὺ δὲ μᾶλλον αὐτὰ αὑτῶν, οἷον ὁρᾶν, (d) ἀκούειν, φρονεῖν, καὶ ὑγιαίνειν δή, καὶ ὅσ’ ἄλλα ἀγαθὰ γόνιμα τῇ αὑτῶν φύσει ἀλλ’ οὐ δόξῃ ἐστίν, τοῦτ’ οὖν αὐτὸ ἐπαίνεσον δικαιοσύνης, ὃ αὐτὴ δι’ αὑτὴν τὸν ἔχοντα ὀνίνησιν καὶ ἀδικία βλάπτει, μισθοὺς δὲ καὶ δόξας πάρες ἄλλοις ἐπαινεῖν· ὡς ἐγὼ τῶν μὲν ἄλλων ἀποδεχοίμην ἂν οὕτως ἐπαινούντων δικαιοσύνην καὶ ψεγόντων ἀδικίαν, δόξας τε περὶ αὐτῶν καὶ μισθοὺς ἐγκωμιαζόντων καὶ λοιδορούντων, σοῦ δὲ οὐκ ἄν, εἰ μὴ σὺ κελεύοις, διότι πάντα τὸν βίον (e) οὐδὲν ἄλλο σκοπῶν διελήλυθας ἢ τοῦτο. μὴ οὖν ἡμῖν ἐνδείξῃ μόνον τῷ λόγῳ ὅτι δικαιοσύνη ἀδικίας κρεῖττον, ἀλλὰ καὶ τί ποιοῦσα ἑκατέρα τὸν ἔχοντα αὐτὴ δι’ αὑτήν, ἐάντε λανθάνῃ ἐάντε μὴ θεούς τε καὶ ἀνθρώπους, ἡ μὲν ἀγαθόν, ἡ δὲ κακόν ἐστι. Καὶ ἐγὼ ἀκούσας, ἀεὶ μὲν δὴ τὴν φύσιν τοῦ τε Γλαύκωνος καὶ τοῦ ᾿Αδειμάντου ἠγάμην,

Traduction française :

[367] En effet, si vous nous parliez tous ainsi dès le début et si, depuis l'enfance, vous nous persuadiez de cette vérité, nous n'aurions pas à nous garder mutuellement de l'injustice, mais chacun de nous serait de lui-même le meilleur gardien, dans la crainte, s'il était injuste, de cohabiter avec le plus grand des maux. » Cela, Socrate, et peut-être plus, Thrasymaque ou quelque autre le pourrait dire sur la justice et l'injustice, renversant leurs pouvoirs respectifs de fâcheuse manière, ce me semble. Pour moi - car je ne veux rien te cacher - (367b) c'est dans le désir de t'entendre soutenir la thèse contraire que j'ai tendu autant que possible toutes mes forces en ce discours. Donc, ne te borne pas à nous prouver que la justice est plus forte que l'injustice ; montre-nous les effets que chacune produit par elle-même dans l'âme où elle se trouve, et qui font que l'une est un bien, l'autre un mal. Écarte les réputations qu'elles nous valent, comme Glaucon te l'a recommandé. Si, en effet, tu n'écartes pas de part et d'autre les vraies réputations, et que tu y ajoutes les fausses, nous dirons que tu ne loues pas la justice mais l'apparence, que tu ne blâmes pas l'injustice mais l'apparence, que tu recommandes (367c) à l'homme injuste de se cacher, et que tu conviens avec Thrasymaque que la justice est un bien étranger, avantageux au plus fort, tandis que l'injustice est utile et avantageuse à elle-même, mais nuisible au plus faible. Puisque tu as reconnu que la justice appartient à la classe des plus grands biens, ceux qui méritent d'être recherchés pour leurs conséquences et beaucoup plus pour eux-mêmes, comme la vue, l'ouïe, la raison, la santé (367d) et toutes les choses qui sont de vrais biens, par leur nature et non d'après l'opinion, loue donc en la justice ce qu'elle a par elle-même d'avantageux pour celui qui la possède, et blâme dans l'injustice ce qu'elle a de nuisible ; quant aux récompenses et à la réputation, laisse-les louer à d'autres. Pour moi, j'accepterais d'un autre qu'il louât la justice et blâmât l'injustice de cette manière, faisant éloges et reproches eu égard à la réputation et aux récompenses qu'elles procurent, mais de toi je ne l'accepterai pas, à moins que tu ne me l'ordonnes, puisque tu as passé toute ta vie dans l'examen de cette (367e) seule question. Donc, ne te contente pas de nous prouver que la justice est plus forte que l'injustice, mais montre-nous aussi, par les effets que chacune produit d'elle-même sur son possesseur, ignorée ou non des dieux et des hommes, que l'une est un bien et l'autre un mal. J'avais toujours admiré le caractère de Glaucon et d'Adimante,





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Dernière mise à jour : 18/01/2006